CNT, Mamadi Doumbouya et la classe politique guinéenne : Je t’aime, moi non plus…

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Entre la junte au pouvoir à Conakry depuis le 05 septembre, tout porte à croire que le temps de la vraie idylle amoureuse entre la classe politique et le CNRD est terminé. Au départ si l’amour venait des deux sens, et plus fort d’ailleurs du côté de l’ancienne opposition, maintenant l’expression « je t’aime, moi non plus », prend le sens des  « hauts et  bas qui rythmant le couple : on s’aime mais on se dispute, parfois même on se fait du mal ». La mise en place du Conseil National de la Transition (CNT) constitue la pomme de discorde.

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Les relations entre Mamadi Doumbouya et la classe politique guinéenne sont loin d’être au beau fixe. Le 15 janvier dernier, ce qui était censé être un déjeune de travail, pour casser le déficit de dialogue, s’est avéré un rendez-vous presque manqué. Les politiciens (qui n’avaient sans doute rien manger ) étaient conviés à 12h au Palais Mohamed V. Ils y poireauteront jusqu’aux environs de 15h pour voir la tête du Colonel Doumbouya.

Le repas ne sera servi qu’après 15 heures, selon un des politiciens invités.« Le President est resté très loin des invités et n’a pas trouvé nécessaire avec ses compagnons de se servir à manger en compagnie de ses invités. Beaucoup d’entre nous sont répartis en même temps que lui. Ceux qui ont mangé l’ont certainement fait par instinct de survie », regrette Dembo Sylla dans des propos rapportés par un confrère en ligne.

Mais ce qui a été le plus marquant lors de cette rencontre, c’est le débat autour du retard de l’installation du Conseil National de la Transition (CNT), organe législatif dont les membres sont ceux-là qui doivent déterminer la durée de la transition. Pour le Colonel Mamadi Doubmouya, le retard accusé est dû à la classe politique. Sidya Touré, président du parti UFR, n’a pas tardé à réagir. Ce lundi, chez notre confrère FIM FM. Pour lui, la lecture de la situation par Doumbouya ne correspond pas à la réalité des faits. « Les partis politiques, on a moins de 20%, on s’est constitué en coalition à l’époque et on a désigné la liste de nos représentants. La suite de l’opération appartient au CNRD, c’est à eux de décider. Ce n’est pas une première transition pour nous, nous avons déjà fait cette expérience en 2009, qui s’est passée un peu plus rapidement. Je pense qu’ils devraient revenir un peu à leur devoir de constituer cette entité pour qu’on puisse engager un débat serein au sein du CNT, ça nous aidera tous. J’ai été surpris par cette déclaration, honnêtement. Le fait est que nous avons désigné nos représentants et nous n’avons que 19%. Je pense qu’il faut sortir de là », a indiqué Sidya Touré.

L’ancien Premier Ministre a raison. Il revient au Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) de sortir la liste des membres du CNT afin que le Colonel Doumbouya sorte à son tour le décret. Mais des calculs pour le choix du futur dirigeant de cette institution seraient la véritable raison de ce retard. En attendant, la transition guinéenne est sans boussole : personne ne sait vers quelle direction tangue le navire.

 

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