Les commissaires de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pourraient proposer ce lundi 16 septembre la date d’organisation des élections législatives en Guinée. Même si la plénière du samedi s’est déroulée dans un contexte très difficile, notamment avec la réticence des délégués de l’opposition, la date du 28 décembre 2019 est celle retenue pour l’organisation du scrutin législatif.
A l’agenda du Premier Ministre Ibrahima kassory Fofana pour ce lundi, il y a une rencontre avec les membres de la CENI. Elle permettra à l’organe de gestion des élections en Guinée de fixer la date des élections législatives à soumettre au Président Alpha Condé. Mais le 28 décembre 2019 retenu ne fait pas l’unanimité. Une fois encore, la CENI est complètement divisée et les commissaires représentants l’opposition au sein de l’institution vont se faire entendre ce lundi. Ils dénoncent une décision unilatérale dans un contexte où le fichier électoral n’est pas assaini de quelques 1.500.000 électeurs sans identifications.
Pour certains, cette précipitation d’Alpha Condé à exiger de la CENI l’organisation des législatives avant fin 2019 vise à ne pas bousculer son agenda pour le référendum pour la nouvelle constitution. Le président guinéen sait qu’une fois 2019 franchi, il lui sera difficile de tenir trois élections en 2020 (les législatives, le référendum et la présidentielle). Alpha Condé veut donc rapidement en finir avec le scrutin législatif pour se tailler une majorité absolue afin que, le moment venu, si le référendum ne passe pas, il puisse proposer l’adoption de la nouvelle constitution au Parlement où il aura une majorité écrasante.
Cependant, ça serait compté sans l’opposition farouche des partis comme l’UFDG et l’UFR mais également du Front National pour la Défense de la Constitution. Ces entités savent très bien que la stratégie du pouvoir actuelle ne vise qu’à perpétuer Alpha à la tête de l’Etat.
