CONAKRY, 09 AOUT 2013-Dr.Alpha Amadou Bano Barry était l’invité de l’émission Œil de Lynx de la radio Lynx FM ce vendredi. Il était question de faire l’analyse des listes électorales proposées par les partis politiques en prélude aux législatives du 24 septembre 2013. La première remarque du sociologue, est que les partis politiques n’ont pas respecté les instructions de la CENI comme indiquées dans un document intitulé « Guide du candidat ».
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Selon Dr.Bano Barry, le Guide du candidat à la page 21 concernant la déclaration de candidature au scrutin majoritaire uninominal à un tour et à la page 23 pour la déclaration de candidature au scrutin de liste nationale à la représentation proportionnelle, il est indiqué que dans chaque cas, il faut donner les indications suivantes : le numéro d’ordre, le prénom et nom, la filiation, la date de naissance, le lieu de naissance, le service, le lieu d’affectation et la signature.
« Un regard des listes de candidature des partis politiques déposées auprès de la presse ne respecte pas ces dispositions. La CENI a publié des listes qui ne respectent pas ces dispositions. La question que l’on peut se poser est la suivante : la CENI travaille-t-elle en équipe ? Pourquoi une disposition de celui en charge du contentieux n’est pas celle acceptée et promulguée par le président de la CENI ? », s’interroge Dr.Bano.
Selon cet éminent sociologue, si les partis avaient respecté ces dispositions, il aurait été possible de déterminer par exemple la moyenne d’âge des candidats et le caractère gérontocratique ou non des partis politiques. On pourrait aussi déterminer d’autres paramètres comme les fonctions sous ou surreprésentées.
L’autre remarque pertinente de Dr.Bano Barry concerne le respect des 30% pour les femmes. En dépit du tintamarre des femmes guinéennes qui parlent de parité, fait observer Bano Barry, il n’y a aucune disposition qui permettent de déterminer le respect de la loi des 30%. « Comment peut-on faire respecter une loi en lorsqu’il n’existe aucune élément de mesure. En excluant le sexe, le niveau de formation, on prive la recherche de faire son travail », note Dr.Bano.
Parlons du dépôt des listes de candidatures, Dr.Bano fait remarquer que sur les 168 partis politiques enregistrés, il n’y a que 21 qui sont en compétition sur la liste nationale. Que si l’on regarde de près, le dosage ethnique proposé sur les 25 premiers membres de chaque liste, pour l’essentiel, ce sont les petits partis, ceux dirigés par les nouveaux leaders de la scène politique et qui ont peu de chance de gagner les élections, qui sont les plus équilibrés. C’est le cas d’UDC/BOC et de l’UNR.
Selon Dr.Bano, le PEDN de Lansan Kouyaté, la NGR de Ibrahima Abé Sylla et GPT de Kassory Fofana ont fait des efforts « qu’il ne faut pas sous-estimer » dans ce dosage ethnique. Mais le sociologue constate la faiblesse de la représentation nationale au niveau du PDG. Il dit ne pas comprendre qu’un parti qui a dirigé la Guinée durant 26 ans, avec toutes les grandes familles, n’ait pas pu tirer son épingle du jeu.
Pour le reste, l’UFDG et le RPG Arc-en-ciel (qui ont embarqué dans leur wagon des leaders d’autres partis politiques), n’ont pas respecté ce dosage (en tout cas au regard des 25 premiers sur la liste nationale).
Bano Barry a justifié le choix de la tranche des 25 premiers sur la liste par le simple fait qu’il serait difficile, si l’élection est régulière, qu’un parti puisse avoir plus de 25 députés sur cette liste.
Concernant la bataille pour ces législatives, à l’uninominal, Dr.Bano constate qu’il y aura 5 duels (Pita entre l’UFDG et l’UPR), Kissidougou(entre le RDIG et le RPG), Kankan, Kouroussa et Mandiana (entre le RPG et le PEDN). Qu’il y aura 8 triangulaires : Gaoual (RGP, UFDG et UPR), Koundara (RPG, UFDG et FRONDEG), Télimélé (UPR, GPT et UFDG), Mali (RPG,UPR et UFDG),Kérouané (RPG, UPG, PEDN), Coyah (RPG,UFR, GPT) et Lola (GRUP,RPG et UPG).
Selon l’étude faite par Dr.Bano Barry, les circonscriptions électorales avec le plus de candidatures sont au nombre de sept (7). Il s’agit de Kaloum, Faranah, Kindia, Dalaba,Mamou, Beyla et Macenta. « A l’uninominal, il y a des batailles qu’il faudra observer, le duel entre le RPG et le PEDN, l’UFDG et l’UPR, l’UFR et GPT, l’UPG et le GRUP.
Enfin, il a des luttes épiques qui s’annoncent et qui vont dessiner l’avenir de certains jeunes loups de la politique. Il s’agit de la bataille entre trois anciens candidats à la présidentielle à Kaloum. Comme quoi, même avec un 1% de l’électorat, Kaloum est un bastion important dans la structuration politique de la Guinée. Il y aune autre bataille entre des anciens qui ne veulent pas disparaître. C’est la bataille des anciens gouverneurs, préfets, maires et directeurs de Dixinn », fait remarquer Dr.Bano Barry.