« Gouverner, c’est prévoir ; et ne rien prévoir, c’est courir à sa perte ». Emile de Girardin – La politique universelle (1852 ).
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!La crise du manque d’essence qui mine la Guinée depuis presque une semaine a démontré combien la prévision est vitale pour un Etat. Les activités ont tourné au ralenti entraînant de facto un surenchère sur le prix du carburant dans le marché noir. Un litre d’essence s’est vendu à 30 000 GNF. Les prix des transports ont triplé voire quadruplé. Tout simplement parce que la maxime citée si-haut n’a pas été appliquée par les nouvelles autorités en charge de la gestion des hydrocarbures en Guinée.
Sous d’autres cieux, cette crise aurait tout simplement conduit au limogeage du Ministre en charge des Hydrocarbures et des Directeurs qui s’occupent des produits pétroliers. Mais on a tiré le vin (pourquoi ne pas dire l’essence), il faut désormais le boire. Pourtant, les regroupements des usagers devant les essenceries de la capitale et celles de l’intérieur du pays auraient pu conduire à la perte de tout ce qui a été réalisé depuis le 05 septembre 2021.
Du temps du régime d’Alpha Condé, il n’y avait jamais eu une telle pénurie de carburant .Des émeutes ont failli éclater un peu partout à cause du comportement de certains pompistes accusés de ne servir que les détenteurs de bidons. C’est de bonne guerre, puisque ces vendeurs à noire avec la complicité des gérants des stations profitent du malheur des uns. Heureusement que chacun a pu garder son sang-froid pour éviter de mettre de l’huile au feu (ou à l’essence).
Maintenant que la crise est résolue, des leçons devraient être rapidement tirées. Les Guinéens doivent savoir pourquoi les autorités ont –elles laissé pourrir cette situation. « Ce n’est pas comme s’il y a une véritable pénurie de carburant dans le pays. Nous avons en ce moment trois bateaux, deux de gasoil et un d’essence. Le problème, c’est la première fois que l’État prenne en charge l’importation du pétrole. Le premier bateau est arrivé le 10 mai 2022. Mais il se trouve que certaines banques ne sont pas habituées à avoir l’État dans leurs portefeuilles comme client. Comme toute nouvelle compagnie, il y a des procédures à suivre. Dieu merci, c’est terminé, à partir de la journée d’aujourd’hui ou plus tard demain matin, les choses vont rentrer dans l’ordre », a promis le Directeur Général de la SONAP(Société Nationale des Pétroles). Seulement voilà !
La Guinée est déjà dans une atmosphère de crise sociale et politique délétères. Le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) a eu la sagesse de reporter la manifestation qu’il projetait le 23 juin. Mais il est évident que Foniké Mangué, Ibrahima Diallo, Sékou Koundouno et Cie n’ont pas dit leurs derniers mots. Va falloir donc pour le CNRD de savoir lâcher du lest de gauche à droite pour éviter la cumulation des crises.