Aliou Bah devant le TPI de Kaloum:  » je suis préparé à toute éventualité… »

Le jeune leader du parti Mouvement Démocratique Libéral (MoDel), poursuivi  pour « offense et diffamation contre le chef de l’Etat par le biais d’un système informatique »  était encore devant la barre du TPI de Kaloum, ce 02 Janvier. Il en a profité, pour son dernier mot avant le délibéré programmé pour le 07 janvier, pour souligner son innocence.  Aliou Bah, qui a eu toutes les opportunités pour s’exiler avec sa famille comme d’autres leaders politiques l’ont fait, dit n’avoir jamais voulu trahir la confiance de ses militants. Lisez plutôt.

 « Monsieur le président, il a été suffisamment démontré ici par mes éminents avocats que je suis innocent par la charge que le ministre public essaye de peser sur ma personne. La politique n’est pas un métier mais une vocation pour moi. Je n’ai jamais été envoyé au commissariat de police, à la Gendarmerie ou à la justice. J’ai toujours été un citoyen exemplaire et je tiens ça de ma famille… Je suis un homme politique. Comme beaucoup de guinéens, j’ai eu l’opportunité de m’éloigner de mon pays. Mais en m’éloignant des gens qui me soutiennent, j’aurais trahi leur confiance. Je définis la politique comme étant l’art de servir ma société. Je suis préparé à toute éventualité. J’ai fondé une famille pour ne pas les abandonner. Je ne suis pas un porteur de haine. Le pays en a trop connu. Aujourd’hui, on veut me faire taire. Je ne dois rien à personne. Si je suis devant vous aujourd’hui, c’est parce qu’en tant que citoyen, je n’ai pas voulu me dérober. Je pouvais rester à Paris. Monsieur le président, vous avez l’opportunité de traduire cette phrase : la justice sera la boussole de la transition. Monsieur le Président, libérez moi. Je suis un innocent ».

Le procès de l’opposant doit reprendre le mardi 07 janvier. Le Procureur avait requis deux ans de prison ferme contre lui pour « offense au Chef de l’Etat ». Tous les regards sont désormais tournés vers la justice guinéenne.