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Gouvernement de transition : Pourquoi Me Fatoumata Yarie Soumah a-t-elle été limogée

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Dans un décret du Colonel Mamadi Doumbouya lu à la télévision nationale, Fatoumata Yarie Soumah, Ministre de la justice et garde des sceaux, a été limogée de ses fonctions. Elle a été aussitôt remplacée par le Secrétaire Général dudit département Me Alain Moriba Koné.
Beaucoup cherchent à savoir qu’est-ce qui a motivé Le limogeage de cette notaire seulement quelques deux mois après sa nomination. Plusieurs hypothèses sont avancées.
D’aucuns disent qu’elle n’aurait pas été associée à la décision concernant l’autorisation de sortie accordée à Alpha Condé alors qu’une plainte contre l’ancien Président est pendante devant le TPI de Dixinn. Des familles des victimes des exactions commises lors des manifestations politiques sous le règne d’Alpha ont saisi récemment la justice guinéenne.
Pour d’autres, le limogeage de Me Fatoumata Yarie Soumah serait lié aux dernières nominations au sein de son département et surtout celles concernant les membres de la CRIEF.
Mais le véritable accroc viendrait des échanges que Mme Yarie vient d’avoir avec le ministre Secretairr Général de la Présidence Amara Camara concernant une rencontre entre le Président Doumbouya et le personnel pénitentiaire.
Selon notre confrère mosaiqueguinee.com, dans une lettre datée du 29 décembre 2021, le ministre secrétaire général de la présidence de la République a informé la ministre de la justice que Son Excellence Colonel Mamadi Doumbouya le Président de la Transition, recevra le 2 janvier 2022 le personnel de la Justice, notamment les chefs de juridiction et de parquet. La rencontre est prévue à 14 heures, au Palais Mohammed V.
Les échanges seront axés sur la politique pénale de la transition. Seulement voilà.En réponse, Madame Fatoumata Yarie Soumah indique dans une lettre en date du 31 décembre 2021 que :« en tant que Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, si je l’avais jugé nécessaire, c’est à moi de solliciter une telle audience au Président de la Transition et d’en informer le cas échéant le personnel de la Justice dont je suis la seule et unique autorité hiérarchique de gestion administrative.Aucune autre autorité administrative que moi n’est habilitée à convier le personnel de la Justice, notamment les magistrats, à une quelconque réunion ».
Selon toujours notre confrère, la ministre a rappelé que la politique pénale de la transition, qui est celle de la Nation et de l’Etat, ne se discute pas entre le Président de la transition et le personnel de la Justice, mais entre le Président de la transition, son Premier Ministre, le Ministre de la Justice en conseil des ministres. Même qu’elle dit être au regret de demander au secrétaire général de la présidence « de bien vouloir annuler la rencontre projetée ».
A bien analyser la prise de ce décret, et ces échanges épistolaires entre Me Fatoumata Yarie et Amara Camara,le limogeage pourrait être justifié par ce que certains qualifient d’insubordination. Ce limogeage ressort également le manque de coordination des activités gouvernementale. A bien des égards, l’ancienne Garde des Sceaux avait raison de réclamer qu’on la laisse gérer le département de la justice en toute indépendance. Peut-être que sentant une éventuelle démission de sa part, le Colonel Doumbouya à préféré lui couper l’herbe sous les pieds. Mais sera-t-elle la dernière ?

 

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