Cellou Dalein Diallo : Le grand oral sur les résultats des législatives, la restructuration de l’UFDG, l’entrée en politique de Diallo Sadakadji….

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CONAKRY,18 NOVEMBRE 2013-Elhadj Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG, était l’invité d’œil de Lynx, ce lundi. Il a été question des résultats des législatives proclamés par la Cour Suprême, du boycott ou pas du Parlement par l’opposition, de la restructuration de l’UFDG et de la sortie médiatique de Diallo Saddakadji…

 

« Je souhaite vivement que l’opposition puisse parler d’une seule voix. Si elle décide de boycotter, l’UFDG est prête à soutenir une telle position….Si la Direction du parti décide de ne pas siéger au futur parlement, je suis convaincu qu’aucun élu de l’UFDG ne siégera. A l’UFDG, nous n’avons pas de militants alimentaires…. Nous  savions que c’est dans les prérogatives de la Cour Suprême de statuer sur le contentieux électoral. Nous n’avons pas compris qu’elle se déclaré incompétente parce qu’elle avait statuer dans les mêmes conditions en 2010, en annulant des circonscriptions et des bureaux de vote favorables à l’opposition. Je pense qu’ils ont cédé à l’intimidation ou malheureusement à la corruption….Lorsqu’on est président de la Cour Suprême d’un pays, on ne doit pas avoir d’état d’âme. Le président de la Cour Suprême doit être insensible aux pressions….Nous avons choisi de bons avocats pour documenter nos recours. Mamadou Sylla a admis que notre plainte est recevable, il a admis qu’il y a eu des irrégularités et même des fraudes mais qu’il n’est pas compétent. Il ne faut pas lier la décision de la Cour Suprême sur l’incompétence des avocats. N’attribuez pas la responsabilité de cette décision, qui est considérée comme un déni de justice, à l’incompétence des avocats. Nos avocats doivent se retrouver pour savoir quelles sont les juridictions compétentes au niveau international pour étudier nos requêtes».

-Concernant la rentrée en politique Diallo Saddakadji, le leader de l’UFDG répond : «  nous avons demandé que les élections soient annulés. Je n’ai pas montré de signe d’empressement d’aller siéger à l’Assemblée. Nous n’avons pas encore accepté les résultats des législatives…Je souhaite bonne chance à Diallo Saddakadji. Je lui souhaite la bienvenue au sein de l’opposition. Nous sommes dans une démocratie libérale, pendant des années, il a soutenu le président de l’UFDG, s’il estime qu’il doit créer son parti, je lui souhaite la bienvenue. Ça ne peut pas être une source de conflit… »

Evoquant la restructuration du parti souhaitée par une frange importante des membres de l’UFDG ? Cellou Dalein a réagi en ces termes : « Il y a une restructuration qui est nécessaire. Tout le monde est d’accord. Il y a le congrès ordinaire prévu en aout 2014. Est-ce qu’on va attendre août ou on va décidé d’un congrès extraordinaire ? C’est normal que la restructuration ait lieu. Il y a toutes les fédérations à rassembler, les moyens financiers…Il y a des frustrations parce que les gens n’ont pas été sur la liste des législatives, il y a beaucoup de critiques qui vise le président et son entourage. Nous avons qu’il y a des problèmes, des difficultés. Mais le parti fonctionne, il y a les structures à la base…Nous avons une force, nous sommes la formation politique la mieux structurée du pays. Lorsqu’on dit aux gens de sortir, ils sortent…Dire que l’UFDG fonctionne mal, que c’est un petit groupe, non ! L’UFDG, c’est la base ! Les militants qui cotisent savent qu’il y a la transparence au sein du parti. On peut critiquer, il y a des choses à améliorer, mais on ne peut pas dire que l’UFDG n’est pas une force. Regardons les résultats : la performance d’un parti politique dépend de ses résultats aux élections. Il faut qu’on se donne les moyens de relever les défis de la présidentielle de 2015. Les élections législatives du 28 septembre ont montré que nous sommes encore la première force politique du pays, malgré les fraudes. Nous avons un résultat qui est honorable même s’il ne reflète pas notre poids réel. On ne peut pas nous comparer au RPG Arc-en-ciel qui a eu tous les moyens de l’Etat pour n’obtenir que 53 députés….Je suis un démocrate, si les congressistes décident de changer Cellou Dalein, je suis prêt à l’accepter. Mais je ne sens pas une désaffection des militants à l’endroit des responsables du parti…Il y  a une relation de confiance forte entre les militants de l’UFDG et Cellou Dalein Diallo. Si ça arrivait, je peux rester au sein du parti et soutenir celui qui a été désigné par les congressistes… L’UFDG fonctionne dans le respect des règles et principes démocratiques ».

Cellou Dalein a aussi évoqué les frustrations nées à cause de la mise en place du Comité National des Jeunes de l’UFDG et du Comité National des Femmes du Parti. Qu’il y a eu beaucoup de rivalités. Ce qui a poussé le parti à repousser ces échéances après la tenue des législatives. De même, ceux qui voulaient être en position d’éligible sur la liste nationale de l’UFDG étaient également frustrés. «  Une fois que l’Assemblée sera installée, qu’on siège ou pas, nous allons installer ces structures… »

-Cellou Dalein leader communautariste ? «  C’est une perception qu’on a voulue créer que Cellou est à la tête d’un parti ethnique. J’ai été le seul leader politique, en 2010, à aller dans les 33 préfectures. J’ai visité plus de 100 CRD. Dans aucun de mes discours vous ne pouvez trouver un mot où j’ai demandé à exclure une communauté. On veut à tout prix créé aux yeux des guinéens que Cellou Dalein est un leader de peuls. A Labé, j’ai dit aux gens de ne jamais commettre l’erreur que les malinkés sont des mauvais. Il y a des malinké avec lesquels on partage les mêmes valeurs. Il ne faut pas que les peuls pensent que les malinkés sont mauvais. C’est Alpha Condé qui mène une mauvaise politique. Il y a des bons et des mauvais, hélas dans toutes les communautés. Mais faisons en sorte que ça soit les bons qui dirigent le pays ».

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