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Liberté de la presse en 2014: La Guinée classée 102 ème, dans un contexte de régression brutale !

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La liberté de la presse a connu une “régression brutale” en 2014 selon Reporters sans frontières (RSF) qui a publié jeudi son classement annuel 2015. La zone « Afrique du Nord – Moyen-Orient » est celle où on compte le plus grand nombre d’atteintes à la liberté de l’information. L’Afrique subsaharienne figure, elle, dans la moyenne.

 

Le classement mondial 2015 de RSF n’est pas un bon cru. Un fait parle de lui même : les deux tiers des 180 pays qui y figurent sont moins bien notés que l’année précédente. Une fois de plus, la zone « Afrique du Nord-Moyen-Orient » figure en bas de l’échelle. Cette région du monde a vu l’apparition de nouveaux « trous noirs », explique l’ONG : « des régions entières passées sous le contrôle de groupes non-étatiques dans lesquelles l’information indépendante est tout simplement inexistante ».

Dans les zones touchées par Boko Haram au Nigeria (111e place) ou par le groupe terroriste État islamique en Syrie et en Irak, les journalistes sont réduits au silence, « par la peur ou les représailles”. Mais l’Afrique prise dans son ensemble se situe dans la moyenne mondiale, selon l’indice annuel de RSF exprimant l’intensité des atteintes à la liberté d’information. Outre le Nigeria, trois autres pays africains sont en difficulté dans le classement : la Libye, le Soudan du Sud et le Congo.

Le Congo-Brazzaville perd 25 places

La chute la plus spectaculaire concerne le pays présidé par Denis Sassou Nguesso : le Congo dégringole de 25 places (107e). Les médias indépendants ont en particulier vécu une année difficile en terme de liberté de la presse. Le gouvernement a « intensifié sa chasse aux journalistes critiques, usant parfois de méthodes extrêmement violentes », accuse RSF.

Plusieurs journalistes ont été poussés à l’exil ou expulsés du pays. C’est notamment le cas d’Elie Smith, journaliste de la télévision MNTV. Le 26 septembre 2014, il était expulsé du territoire congolais avec « l’interdiction formelle d’y retourner ». Le journaliste est accusé de propos séditieux, de collaboration avec des puissances étrangères oeuvrant contre les intérêts de la République et d’activisme politique. Deux semaines plus tôt, Elie Smith, fréquemment victime d’intimidation, avait été la cible d’une violente agression armée à son domicile.

Ailleurs en Afrique subsaharienne, le Soudan du Sud (125e), plongé dans une guerre civile, est en baisse de 6 places. Les médias indépendants sont régulièrement pris à partie  et victimes de censure, selon RSF. Enfin, la Libye (154e) enregistre une baisse de 17 places comparativement à l’année précédente. Trois ans après la chute de Kadhafi, l’ONG a recensé sept assassinats et 37 enlèvements de journalistes. Plus de 40 professionnels de l’information ont été contraints de fuir le pays en 2014.

Certains pays progressent

Mais la situation de la liberté de la presse s’est nettement améliorée dans d’autres pays, comme à Madagascar (64e). Depuis l’élection du président Henry Rajaonarimampianina en janvier 2014 et le départ du ministre de l’Information, une transition démocratique a permis au pays de gagner 17 places dans le classement de RSF.

La Côte d’Ivoire (86e) connaît des avancées en matière de liberté de l’information depuis la crise politique de 2010. Dans ce pays, la libéralisation de l’audiovisuel est attendue pour 2015, mais elle suscite aussi la crainte d’une « censure institutionnelle », nuance RSF.

La Tunisie (126e) gagne quant à elle 7 places. La stabilisation de la situation politique en 2014 a profité à la liberté de la presse. En revanche, « le nombre d’agressions sur des journalistes est toujours trop élévé », déplore l’ONG.

Enfin, la Namibie (17e) reste le grand vainqueur de la liberté de la presse en Afrique tandis que l’Erythrée (180e) figure, comme à son habitude, en dernière position.

 

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