Crise à l’UFDG : Pourquoi Bah Oury, le vice-président a tout à perdre en s’engageant contre Cellou !

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C’est un secret de polichinelle que de dire que le bateau UFDG prend de l’eau de toutes parts. A moins d’un mois après la présidentielle du 11 octobre, le Conseil Politique de l’UFDG a fait signer à Celllou Dalein trois exclusions et deux avertissements contre des responsables de l’UFDG.

 

Le dernier acte en date du Conseil Politique est l’avertissement brandi à l’encontre de Bah Oury, vice-président et fondateur de l’UFDG. Tout simplement parce qu’il a dit que le Directoire de Cellou Dalein engage le parti dans l’impasse et que ses actions répressives contre les cadres traduisent sa panique.

Il est évident que la gestion et le fonctionnement de l’UFDG durant ces dernières décennies posent problème. Des choses que ne cessent de dénoncer certains cadres et responsables y compris Bah Oury. La crise avait atteint son paroxysme à quelques mois des élections législatives. A l’époque, il avait fallu l’intervention de bonnes volontés pour réconcilier Cellou et Bah Oury à Dakar.

 Bon an, mal an, le ligne sale étant lavé en famille, Bah Oury avait, semble-t-il rejoint les rangs. En 2015, il y a eu le congrès de l’UFDG qui a non seulement adoubé Cellou à la tête du parti mais aussi gardé Bah Oury comme premier vice-président, chargé des relations extérieures et de la communication. Cellou Dalein Diallo a été investi candidat de l’UFDG à la présidentielle du 11 octobre avec la bénédiction du vice-président en exil. Celui-ci était d’ailleurs chargé de battre campagne pour le candidat du parti dans certains pays européens. Seulement voilà !

Au lendemain de la défaite de Cellou, Bah Oury est sorti des bois pour relancer le débat sur la gestion du parti et les causes de l’échec. Il s’est plaint de n’avoir pas été assez impliqué durant la campagne. Il est allé jusqu’à contester l’idée de manifestations politiques qu’avait soulevée Cellou pour protester contre « la mascarade électorale ». Comme si tout cela ne suffisait pas, c’est dans ce contexte que Bah Oury a rencontré Alpha Condé à Paris. On connaît ce que cette rencontre a suscité comme réactions au sein de l’UFDG qui a dit qu’elle n’était pas concernée.

Ces retrouvailles ont du coup annulé toute idée de concertation entre Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé après l’élection présidentielle du 11 octobre. Beaucoup à l’UFDG ont vu cela comme une provocation de la part de Alpha Condé. Celui-ci est aussitôt accusé de vouloir déstabiliser la principale formation politique de l’opposition. Naïvement ou peut-être avec des calculs politiques (parce qu’il connaît bien Alpha) Bah Oury joue le jeu ou fait semblant.

Aujourd’hui, à l’allure où vont les choses, dans cette crise, c’est Bah Oury qui risque d’y laisser de plumes. Il a déjà reçu un avertissement pour ces dernières prises de positions. Selon des indiscrétions, beaucoup de membres du Conseil Politique de l’UFDG étaient favorables à une suspension. Ce qui ne tardera pas à tomber les prochains jours. Puisque Bah Oury est loin d’avoir dit son dernier mot. Le seul hic est qu’il semble se tromper dans ses stratégies.

En effet, ce n’est pas en tirant en direction de sa propre formation politique, en soutenant notamment tous les frondeurs, que Bah Oury parviendra à se faire une place au soleil. Même s’il y a un congrès extraordinaire de l’UFDG, il sera difficile voire impossible pour le vice-président de l’emporter devant Cellou Dalein Diallo. Celui-ci a, il faut le reconnaître, fait main basse sur toutes les structures du parti.

Durant toutes ces années, l’ancien Premier Ministre a réussi à se faire aimer des militants et sympathisants de l’UFDG et, osons l’écrire, des personnes influentes de sa communauté. L’autre atout de Cellou, c’est l’argent qu’il a amassé au nom du parti. Il a un fonds de « guerre » qui lui a permis de se mesurer à Alpha Condé et qui lui permettra, le moment venu, de battre à plate couture Bah Oury. Celui-ci a intérêt à se plier aux statuts et règlements du parti qu’il a créé afin de mener la lutte à l’interne. L’idée qu’a Bah Oury de bénéficier d’une grâce présidentielle, et de rentrer en Guinée, dans le but de récupérer l’UFDG afin d’en faire un parti politique de l’opposition tel que le rêvaient Alpha Condé et feu Bâ Mamadou, est tout simplement suicidaire. L’avenir nous édifiera !

 

 

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