BAH OURY :« Je suis intimement lié à l’UFDG. Je ne laisserai pas ce parti s’aventurer dans une opération politicienne où on parle de gouvernement d’union nationale… »

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CONAKRY,18 JUIN 2013-Bah Amadou Oury, vice-président de l’UFDG, était l’invité de l’émission Œil de Lynx de la radio Lynx FM ce matin. En exil en France depuis juillet 2011, au lendemain de l’attaque contre la résidence privée d’Alpha Condé, Bah Oury a exprimé son point de vue sur les accords issus du dialogue politique. Il est également revenu sur les divergences entre lui et Elhadj Cellou Dalein Diallo. Extraits !

 

Pourquoi j’ai dit que les accords politique ont sacrifié la cause de la démocratie en Guinée ?

C’est la cause de la démocratie qui est sacrifiée. Pendant deux et demi, les responsables de l’opposition ont appelé contre l’utilisation de way mark pour assurer la gestion d es élections. Ces accords laissent en place way mark. Entre temps, dizaines de personnes ont péri pour l’utilisation des way mark, des centaines de personnes ont été handicapées, la cohésion sociale a été entamée à cause de la mauvaise gestion du processus. Maintenant, on nous dit que Way mark c’est bon, c’est pour ça que j’ai dit que c’est une trahison par rapport aux sacrifices que les populations ont consenti pour faire de ce processus électoral un processus cohérent….

Comment la CENI actuelle a-t-elle été conçue ?

Le processus technique est la dernière pierre angulaire pour l édification du processus électoral. En deux ans et demi, mes collègues de l’opposition ont observé le piétinement des lois, la Constitution. Par exemple, la CENI est inféodée au MATD par rapport à un accord de partenariat. Pendant deux ans, ils se sont mobilisés pour dire qu’il faut chasser Lounseny de la CENI….La loi de la recomposition de la CENI que le CNT a votée et qui a permis  l’installation de Bakary Fofana n’est pas normale. Il y a eu une incohérence dans l’appréciation de la CENI. La loi de la recomposition a fondamentalement changé le statut de la CENI. Auparavant, les décisions étaient prises en consensus. La nouvelle loi donne la décision à la majorité simple. Depuis novembre, Bakary Fofana peut légiférer tranquillement et géré la CENI comme bon le semble…En d’autres termes on a conféré à Bakary et à Alpha de gérer le processus à leur guise. Les accords ont été le clou pour  sacrifier toute la lutte qui a été menée par l’opposition. Ces accords constituent une trahison de la démocratie en Guinée.

Comment en sommes-nous arrivés-là ?

-Je les avais prévenus. Dès avril 2011, au Palais du Peuple, lorsque M.Alhassane Condé a convié les partis politiques à venir l’écouter. Ils ont décliné leur programme, je leur ai dit publiquement qu’ils sont en train de procéder à un coup d’Etat institutionnel en Guinée. Le recensement électoral qui est fait est anticonstitutionnel. Le limogeage des délégués communaux est contraire au Code des Collectivités, le maintien des délégations spéciales six mois après leur installation est une violation de la Constitution. L’accord de partenariat entre la CENI et le Ministère de l’Administration du Territoire est contraire à la loi  Maintenant, on est dans le gouffre.  Si on donne tous les pouvoirs à Alpha Condé en légitimant son processus électoral,  on est en train de mettre en place une dictature en bonne et due forme en Guinée avec l’aval des responsables de l’opposition. C’est un crime pour l’avenir de la Guinée Aujourd’hui, vue la situation globale du pays, qui n’est pas seulement une situation électorale. Je milite pour le départ d’Alpha Condé au pouvoir.  Je ne veux pas voir l’avenir sombre de la Guinée qui se dessine actuellement pour la Guinée.  Si on lui donne tous les leviers à Alpha Condé, demain tous ceux qui l’applaudissent aujourd’hui seront dans la charrette de ceux qui vont être éliminés par sa dictature. Je ne veux pas voir l’avenir sombre qui se profile à l’horizon pour me taire par lâcheté.

