Formation: « Etre journaliste en 2013″…en Guinée !

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Un séminaire de formation organisé par l’Association Guinéenne de la Presse en Ligne (AGUIPEL) et  intitulé : ‘‘Etre journaliste en 2013’’ s’est ouvert dans un réceptif hôtelier de la place, ce lundi 17 juin et se poursuit jusqu’au 22 juin.  Présidé par la Présidente du Conseil National de la Communication (CNC), Mme Martine Condé, étaient aussi présents Amadou Tham Camara, président de l’Aguipel ; Jean Kouchner, formateur ; Assane Faye, directeur général adjoint de West Africa Exploration.

 

Prenant la parole, Amadou Tham Camara, président de l’AGUIPEL a indiqué que c’est la deuxième formation organisée par son association après le séminaire organisé il y a quelques mois sur l’écriture journalistique. Et d’ajouter : ‘‘notre pays étant marqué depuis dix ans par une crise socio politique quasi permanente, la formation et la place de la presse occupe une place capitale dans la vie de la nation. La responsabilité du journaliste dans le traitement de l’information ne peut être comblée que lorsqu’il a été bien formé. Hélas ce n’est pas souvent le cas.’’

Il poursuit en affirmant que  c’est pourquoi, l’AGUIPEL a placé depuis un certain temps la formation au centre de ses activités. Et d’insister : ‘‘nous avons voulu dépasser le champ de la presse en ligne pour faire bénéficier à l’ensemble des types de médias dans notre pays des vertus d’une presse bien formée.’’

M. Assane Faye, directeur général  adjoint de West Africa Exploration a réitéré l’engagement de sa société à participer au développement de la Guinée. Selon lui, ce développement passe obligatoirement par l’implication de tous les secteurs stratégiques du pays notamment les médias. Et d’ajouter : ‘‘je voudrais croire que le programme de formation que vous allez suivre renforcera vos capacités techniques. Afin que vous soyez prêts à relever le défit combien important qui est celui des médias au service du développement socioéconomique de la Guinée.’’

Si on veut que le développement économique soit bon, il faut une libre circulation de l’information

Le formateur Jean Kouchner a souligné que les nouveaux médias sont un instrument formidable pour les journalistes.  Et a ajouté : ‘‘le développement économique n’a de sens que s’il profite à un plus grand nombre dans la mesure où il permet d’élever la qualité, le niveau de vie, le niveau culturel des populations. Si on veut que le développement économique soit bon, il faut aussi avoir la possibilité d’une libre circulation de l’information, de la confrontation des points de vue, des opinions.’’

La Présidente du CNC, Mme martine Condé, dans son discours d’ouverture,  a  indiqué que dans le bouillonnement de l’internet émerge une nouvelle forme de médias d’information à savoir la presse en ligne. Selon elle, cette dernière née de la famille de la presse en Guinée a fait une telle révolution qu’elle est devenue la grande pourvoyeuse d’information  pour les autres supports. Elle a ensuite reconnu que dans nos pays au sud du Sahara et bien au delà, les questions de respect de l’éthique et de la déontologie se posent gravement, les manquements se multiplient. Et de  saluer : ‘‘A l’allure où vont les choses, un séminaire comme celui qui nous réunit maintenant avec un thème si porteur, parce que chargé de mille significations était vraiment attendu. Que l’AGUIPEL trouve ici les félicitations du CNC et tout son appui.’’

‘‘Il y a eu des manquements à l’éthique et à la déontologie parce que simplement quelqu’un se plaignait de n’avoir pas bénéficié d’un per diem à la fin d’un atelier’’

Pour elle, ‘‘être journaliste en 2013’’ est un thème éloquent que l’Aguipel nous propose pour nous permettre de nous retrouver en famille et de laver le linge sale. Et de fustiger : ‘‘Il n’y a aucun doute qu’à côté des professionnels des médias très aguerris, évoluent des journalistes  qu’on pourrait qualifier d’amateurs, qui font très peu cas de la chose journalistique, mais qui, malheureusement plus nombreux portent un sérieux préjudice à la corporation. On est donc en droit de se poser un certain nombre de questions. Qui est journaliste en 2013 ? Comment s’opère  le recrutement dans les médias ? Quel regard portons-nous sur la pratique du métier. Quelle place accordons-nous à l’éthique et à la déontologie ?’’

Mme Martine Condé estime qu’il ne faut pas se voiler la face et qu’il est arrivé le moment d’assainir la profession car, insiste-t-elle : ‘‘dire qu’elle est envahie par les non professionnels est peu de chose face à la réalité. Aujourd’hui, au niveau de certains médias de la place, les dérapages ne se comptent. Ils se traduisent par les mélanges de genre, le non recoupement de l’information, le bidonnage, des accusations à l’allure des règlements de compte, des critiques infondées. Tous les ingrédients sont réunis pour une disqualification. Je ne me gênerai point pour vous dire qu’il y a eu des manquements à l’éthique et à la déontologie parce que simplement quelqu’un se plaignait de n’avoir pas bénéficié d’un per diem à la fin d’un atelier.’’

Pour elle, ‘‘Tout cela appelle à une prise de conscience de votre rôle combien important. Il faut tous les jours se remettre en question, faire de la déontologie et de l’éthique  un bréviaire.’’

Et de conclure : ‘‘J’espère que vous saurez tirer le maximum de cette rencontre en vue de faire du journaliste en 2013 un modèle compétent, responsable à tous les égards qui saura se déteindre positivement sur les journalistes des années et des siècles à venir.’’

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