La police dans le trafic de cocaïne : les versions contradictoires de Baffoe et Fabou !

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La Direction Nationale de la police a cru bon conférer ce mardi 09 mars avec la presse. Plusieurs sujets ont été abordés. La question sur l’implication des officiers de la police dans un récent trafic de cocaïne a été abordée. Le Général Ansoumane Camara Baffoe, Directeur Général de la Police et le Général Aboubacar Fabou Camara, Directeur National de la Police Judiciaire ont donné leurs versions…contradictoires des faits. Lisez.

Version de Général Baffoe :

 « Cette affaire de drogue est effectivement partie de notre département, la saisie a été faite par la BAC 10. Je ne retiens pas trop la date mais je crois que ça devait être la nuit du 05. Le coordonnateur de la BAC 10, étant à son bureau, a été informé par le commandement de la BAC 10 et on l’a mis devant les faits. Il m’a aussi informé. Le lendemain, nous avons rendu compte à qui de droit. Et, il a été décidé d’orienter le dossier à la DPJ parce que vous avez remarqué que ces derniers temps, c’est la DPJ qui gère nos grands dossiersPour que le dossier soit déclenché, le coordinateur des BAC et son adjoint, toute la brigade, la commission est passée par   la direction générale pour que ces gens soient orientés et entendus. Et puisque dans l’affaire de drogue, il y a souvent des non-dits, les enquêteurs, après tout, ceux qui sont inculpés vous savez  là où ils sont. Le dossier est dans les mains d’une commission rogatoire en cours et dirigée par le doyen des juges. C’est tout ce que moi je peux vous dire. C’est au juge maintenant de dire qui est inculpé et qui ne l’ai pas mais pour le moment je crois qu’il y a quatre ou cinq personnes qui sont arrêtées. Donc voilà ce que moi je sais de cette affaire. Je ne peux pas parler à la place des juges ni à la place d’une commission rogatoire parce que le dossier n’est plus au compte du ministère de la Sécurité ni de la DGPN (Direction générale de la police nationale Ndlr) dont le directeur central de la police judiciaire dépend. Donc pour toute question concernant cette affaire, la commission rogatoire à travers le directeur de l’OCAD, peut vous répondre. Moi personnellement j’ai été entendu le vendredi. C’est vous la presse qui faites du buzz en disant que Bafoe a fui, on l’a vu à 60 kilomètres de la frontière de la Côte d’ivoire…. Moi je suis à 60 kilomètres de Konan, la première sous-préfecture de la Côte d’ivoire, j’étais chez moi. Je suis venu, j’ai été entendu et j’ai donné ma version des faits. Personne n’est au-dessus de la loi. Mille fois la commission rogatoire aura besoin de moi, je répondrai mille fois parce que je ne me reproche de rien. Même ceux qui se reprochent de quelque chose, nous sommes des agents assermentés. Quand on tue, on doit reconnaitre, quand on vole on doit reconnaitre….L’infraction est personnelle. Lui est mon adjoint, mais quand il va commettre quelque chose qui est prévu par le code, je vais dire oui mais mon adjoint, il va et il répond. Moi je ne peux pas répondre à sa place ». Qui dirait mieux ?

Version de Général Fabou Camara

Selon plusieurs observateurs, après le Général Baffoé, Fabou aurait du se taire, ne serait-ce que par respect pour la hiérarchie. Mais il a tenu à dire sa version des faits. Lisez

« Moi je ne vais pas entrer dans les détails mais si je suis concerné, avec la permission du directeur général, je vais vous mettre à l’aise. Tout ce que les gens savent, ce qu’il y a une commission rogatoire. Je vous ai défini ce que c’est qu’une commission rogatoire. C’est quand le juge est saisi d’un dossier, il y a des actes que lui-même ne peut pas exécuter, il délègue son pouvoir de juge d’instruction à des officiers de police judiciaire ou à des services techniques pour l’exécuter. Pour exécuter cette commission rogatoire, il a choisi dans le cas présent la direction centrale de la police judiciaire, la direction centrale de l’OCAD, la brigade de recherche du PM3, la préfecture maritime plus la douane nationale. Voilà les cinq services qui ont été saisis de la commission rogatoire au même moment et par le même acte. Et pour bien exécuter, de façon coordonnée, on a mis en place une commission d’enquête. Donc ce qui est à l’OCAD n’est pas une commission rogatoire, c’est une commission d’enquête. Si cela est bien compris de tous, j’ai préféré garder, pour le moment et à titre personnel, le silence. C’est volontaire. Je suis chef de service de la police judiciaire qui est partie prenante de l’exécution de la commission rogatoire. J’ai été saisi au même titre que l’OCAD….Je ne peux pas m’exprimer sur une enquête qui est en cours bien que les gens se permettent de faire sortir des éléments, ce qui est préjudiciable d’ailleurs aux actes qui sont posés. Moi je ne fais pas de commentaire, je peux simplement rassurer que tout ce que j’ai appris au même titre que vous, n’est pas du domaine de la vérité. Je peux donner cette assurance….La police nationale est compétente à lutter contre la drogue en République de Guinée. La direction centrale de la police judiciaire a une division chargée de la lutte contre la drogue. Et, avec les instructions données par la direction générale, nous mènerons efficacement cette lutte ».

Mais jusque-là, personne n’a dit comment les présumés étrangers convoyeurs de la cocaïne ont réussi à se volatiliser dans la nature.

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