Ministère de la justice : Pourquoi et comment Moriba Alain Koné a-t-il été limogé ?

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Au moment où nous rédigeons ces lignes, Alphonse Charles Wright, jusque-là Procureur Général de Conakry, est en train d’être installé dans ses nouvelles fonctions de Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’homme.

Le 08 juillet dernier, l’inénarrable Procureur Général de la République, Alphonse Charles Wright, a été nommé Garde des Sceaux, ministre de la justice et des droits de l’homme. Alphonse, qui avait demandé l’arrestation des leaders du FNDC,  venait juste de subir un revers suite à la libération d’Oumar SYLLA alias Foniké Mengué, Alpha Midiaou BAH alias Djani Alpha et Billo BAH, par le Tribunal de Première Instance de Dixinn. Alors que le ministre Alain Moriba connaît venait, à travers un communiqué (qu’il aurait dit n’avoir pas rédigé) de présenter les excuses de la juste suite à l’arrestation manu-militari de ces activistes pro-démocratie.

Le malheur de Morba Alain Koné serait venu de ce communiqué relayé par certains médias en ligne. Le voici in extenso : « le ministère de la justice et des Droits de l’Homme, informe l’opinion publique nationale que depuis 24 heures, la justice guinéenne est au cœur des débats publics dans les médias et les réseaux sociaux, liés à la procédure judiciaire contre les sieurs Oumar SYLLA alias Foniké Mengué, Alpha Midiaou BAH alias Djani Alpha et Billo BAH, tous membres du FNDC.

En effet, le mardi 5 Juillet 2022, dans après-midi, des OPJ ont procédé à leurs interprétations dans des conditions non conformes à la loi et au respect des droits de l’homme. Le ministère de la justice et des Droits de l’Homme déplore ce manquement qui n’obéit à aucune procédure judiciaire en vigueur dans notre pays”. Plus loin, le département condamne fermement cet agissement des officiers de police judiciaire à l’encontre des citoyens qui n’ont commis aucune infraction d’ordre criminelle pour être traités de la sorte.

C’est pourquoi, le ministère de la justice et des Droits de l’Homme, présente des excuses les plus sincères au peuple de Guinée et à toutes les personnes qui ont été choquées par cet acte venant de certains éléments de nos forces de sécurité. Cela n’est nullement le vœu, encore moins la volonté du chef de l’Etat le Colonel Mamadi Doumbouya et son gouvernement. Aucune situation d’exception ou d’urgence ne doit justifier les violations des droits humains Le Ministère de la justice et des droits de l’homme, rassure les citoyens d’œuvrer dans tous les sens pour éviter que de telles situations regrettables ne se reproduisent.

Le Ministère de la justice et des droits de l’homme s’engage à privilégier l’indépendance de la justice et garantir aux citoyens l’exercice des droits et libertés fondamentaux dans le strict respect de la loi ».

Il semble que dès la sortie dudit communiqué, Moriba Alain aurait été convoqué au Palais Mohamed V par le Colonel Mamadi Doumbouya. Ce dernier lui aurait demandé s’il était à l’origine de cet écrit. Moriba a répondu par l’affirmative. Aussitôt, le Président de la Transition pique une colère noire en lui enjoignant de rédiger sa démission. Moriba quitte le Palais Mohamed V pour le département de la justice afin de rédiger sa démission. La même nuit, le décret le limogeant est diffusé à la RTG.

Selon d’autres sources, Moriba Alain Koné aurait toujours eu maille à partir avec Alphonse Charles Wright. Ce dernier agissait comme bon lui semble sans se référer à son ministre de tutelle. Toutes choses qui avaient poussé le Garde des Sceaux à suspendre le Procureur Général quand il avait fait sa sortie contre le Colonel Balla Samoura. Mais aujourd’hui, les faits semblent avoir donné raison à Charles Wright qui est installé comme nouveau Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’homme.

François Kamano

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