Décès de Jean Georges Tartare,un ami et amoureux de la Guinée et de l’Afrique

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C’est avec tristesse que j’ai appris le décès de Jean Georges Tartare ce 10 Août, à travers un post sur Facebook de Soulay Thiâ’nguel. J,’avais rencontré Tartare dans les années 2000 (si ma mémoire est bonne) alors que j’étais reporter et chef de des.culture du satirique Le Lynx. Tartare était à Conakry dans le cadre d’une série de formation des comédiens guinéens sur.le théâtre de rue. D’ailleurs, la formation s’était achevée en apothéose par un carnaval.

Après, j’avais réussi à réaliser une interview avec lui. C’était un homme de culture plein d’humour, un bon vivant et surtout un altruiste. Par son style et sa désinvolture, il ressemblait un peu à feu Williams Sassine.

  Jean Georges Tartare avait, depuis cette visite, adopté la Guinée. Il était au courant de l’actualité dans le pays et n’hésitait pas à brocarder un peu cette actualité à chaque fois que j’avais l’occasion d’en parler avec lui. Il n’y a pas longtemps, il était même chroniqueur dans l’émission RAS que Soulay Thiâ’nguel animait à Lynx FM avec d’autres.

La disparition de Jean Geroges Tartare est une perte immense pour plusieurs hommes de théâtre guinéens et africains. L’homme était de tous les festivals de théâtre de rue ou de conte sur le continent. Tout dernièrement, il m’avait promis de revenir à Conakry manger du Konkoe. Mais Dieu en a décidé autrement. Dors en paix. J.tartare.

Pour terminer et pour mieux connaître cet homme de culture, je vous propose de lire cet article publié à propos de son décès par le média toutelaculture.com

  Azoca Bah

10 AOÛT 2021 | PAR ORANE AURIAU

Figure importante du Théâtre de Rue, festival de théâtre à Aurillac de grande envergure, l’homme à la barbe blanche vient de s’éteindre. 

Enchanteur du spectacle vivant

Tartare a participé au festival d’Aurillac depuis ses débuts, il y a plus de trente ans. Il était aussi un orateur qui a fait de sa vie la langue. Grand conteur qui aimait partager les histoires de ses voyages  il en a même fait un recueil,  AAAA.A (pour Afrique Amérique Ailleurs Adieu). Il a aussi rédigé un Fictionnaire, qui revisitait les définitions de la langue française par son propre regard.

Il ne se présentera désormais plus sous le grand séquoia d’Aurillac, qui était habitué à recueillir ses paroles. C’était ainsi qu’il se produisait, en n’oubliant pas la barbe blanche lui conférant des allures de sage, le torse dépouillé d’habit, peut-être un oiseau. Tout en faisant rire son public.

Les adieux au voyageur

Ce sera le jeudi 12 août que le poète des rues sera incinéré au Crématorium du cimetière Saint-Michel, à Canet.

« Le monde va mal, tant pis, j’irai seul au combat. Seul je monterai à l’abordage du sanctuaire de la peur et de la tyrannie, seul, dressé sur mes jambes séniles, je déclencherai l’Intifada ! Mon Intifada à moi, féroce, cruelle, implacable, avec à la place des pierres, les mots. Mon Bic sera ma fronde et les mots mes pierres. Oui les mots, mille mots vivants, bavants, croustillants, des centaines de milliers de mots mal équarris, non aseptisés, des mots décapants, exfoliants, toxiques, des mots porteurs de VIH, un geyser de mots avilissants, infamants, un déluge de mots orduriers, putrides, violents, vilains, vrombissants, virulents, vipérins, volcaniques. »

 

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