Le cas IBK devrait inspirer les présidents accrochés au pouvoir et non les armées !

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Le Président Malien Ibrahim Boubacar Keïta et Boubou Cissé, le Premier ministre malien, ont été arrêtés par des militaires ce mardi en fin de journée à Bamako, quelques heures après le début d’une mutinerie au camp de Kati. Cette information barre la « Une » de tous les médias actuellement. Elle démontre à suffisance, même si les mutins n’ont pas encore dévoilé toutes leurs intentions , que la messe est désormais dite pour IBK.

Mais le signe le plus marquant de cette journée à Bamako, après toutes les manifestations organisées par l’opposition pour demander la démission d’IBK, c’est le comportement de certains. Aussitôt la mutinerie annoncée, ils ont été nombreux à descendre dans les rues de Bamako pour apporter leur soutien à ce qui ressemble à un coup d’Etat militaire. Un soutien, diront certains, consécutif au refus du Président d’entendre l’appel des opposants qui lui ont demandé de quitter le Palais Koulouba.

D’autres vont jusqu’à demander aux armées des autres pays où des présidents s’accrochent au pouvoir de suivre l’exemple malien. Des appels qui visent sans doute la Guinée où Alpha Condé est sur la voie de briguer un troisième mandat. Mais aussi la Côte d’Ivoire est dans le viseur puisque qu’Alhassane Dramane Ouattara s’est dédit en annonçant le 06 août dernier sa candidature pour la présidentielle du 31 Octobre. Cet appel au retour des bidasses au pouvoir en Afrique de l’Ouest  est tout simplement le signe de l’échec de l’alternance.

En effet, la plupart des dirigeants qui sont arrivés au pouvoir par la voie d’élections le plus souvent irrégulières cherchent à s’y cramponner. Les opposants qui ont essayé, ici et à ailleurs, à s’opposer à la volonté des présidents de se maintenir sont emprisonnés, tués ou contraints à l’exil. Le processus électoral, de l’inscription sur les listes électorales au déroulement du vote est vicié par les organes de gestion des élections.

Ainsi la démocratie représentative est loin , très loin, d’être une réalité. Et l’armée , celle qui est qualifiée à tort d’être une grande muette, souvent aux embuscades, profite souvent des failles de cette démocratie pour tout chambouler. Les populations, assoiffées de changements, applaudissent un temps. Et après, ce sont ceux-là même qu’on chérissait qui deviennent les bourreaux du peuple.

La situation au Mali devrait beaucoup plus inspirer les dirigeants accrochés au pouvoir que les forces armées. La leçon à tirer est celle d’organiser des élections libres et transparentes afin que l’alternance soit une règle.

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