RPG Arc-en-ciel: La candidature d’Alpha avec  ses enjeux et dangers pour la Guinée !

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Du 05 au 06 Août 2020, le RPG AEC, parti au pouvoir en Guinée depuis 2010, organise sa convention nationale en vue de désigner son candidat pour la présidentielle du 18 Octobre. Cette rencontre devrait normalement confirmer les choix déjà faits par les conventions préfectorales et régionales. Ces militants au niveau préfectoral et régional ont tous désigné le Président Alpha Condé comme candidat.

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Alpha Condé, dans les conditions normales, ne devrait pas briguer un troisième mandat aux termes de son deuxième magistère qui s’achève le 21 décembre 2020. Mais en organisant un référendum chaotique le 22 mars dernier en vue de l’adoption d’une nouvelle Constitution, le Président Guinéen a mis tous les atouts de son côté. Ses défenseurs disent qu’avec la nouvelle Constitution, c’est un premier mandat qui commence avec la quatrième République.

Les partis alliés au RPG AEC regroupés au sein de La  Coalition Démocratique pour le Changement dans la Continuité (CODECC) ont déjà plébiscité Alpha avant la lettre.  Les députés du RPG AEC ont, à leur tour, désigné Alpha candidat. Les autres associations, mouvements, serés et tabés n’ont pas dérogé à cette règle.

La convention du 05 au 06 août n’est qu’une simple formalité dans un contexte où le nom du candidat est déjà connu. Et tout laisser à croire qu’Alpha Condé acceptera l’offre de ses militants, sympathisants, députés, ministres et autres affidés. Mais  les enjeux de ce choix sont ailleurs.

Le fait que le RPG AEC laisse Alpha Condé candidater pour un troisième mandat prouve que le parti au pouvoir n’a aucune garantie pour l’après Alpha. Il suffit juste que le Président quitte demain et patatras pour le RPG AEC. L’absence de démocratie véritable au sein du parti saute aux yeux. Aucun cadre n’a pu sortir la tête pour  bloquer la volonté d’un homme à se maintenir au pouvoir et au sein du parti et au niveau de la Guinée.

C’est un échec patent pour tous ceux qui s’agitent aujourd’hui à vanter les mérites d’Alpha Condé. Le RPG AEC aurait pu faire comme le Congrès National Africain (ANC) qui a pu, malgré le départ de Nelson Mandela, présenter des candidats qui ont toujours réussi à remporter les élections en Afrique du Sud. En Guinée, les politiciens préfèrent mettre un seul homme devant et attendre sa mort pour espérer encore profiter du système.  Nous sommes loin d’être sorti de l’auberge. Puisque la candidature d’Alpha Condé constitue un autre danger.

Depuis pratiquement l’arrivée d’Alpha au pouvoir, la Guinée est confrontée à des crises politiques. Les manifestations organisées par l’Opposition ont fait au moins 200 morts, des centaines de blessés et des dégâts matériels importants. Plusieurs opposants au troisième mandat, membres du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) sont toujours emprisonnés sans aucune autre forme de procès. Les fractures ethniques et communautaires sont perceptibles. Elles pourraient être remises au goût du jour avec la campagne électorale pour la présidentielle du 18 octobre.

Cette élection dont les conditions d’organisation sont encore très floues , pourrait ne pas voir les ténors de l’opposition politique aller à la course. Comme ils avaient boycotté le double scrutin du 22 mars, les opposants à Alpha Condé ne souhaitent pas participer à une élection dont les résultats sont connus d’avance. Les dangers persistent quant à la poursuite également des manifestations par le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC). Ce front qui projetait une manifestation le 06 août, pour contester la volonté d’Alpha d’être candidat, est loin d’avoir dit son dernier mot. En plus du FNDC,  il y a des dangers  en Haute Guinée où le mouvement des jeunes pour l’électrification de cette zone continue à menacer d’empêcher la tenue du scrutin. La répression des précédentes manifestations n’augure rien de bon  lorsqu’il sera question de perturber la campagne du RPG AEC dans son propre fief.

Pendant ce temps, au niveau international, l’étau semble se resserrer autour du candidat du RPG AEC. Une plainte a été déposée mardi 4 août au parquet national financier à Paris pour demander l’ouverture d’une enquête contre le chef de l’Etat guinéen Alpha Condé et certains membres de son entourage. Ils sont accusés par un collectif guinéen de corruption et prise illégale d’intérêt dans une opération minière de l’entreprise AMR.

Il y a aussi la Cour Pénale Internationale (CPI) qui annonce aux avocats du FNDC qu’elle va procéder à  l’analyse des éléments de preuve contenus dans leur communication contre le régime du président Alpha Condé.

Comme le disent les latins, aléa jacta est. Le sort est en joué ! Alpha Condé a déjà franchi le Rubicon.

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