Censure de Dakaractu et de Conakryactu en Guinée : le silence coupable des défenseurs de la liberté de presse !

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Depuis plus de deux mois, les sites dakaractu.com et conakryactu.net, appartenant au journaliste sénégalais Cheikh Yérim Seik sont indisponibles sur tout le territoire guinéen. Impossible de surfer sur ces deux médias en ligne au pays d’Alpha. Une véritable censure du net qui n’est autre qu’une atteinte à la liberté de presse et d’expression. Ce qui est révoltant dans cette affaire, c’est le manque de solidarité des médias guinéens, notamment des défenseurs de la liberté de presse.

 

Ni la Haute Autorité de la communication, ni le ministère de la communication encore moins les associations de presse n’ont levé le petit doigt. Nous avons tous laissé l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications museler dakaractu et conakryactu.

La fermeture du site Conakryactu.net est justifiée sous le prétexte que Conakryactu a publié des informations liées à un possible départ de Dr.Diané de son poste de ministre directeur de cabinet de la présidence de la République (ce qui a été d’ailleurs confirmé par le décret d’Alpha Condé nommant les membres du nouveau gouvernement). Le site avait également fait cas du mauvais rôle que joue Ibrahima Kalil Kaba, directeur de cabinet civil de la présidence (et qui a remplacé Dr.Diané, comme l’avait également écrit  Conakryactu…) à la Présidence de la République.

Le mieux aurait été de respecter ce que disent les textes de loi. Dans l’article 53 de la loi portant liberté de la presse en Guinée  il est stipulé  que lorsque les dispositions de la loi en matière de service de communication en ligne ne sont pas respectées, la HAC peut prendre les mesures suivantes: avertissement, mise en demeure, suspension, interdiction. « La suspension est prononcée par une décision de la HAC à charge pour les fournisseurs d’accès internet sur le territoire d’appliquer la sanction…..La décision d’interdiction est susceptible de recours devant la Cour Suprême », peut-on lire.

Dans le cas concernant Dakaractu et Conakryactu, rien n’a été fait dans ce sens. Pire, le site Dakaractu ne devrait pas du tout payer pour des délits commis sur Conakryactu. Il y a eu vraiment de l’injustice.

Même si Cheick Yérim Seck n’est pas le meilleur exemple de journaliste à suivre, notamment à travers certaines informations non fondées qu’il avait eu à livrer à la place publique (et il était allé jusqu’à se dédire), la HAC aurait dû jouer son rôle.

Même si à certains moment, Yérim a fait usage du sensationnel et essayé de faire revenir les clivages ethniques sur le devant de la scène, la HAC aurait dû lui envoyer un avertissement.

Même si Cheick Yérim Seck n’est pas de nationalité guinéenne, il employait de jeunes guinéens via conakryactu.net.

 Aujourd’hui, les journalistes exerçant en Guinée  ont beaucoup besoin de protection dans l’exercice de leur profession. Ce qui est arrivé aux sites Conakryactu et Dakaractu pourrait arriver à n’importe quel autre service de communication en ligne en Guinée.

Mais tout en défendant la liberté de presse et d’expression, nous devons tous nous interdire les titres sensationnels, s’abstenir de faire  la promotion de la violence et de diffuser des obscénités. Nous devons faire preuve de responsabilité, d’honnêteté, d’impartialité et de neutralité.

Azoca Bah

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