« J’encourage toute les formes de lutte pour le triomphe de la démocratie en Guinée… »

-Nixon était élu pour 4 ans ! A partir du moment où il a fauté, qui a été une violation de la Constitution de son pays, il y a eu la procédure d’empêchement ; il a été démis de ses fonctions. Alpha Condé a juré de respecter et de faire respecter la Constitution. A partir du moment où il a violé le serment, il revient aux populations, à travers l’article 10 de la Constitution, de réclamer son départ. Il a les mains tassé du sang des innocents….Je lutte contre le pouvoir d’Alpha Condé, comme lui aussi il avait lutté contre le pouvoir duGénéral Lansana Conté. Je suis fondé en droit d’encourager toutes les formes de  luttes pour permettre que  la démocratie et la liberté  de triomphent en Guinée.

Sur l’arrivée des experts pour auditer le fichier de Way-Mark, qu’en dites-vous ?

-Il ne faut pas se leurrer le problème n’est pas technique. Il est avant tout politique. Ce problème politique a été mis de côté, pour simplifier les choses, parce que le problème politique pose la question du respect de la loi. Ils ont piétiné la loi en ramenant la chose à des questions mécaniques. Alpha Condé se donne tous les pouvoirs d’avoir le pouvoir par la mascarade électorale. Alpha Condé n’est pas un enfant de cœur. Il a dit qu’il n’organise pas des élections pour perdre. Le gens croient que Alpha Condé est tombé comme ça !  C’est un expert dans les manœuvres anti-démocratiques. Malheureusement, les collègues de l’opposition ont l’ait d’être des enfants de cœur.

Bah Oury va-t-il quitter l’UFDG pour créer un autre parti politique ?

 -Cette rumeur est fausse. Ceux qui la répandent ne sont pas dans le secret de Bah Oury.  Bah Oury a crée l’UFDG. Il est intimement lié à ce parti. L’UFDG est le symbole de la lutte pour la démocratie dans ce pays.  Au nom de l’UFDG, des centaines de  militants ont péri, des gens sont en prison parce qu’ils sont de l’UFDG. Pour rien au monde, Bah ne va pas abandonner le parti pour lequel il s’est battu pour créer autre chose. Ceux qui veulent trahir la cause de la population, libre à eux d’envisager une autre aventure politique.

Apparemment, vous n’êtes pas d’accord avec la façon de Cellou Dalein de diriger l’UFDG ?

Toute institution politique évolue. J’ai toujours voulu que l’UFDG soit une institution forte. J’ai accepté que le doyen Bâ Mamadou soit élu président du parti en 1998. J’ai accepté qu’Elhadj Cellou Dalein soit désigné candidat du parti…Je dois rappeler que le fait de parler avec Cellou est normale.  Nous avons des divergences de fond sur l’orientation de la lutte que nous menons contre le pouvoir la dicature d’Alpha Condé. Je ne suis pas d’accord avec le chemin qu’il préconise et j’exprime publiquement ma désapprobation, il n’en tient pas compte. Libre à lui de continuer…En 2007, on pensait qu’avec l’expérience qu’il avait accumulée et la volonté de la base, qu’il allait créer l’unité. Maintenant, après le bilan qu’il faut faire de l’élection présidentielle de 2010, c’est à partir de là que les divergences ont commencé. Je ne laisserai plus faire. Le parti doit être organisé, structuré. Nous avons des idéaux. Nous avons divergé, il va au sud, je vais vers le nord. Je suis vice-président de l’UFDG, j’ai la même légitimé…Je ne vais pas laisser l’UFDG s’aventurer dans une aventure politique au détriment des intérêts de la Guinée, dans une opération politicienne où on parle d’un gouvernement d’union nationale. Moi, je ne mange pas de ce pain-là !

 

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