Lutte contre la corruption : Guinée, les transitions, les audits  et l’avenir des politiques !

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Depuis que le Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry a évoqué l’ouverture de procédures judiciaires autour de plus d’une vingtaine de dossiers, dans le cadre de la lutte contre la corruption, le paysage politique et économique guinéen est en branle. Chacun a peur d’être rattrapé par son passé, d’autant plus que les limogeages et suspensions des présumés auteurs actuellement en service n’ont pas tardé à sa faire.

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Le Colonel Mamadi Doumbouya, à propos de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) disait ceci : « je veux être clair : nous avons la CRIEF qui est créée. Je serais sans état d’âme. Je ne laisserai personne violer notre pays qui est violemment riche. Au lieu de le servir, on se sert des fois. On ne peut plus continuer sur ce chemin… ». C’est clair et net. Et beaucoup ont compris que le nouvel homme fort du pays ne badine pas avec ceux qui dilapident les biens publics. Cette prise de position du Colonel Doumbouya pourrait s’expliquer par l’échec des tentatives antérieures.

En effet, le lorsque le capitaine Moussa Dadis Camara et le CNDD avaient pris le pouvoir au lendemain du décès du Général Lansana Conté, ils ont eu à ouvrir plusieurs audits sur la gestion antérieure. Malheureusement, les rapports ont été gardés dans les tiroirs. En 2010, lorsqu’il a été élu Président de la République, le Président Alpha Condé avait promis de sonner la fin de la recréation de la corruption en Guinée. Malheureusement, durant ces deux premiers mandats, la corruption a été érigée en mode de gouvernance. Lorsqu’Alpha a obtenu un troisième mandat, il a, à nouveau, promis de gouverner autrement.

Lors de son investiture, il a déclaré : « nous allons installer à la présidence, une structure où toutes les sociétés seront passées au crible. Toute société qui appartient à la femme d’un ministre ou à son fils, toute société qui appartient à un Directeur général d’une régie sera exclue définitivement de toute l’administration publique. Nous nous engageons à lutter avec fermeté contre la corruption qui gangrène le développement de notre pays, le copinage, le clientélisme. Nous voulons désormais gouverner autrement, comme nous avons pris l’engagement devant le peuple. Gouverner autrement, cela veut dire travailler pour les couches les plus vulnérables. Gouverner autrement, cela veut dire que les ministres et les hauts fonctionnaires doivent être au service du peuple et non pas à leur service ou au service de leurs familles ». Mais ça a été plutôt une politique pour voler autrement la Guinée. Alpha tomba le 05 septembre 2021, laissant les caisses de l’Etat vide.

Selon beaucoup d’observateurs, si Alpha a échoué à lutter contre la corruption, c’est parce qu’il avait toujours des calculs politiques. L’homme cherchait à se maintenir au pouvoir et, quand il évoquait la lutte contre les détournements de fonds, certains de ses proches l’en dissuadaient au prétexte que cela pourrait lui faire perdre des militants et même une élection.

Il est clair qu’il est difficile pour un Président élu et qui cherche à se faire réélire, la lutte contre la corruption n’est pas chose aisée. Ainsi, il est bien d’accorder du crédit à la lutte engagée par Mamadi Doumbouya et le CNRD pour combattre les bandits à cols blancs.  Puisque ni Mamadi ni le Premier Ministre ni les autres ministres et membres du CNRD ne seront candidats aux prochaines élections. Ils doivent donc nettoyer les écuries de la corruption afin de laisser un Etat propre aux futurs dirigeants.

 

 

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