Page Noire: Assan Abraham Kéïta, Directeur de Publication du satirique Le Lynx n’est plus !

0
183

Assan Abraham Kéïta, Directeur de Publication de l’hebdomadaire satirique Le Lynx a tiré se révérence ce jeudi 15 juin 2017, 20ème jour du mois saint de ramadan, à l’hôpital de l’amitié sino-guinéenne de Kipé. Il était malade depuis quelques temps. C’est une grosse perte pour la presse privée guinéenne en général et particulièrement le groupe de presse Le Lynx-La Lance-Lynx FM.  Revenu d’Abidjan dans les années 90, il était parmi les fondateurs du premier journal satirique guinéen.

 

Assan Abraham Kéïta ou l’Ayatho-Lynx (comme on aimait à l’appeler) était un homme jovial, pieux et surtout respectueux de son prochain. Il savait user des calembours et autres jeux de mots pour livrer des informations avec ironie. Il avait toujours quelque chose d’intéressante à ajouter à votre article. « Il pimentait »( c’est son expression favorite) les textes pour les rendre plus satirique. Il était parmi ceux qui baptisait de sobriquet toutes les personnalités politiques ou culturelles dans le satirique.  Je me souviens et j’ai des larmes aux yeux lorsque je me revois en train de lui convaincre de me laisser signer Azoca Bah au lieu de Le Bah Zooka dans Le Lynx. Il réussira à me convaincre que c’était plus « doux » à lire dans un journal satirique.  

Juriste de formation, Assan Abraham Kéïta est revenu en Guinée dans les années 90 après avoir tourné sa boss à Abidjan. Aux bords de la Lagune Ebrié, il était parmi les grands animateurs culturels. Oui, KAA, comme on l’appelait également, était un féru de Jazz, d’Afro et de latino. Il avait une discothèque contenant les plus grands classiques d’ici et d’ailleurs. Il était aussi un amoureux du football et ne ratait aucun grand match que ça soit du championnat guinéen, de la Ligue des Champions ou des différentes coupes d’Afrique ou des coupes du monde. La dernière fois que je l’ai rencontré, il y a trois semaines de cela, sur le petit écran de sa Télé, c’était encore un match de football.  

Signe prémonitoire: je lui avais serré les mains en les gardant durant une vingtaine de minutes. Je n’avais pus retenir mes larmes en le voyant dans son état, couché sur le lit, articulant à peine des mots. Je revois cet homme jovial, toujours élégant qui arpentait les couloirs du siège de Lynx. Je revois cet homme jovial avec lequel nous partions au petit restaurant de M.Barry  avec Abou Bakr, Noumandian Camara et Fatoumata Lamarana Diallo et Fatoumata Binta Bah. Oui, Assan Abraham Kéïta était tout ça. Repose en paix ! Que Dieu t’accorde son paradis éternel.Amen

 

 

 

Commentaire