La Cour Suprême de Guinée a attendu la fin de l’enrôlement des électeurs par la CENI pour rendre son arrêt concernant l’installation des chefs de districts et de quartiers. Ce jeudi 26 décembre, elle a tranché en faveur de Cellou Dalein Diallo qui avait déposé auprès d’elle une requête aux fins d’annulation et d’injonction de faire contre le Ministère de l’Administration du Territoire. Voici le contenu de cette décision :
“Statuant publiquement, contradictoirement en matière administrative en premier et dernier ressort conformément à la loi, à la forme reçoit M. Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG chef de file de l’opposition et les listes ayants participés aux élections locales. Au font, rejette l’exception de l’irrecevabilité soulevé par le défendeur, déclare illégale l’abstention prolongé du ministre en charge des collectivités locales d’accomplir les actes de sa compétence.
En joint le ministre en charge des collectivités locales de prendre sans délais les mesures nécessaires de l’exécution de l’ensemble des dispositions de l’article 100 du code électoral,
En joint au premier ministre d’y veiller conformément à l’alinéa 2 de l’article 58 de la constitution.
Ce présent d’arrêt sera notifier aux parties et au procureur général, ordonne la restitution de la caution de 30 mille francs, met les dépens à la charge du trésor public, ordonne sa transcription dans les registres à eux destinés ».
Seulement voilà ! L’opposition guinéenne dans son ensemble a longtemps réclamé l’installation des chefs de districts et quartiers conformément aux résultats des communales du 04 février 2018- Cela n’a jamais été validé par le pouvoir qui s’est appuyé sur les chefs de districts et de quartiers pour le tripatouillage du fichier électoral. La dernière révision du fichier électoral a, une fois de plus, démontré que ces chefs de districts et de quartiers ont été impliqués dans le processus. Certains n’ont pas hésité de vendre cher des récépissés et autres certificats de résidences aux électeurs. La CENI a aussi été incapable de fournir aux membres du comité du dialogue inter-guinéen les résultats des communales qui auraient permis de mettre en place ces chefs de districts et de quartier.
Voilà qu’on attend la fin du processus électoral, avec toute la pagaille qui a été constatée, pour annoncer une victoire de Cellou Dalein Diallo. C’est simplement de la poudre aux yeux, une victoire genre médecin après la mort. Le principal parti de l’opposition devrait plutôt pleurer que de se réjouir de cette « victoire ».
