Massacre du septembre 2009 : L’Etat guinéen voudrait délocaliser le procès dans un pays africain !

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Selon de sources concordantes, le Président Alpha Condé souhaiterait délocaliser le procès des présumés auteurs du massacre du 28 septembre 2009 dans un pays ouest-africain. Le jugement nécessitant la présence obligatoire du capitaine Moussa Dadis Camara, Alpha Condé craindrait que l’arrivée de l’ex chef de l’ex junte au pouvoir en Guinée suscite des remous.

 

Dans un entretien qu’il avait accordé à Jeune Afrique en octobre 2015, Cheik Sako, ministre guinéen de la justice, avait promis que l’instruction du dossier du massacre du 28 septembre 2009 allait être bouclée en 2015. « Le procès va s’ouvrir en 2016. Maintenant, je ne suis pas en mesure de leur (ndlr : les victimes) dire exactement quel moi le procès va se tenir », avait rassuré le Garde des sceaux guinéen. Seulement voilà !

Entre les promesses de Cheik Sako et la volonté d’Alpha Condé d’organiser un procès, il y a un océan. Acculé par des responsables de la Cour Pénale Internationale, notamment la Procureure Fatou Bensouda, Alpha Condé se serait tourné vers Alhassane Ouattara, le président ivoirien, pour solliciter que son pays abrite le procès. Mais gentiment, ADO aurait décliné l’offre sous le prétexte qu’il a déjà le procès de Simone Gbagbo qui est en cours à Abidjan.  Il aurait suggéré à Alpha de voir si Ouagadougou, où vit le capitaine Moussa Dadis Camara, pourrait abriter le procès. Ça serait plus facile.

Mais des représentants des droits de l’homme et des parents des victimes seraient contre la tenue du procès du massacre du 28 septembre à l’étranger. Non seulement cela va nécessiter des coûts, avec le déplacement de tous les témoins, mais aussi, mais surtout, ils veulent que la Guinée assume ses responsabilités.

Entre la crainte des troubles politiques qui effraie Alpha Condé et la soif de justice pour les victimes du massacre du 28 septembre 2009, l’Etat guinéen devrait assumer ses responsabilités. A défaut, il reviendra à la Cour Pénale Internationale de se saisir du dossier et de conduire tout ce beau monde à La Haye.

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