Depuis longtemps, Abdourahamane Sano, Coordinateur du FNDC, était dans le collimateur du pouvoir d’Alpha Condé. Le président de la Plateforme Nationale des Citoyens Unis pour le Développement (PECUD) a commencé à avoir des ennuis lorsqu’il a ouvertement soutenu le SLECG d’Aboubacar Soumah dans les différentes grève que ce syndicat en déclenchées. Alpha Condé n’avait pas personnellement manqué d’accuser Sano de vouloir profiter de ces crises pour faire un coup d’Etat.
Comme si tout cela ne suffisait pas, lorsque le gouvernement a revu à la hausse le prix du litre d’essence de 8 000 GNF à 10.000 GNF, Sano avait été à la tête des Forces Sociales de Guinée. Cette plateforme avait réussi à organiser une grande manifestation pour protester contre cette augmentation. Un défi au pouvoir en place qui n’hésitera pas à utiliser tous les moyens pour freiner l’élan des Forces Sociales. Ainsi, Ibrahima Kassory Fofana usera de la corruption pour infiltrer les Forces Sociales et débaucher certains cadres du mouvement.
Malgré tout, Abdurahamane Sano parviendra à maintenir les plus fidèles comme Algassimou Diallo, Sékou Koundouno, Ibrahima Diallo, Abdoulaye Oumou Sow et autres. La plupart jure sur le Coran ou la Bible à respecter la nouvelle charte et à se battre pour défendre le peuple. Alpha Condé tentera à nouveau de discréditer Sano en utilisant d’autres acteurs de la société civile. Mais en vain.
Et lorsqu’il a été question de combattre le tripatouillage de la Constitution, Abdourahamane Sano a été l’un des premiers acteurs de la société civile à se déclarer opposé au projet. Ayant déjà tiré l’échec des Forces Sociales de Guinée, il adoptera une nouvelle stratégie avec Sékou Koundouno du Balai Citoyen et Algassimou Africain Diallo pour mettre en place le Front National pour la Défense de la Constitution. Le combat pour la défense de la Constitution étant à la fois citoyen et politique, Abdourahamane Sano qui avait déjà avec lui certaines centrales syndicales, réussira à faire adhérer les acteurs les acteurs politiques au FNDC. Ainsi, le siège de la PECUD à Kipé Dadya sera l’épicentre de toute la lutte contre le projet de 3ème mandat.
En fin stratège et entouré d’une équipe de jeunes décidés à barrer la route au projet de nouvelle Constitution, Sano parviendra encore à faire installer des antennes du FNDC à Conakry, dans les préfectures de la Guinée et un peu partout à travers le monde. Ainsi bien coordonné, le FNDC mettra en déroute toutes les stratégies élaborées par le pouvoir pour faire la promotion du 3ème mandat. Beaucoup d’actions seront sabotées par les membres du FNDC notamment dans les villes de l’intérieur du pays et à l’étranger. Ce qui démontrera à la face du monde qu’Alpha Condé ambitionne de se maintenir au pouvoir.
Le pouvoir aux abois étant bloqué dans son initiative satanique, mettra les bouchées doubles pour s’attaquer aux défenseurs de la constitution. Beaucoup seront arrêtés et jugés sans être condamnés à des peines privatives de libertés. N’empêche ! Les thuriféraires du régime comme Amadou Damaro Camara, Sanoussy Bantama Sow, Général Bouréïma Condé, Alpha Ibrahima Kéïra n’hésiteront pas à demander à leurs sbires de traquer les membres du FNDC jusqu’à leurs derniers retranchement. Mais Abdourahamane Sano et son groupe, droit dans leurs bottes, ne reculeront ni n’abdiqueront. La meilleure solution pour Alpha Condé était soit de procéder à leur élimination physique ou leur arrestation. L’extrême décision étant bien les assassinats ciblés maquillés comme étant des attaques perpétrées par des bandits. Des informations qui seront transmises au FNDC.
Pendant ce temps, sur le terrain les activistes de la mouvance déroulent leurs fanfaronnades pour soutenir le projet de 3ème mandat. Des manifestations sont organisées un peu partout pour parler de la nouvelle Constitution. Le Ministre des Affaires Etrangères envoie des correspondances pour faire la promotion du machin dans les ambassades guinéennes. Alpha Condé prend acte de la volonté du gouvernement de changer la constitution. Alpha Condé finalement demande au Premier Ministre d’engager des consultations autour du projet de nouvelle Constitution. Naturellement, les membres du FNDC refusent d’y participer. Le pouvoir tente de diviser le FNDC, en faisant participer certains petits partis politiques membres de l’Opposition Républicaine et du FNDC moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes. Mais également en leur faisant miroiter des sièges au futur Parlement.
Il a fallu donc que le FNDC annonce le début des manifestations contre le 3ème mandat à compter du lundi 14 Octobre, pourqu’Alpha Condé envoie des hommes cagoulés au domicile d’Abdourahamane Sano pour le kidnapper. Depuis le 13 Octobre, il croupit en prison avec Sékou Koundouno, Mamadou Baïlo Diallo, Ibrahima Diallo, Bill de Sam, Abdoulaye Oumou Sow et consorts. Alpha Condé n’a trouvé mieux que de maintenir les cerveaux du FNDC en prison.
Mais Alpha peut arrêter une partie des membres du FNDC ou tous les membres du FNDC, il n’arrêtera pas le peuple qui est farouchement opposé à son troisième mandat. Si à partir la Russie il compte obtenir le soutien de Vladmir Poutine pour s’éterniser au pouvoir en Guinée, Alpha Condé se trompe lourdement. Les manifestations du 23 et du 24 octobre le démontreront.
AZOCA BAH
