Au moins une personne a été tuée dans un accident de la circulation et une autre blessée lors de la manifestation organisée par des membres du FNDC ce jeudi 24 Octobre à Conakry. Les organisateurs se félicitent tout de même de la grande mobilisation des guinéens pour dire « Non au troisième mandat et Liberté pour les camarades injustement emprisonnés ! ».
Mais à chaque manifestation sa bataille de chiffres. La marche du 24 octobre alimente à nouveau la polémique autour des personnes mobilisées. Le gouvernement et les services de sécurité évoquent le chiffre de 30.000 personnes. Les organisateurs, eux, parlent d’un million et demi de militants du FNDC sortis dans les rues de Conakry. Le FNDC appelle à des journées villes mortes lundi 28 et mardi 29 Octobre et à une autre manifestation pour le mercredi 30 Octobre. Quelles leçons tirées de cette journée ?
La première est qu’effectivement, la mobilisation était grandiose. La preuve en est qu’il y a cette guerre des chiffres entre pros et opposants à la nouvelle constitution. C’est un signe qu’il y a une grande partie de Conakry qui est contre le projet de tripatouillage de la Constitution de 2010.
La deuxième leçon est qu’une manifestation mobilisation des milliers de personnes peut se tenir à Conakry sans effusion de sang. Les seuls morts qu’on a comptés sont dus à un malheureux accident de la circulation. Les agents des forces de maintien de l’ordre n’ont pas dégainé et ont réussi à encadrer les manifestants à l’aller comme au retour.
La troisième leçon nous enseigne que désormais les organisateurs doivent à tout prix informer à temps les autorités des itinéraires, en débattre avec eux de ce qui est bon pour éviter des morts et destructions de biens publics et privés. A chaque fois que cela est nécessaire, il faudrait que les membres du FNDC et les services du Gouvernorat de Conakry travaillent main dans la main pour préserver la paix et la quiétude avant, pendant et après les manifestations.
La quatrième leçon concerne la pression désormais mise sur le pouvoir et les sirènes révisionnistes. Ils ont reconnu que la mobilisation était grandiose et sont aujourd’hui obligés de battre le rappel de leurs troupes pour tenter d’égaler ou dépasser le nombre de personnes mobilisées par le FNDC ce jeudi. Une tâche qui s’annonce rude.
