CPP et FPP : une classe politique guinéenne divisée face aux combines tacites du CNRD !

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L’union sacrée de la classe politique guinéenne face au CNRD a fait long feu. A peine née, le Collectif des Partis Politiques (CPP), créé pour faire face au CNRD afin de proposer des stratégies pour une bonne marche de la transition, n’a pas survécu aux questions d’égo entre leaders politiques. Dès le départ, il y a eu le camp de ceux qui souhaitent que le structure aient Cellou Dalein Diallo, président du parti UFDG comme porte-parole et ceux qui ne veulent pas du tout le voir porter cet honneur.

Parmi les opposants à l’opposant Cellou Dalein Diallo, il y a Sidya Touré de l’UFR, Lansana Faya Millimouno du BL, Ousmane Kaba du Pades, Aliou Bah du MoDel. Ils n’ont pas caché leur opposition au choix de Cellou Dalein Diallo comme porte-parole du CPP. Pour mieux marquer cette fissure au sein de la classe politique,  ils ont, à leur tour, lancé  le Forum des partis politiques (FPP). Il est composé de l’aile politique du FNDC, la CPR, la COPED, l’AD, la CPA, l’APAD, la COPAM et GDE-CODEG.

Auparavant, les membres du Collectif des Partis Politiques (CPP) s’étaient retrouvés pour désigner Cellou Dalein Diallo porte-parole dudit Collectif chez Mamadou Sylla à Dixinn. Dr Makalé Traoré du PACT a été désignée porte-parole suppléante. La division est donc actée.

En principe, si la Guinée n’était pas dans une phase de transition, cette division peut sembler normale. Puisqu’on parle de pluralisme politique, tout le monde ne peut pas être dans le même collectif. Mais face au CNRD, les politiques guinéens auraient dû s’entendre pour ne pas permettre à la junte de pratiquer la politique du diviser pour régner. Maintenant que la balle est tirée, ce tiraillement pour des questions d’égo entre les hommes politiques guinéens constitue du pain béni pour le Colonel Mamadi Doumbouya et Cie.

Ce manque d’unité entre les politiciens guinéens constitue également un signe avant-coureur  des futures alliances politiques en prélude aux échéances électorales prochaines. Il y aura Cellou Dalein Diallo et l’ANAD, comme chef de file du premier bord politique. Cette alliance est celle que tout le monde veut abattre compte tenu du passé électoral du Président du parti UFDG. Arrivé deuxième aux présidentielles de 2010, 2015 et 2020 et ayant obtenu le plus grand nombre de députés au sein de l’opposition aux législatives de 2031 et le plus grand nombre d’élus au sein de l’opposition aux communales de 2018, Cellou Dalein et l’UFDG ne peuvent pas ne pas faire des jaloux. Maintenant reste à maintenir cette position.

En face, il y a naturellement Sidya Touré. Le président du parti UFR, qui avait pactisé avec Alpha Condé à l’issue de la présidentielle de 2015 et qui, avait aussi perdu beaucoup de ses cadres, cherche à se refaire une santé politique. Le Parti UFR qui a aussi connu beaucoup de dissidence veut se positionner comme étant celui qui peut le mieux fédérer les guinéens. Sidya Touré ne pouvait pas ne pas avoir comme allié son ami Dr.Ousmane Kaba (farouchement opposé à Cellou) et Lansana Kouyaté (qui essaie aussi de se refaire une santé politique après plusieurs années d’absence en Guinée).

Le troisième groupe politique à ne pas négliger n’est autre que le parti RPG AEC. Malgré la chute d’Alpha Condé (qui a réussi à sortir du pays sous le prétexte d’aller se soigner), l’ancien parti au pouvoir compte se relancer. Les clivages internes vont bientôt s’achever et les vrais politiciens de l’ancienne mouvance vont reprendre du poil de la bête pour affronter Cellou Dalein et Sidya Touré.

En attendant ces affrontements politiques, chacun des groupes essaie de faire les yeux doux au Colonel Mamadi Doumbouya et son CNRD. Parmi eux, il y en a qui souhaiteraient que la transition soit aussi longue que possible. Juste pour qu’ils puissent mieux affûter leurs armes pour les prochaines élections. Il y a l’autre groupe, qui a déjà tous les bons arguments électoraux en leur faveur, qui souhaite que la transition soit la plus courte possible.

Entre ces bisbilles politiques, il y a le CNRD qui observe, attise le feu et essaye même de se positionner ou positionner d’autres forces politiques. Une partie de la société civile guinéenne est mise à contribution pour distiller des informations visant à manipuler l’opinion concernant la vieillesse de la classe politique actuelle. Pour ceux qui pensent lire les arrières pensées des membres du CNRD, il ne faudrait pas laisser les Cellou, Sidya, Kouyaté, Mamadou Sylla, Bah Oury, se présenter à la prochaine présidentielle. Pour y parvenir : fixer l’âge pour candidater à la présidentielle de 35 à 60 ans.  Et voilà une proposition, si elle est appliquée, qui pourrait au moins mettre dans le même camp Cellou, Sidya, Ousmane Kaba, Mamadou Sylla, Bah Oury et d’autres. Attendons de voir….

 

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