Au Burkina Faso, les partis s’activent pour les prochaines élections

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L’heure est à la remobilisation des militants au sein de l’ancien parti au pouvoir. Depuis l’insurrection populaire, fin octobre 2014, qui a mis fin à 27 ans de gestion du pouvoir par ce parti, c’est la première sortie du bureau politique du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Par ailleurs, un nouveau parti voit le jour : la Nouvelle alliance du Faso (Nafa), qui souhaite porter Djibril Bassolé à la présidence du pays.

 

Réunis en session ordinaire, les responsables du CDP annoncent la mise en place d’un nouveau directoire chargé de relancer les activités du parti en vu des prochaines élections. Presque tous les ténors du parti de Blaise Compaoré étaient présents.

Cette première sortie officielle du bureau politique national de l’ancien parti au pouvoir avait pour objet une prise de contact après l’insurrection populaire d’octobre 2014. En demandant aux militants de tourner la page, le secrétaire exécutif national Assimi Kouanda a rendu hommage à l’ancien président Compaoré, ovationné par les participants : « Je salue le patriotisme, la foi militante du fondateur du CDP, le grand bâtisseur, le président Blaise Compaoré. »

Pour remobiliser les militants et relancer le parti, un directoire est mis en place. Leonce Koné, le président de ce directoire, annonce la participation du CDP aux prochaines élections : « Le CDP sera présent à toutes les échéances ; présidentielle, législatives, municipales… et nous y allons avec l’intention de faire d’excellents scores. Nous aurons un candidat pour la présidentielle qui n’est pas encore désigné. »

Selon Leonce Koné, le CDP doit « remporter les prochaines élections » pour confirmer que le parti est « la première force politique du pays ».

Bassolé, futur candidat de la Nafa ?

Mais en face, la brèche démocratique ouverte à l’automne 2014 permet l’émergence de nouvelles formations qui comptent bien peser dans les futurs scrutins. C’est le cas de la Nouvelle alliance du Faso (Nafa). Ce mouvement est constitué d’anciens cadres du CDP, mais aussi de l’Alliance pour la démocratie et la fédération / Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA).

Ce parti entend porter la candidature du général Djibril Bassolé, ancien chef de la diplomatie de Blaise Compaoré, aux prochaines élections générales. Face aux sollicitations, Djibrill Bassolé n’exclut pas de quitter l’armée pour se consacrer à la vie politique.

« Il faut un parti qui va avoir des conseillers municipaux et des députés pour pouvoir l’accompagner, explique Adama Kiema, responsable à la jeunesse de ce nouveau parti. [Djibril Bassolé] est un homme de paix. Il a toujours fait de la paix son cheval de bataille. On a besoin de lui car il va nous assurer une sécurité. » Et de préciser que « Djibril Bassolé, notre candidat, n’a jamais soutenu, que ce soit publiquement ou en privé, la modification de notre Constitution ».

Avant d’argumenter : « Dans notre sous-région, avec Boko Haram, il y a un problème sécuritaire qui ne dit pas son nom. Si on n’a pas un président qui maitrise les questions sécuritaires, qui est en grand chevalier de la lutte antiterroriste, il n’est pas évident que nous ne sombrerons pas comme le Mali ou le Niger, où à tout moment il y a des attaques, et même le Nigeria où c’est devenu un chaos. »

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