L’affaire de la démission de Kiridi Bangoura de son poste de ministre Secrétaire Général à la Présidence de la République fait grand bruit. L’intéressé aurait déposé sa lettre de démission, parce qu’il serait frustré d’apprendre qu’Alpha Condé aurait dit qu’il allait nommer Tibou Kamara à sa place. Alpha Condé, fin Renard politique, aurait accepté la démission. Seulement voilà !
Les motifs invoqués par Alpha Condé pour limoger Kiridi devraient inquiéter tout bon démocrate et tous ceux qui veulent le respect de la Constitution. Naby Youssouf Kiridi Bangoura et certains cadres se seraient retrouvés pour parler de la succession d’Alpha Condé en 2020. Quoi de plus normal vu qu’Alpha brigue son second et (répétons-nous) et dernier mandat. Le Chef de l’Etat guinéen, à moins qu’il ne soit à l’écoute des sirènes révisionnistes, ne devrait point s’en offusquer.
Cette réaction du Président Condé donnerait raison à ceux qui disent que c’est lui qui aurait soufflé l’idée d’une prorogation du mandat présidentiel de cinq à sept ans ou Général Sékouba Konaté. Histoire de tâter le terrain et de voir comment les guinéens allaient réagir.
Le Président de la Cour Constitutionnelle, Kéléfa Sall, avait toutes ses raisons de prévenir Alpha Condé, le 14 décembre dernier, en ces termes : « Gardez-vous de succomber à la mélodie des sirènes révisionnistes car, si le peuple de Guinée vous a donné et renouvelé sa confiance, il demeure cependant légitimement vigilant». C’était devant Denis Sassou Guesso, le Président du Congo- Brazaville, ami d’Alpha Condé, qui s’est aventuré dans la révision de la Constitution de son pays.
Puisque la France a fermé les yeux sur le projet de réforme de la Constitution au Congo-Brazzaville, Alpha Condé qui est enfant de la françafrique, peut rêver. Mais comme l’avaient rappelé les Etats-Unis à Sassou, « la modification de la constitution par un dirigeant dans un intérêt personnel ou politique ne bénéficie à aucune démocratie ». Blaise Compaoré, un autre ami d’Alpha Condé, en sait quelque chose !
