Cellou Dalein (UFDG) :«Pour qu’on reprenne le dialogue, il faut qu’on identifie les responsables des agressions perpétrées contre mon domicile ! »

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L’opposition guinéenne a décidé de suspendre sa participation au dialogue politique de sortie de crise pour aller à des élections législatives libres et transparentes sous l’égide des Nations unies, pour protester contre la répression de ses militants par les forces de l’ordre mercredi dernier. Ce même jour, un proche du président Alpha Condé avait porté plainte contre Cellou Dalein Diallo pour diffamation.

 

Le chef de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée), s’est alors rendu au tribunal de première instance de Dixinn avec quelques leaders de partis politiques et de nombreux militants de l’opposition. Ils ont été sérieusement malmenés sur le chemin du retour par les forces de l’ordre  et qui ont violé le domicile du chef de l’opposition.

Samedi 22 juin, Saïd Djinnit, le médiateur de l’ONU, est revenu à Conakry avec l’espoir de renouer le dialogue entre le gouvernement et l’opposition. Mais pour Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’UFDG, avant toute reprise de dialogue, il faut d’abord identifier les responsables de ces agressions.

« Pour que l’opposition reprenne sa place autour de la table des négociations, il faut que le gouvernement marque d’abord sa volonté de mettre fin à ces pratiques-là. Ce que nous avons subi ne doit pas se répéter. Il doit d’abord identifier des responsables de ces agressions perpétrées contre mon domicile privé, pour qu’on leur applique des sanctions exemplaires. Et ensuite, il faut nous donner des garanties suffisantes, montrant qu’on peut exercer librement nos activités politiques dans la sécurité. Parce qu’aujourd’hui, il est impensable qu’on s’engage dans une campagne électorale, avec ces milices qui prospèrent partout et qui mettent en danger la sécurité des leaders politiques.

Que le gouvernement prenne ses responsabilités et garantisse la sécurité des citoyens et garantisse l’inviolabilité de leur domicile. Sans quoi, ce n’est pas la peine de continuer à négocier avec ces gens, qui garantissent l’impunité totale à ceux qui agissent contre l’intégrité physique des leaders et contre l’intégrité de leur domicile ».

« Faire la lumière sur cet incident »

Au nom du gouvernement guinéen, le ministre de l’Information Togba Césaire Kpogomou a regretté les incidents qui se sont produits au domicile du chef de l’opposition et confirmé que la justice fera son travail. Il a aussi souhaité que cela ne soit pas un prétexte pour retarder la transition qui n’a que trop duré: « La volonté du président de la République, la volonté du gouvernement est de faire la lumière sur cet incident, de trouver les coupables, est manifeste. L’institution qui doit faire ce travail, c’est la justice. Et la justice fera bien son travail et les responsabilités seront situées (…). Est-ce que c’est la police qui s’est levée de son propre chef pour aller sciemment jeter du gaz lacrymogène dans la maison de Monsieur Cellou Dalein ?»

Et le ministre rappelle que le Premier a rendu visite à Cellou Dalein Diallo.«Est-ce que la police a utilisé ce moyen conventionnel de maintien d’ordre pour séparer des belligérants ? Bon… On ne sait pas trop. Mais ce que je sais, c’est que la volonté du gouvernement s’est manifestée par la visite que le Premier ministre a rendue au leader monsieur Cellou Dalein, pour lui exprimer sa compassion. Je crois que c’est un grand pas et c’est la manifestation plausible de la volonté du gouvernement d’aller à l’apaisement » a-t-il conclu.

 

 

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