Ce samedi, une photo du Colonel Mamadi Doumbouya,les mains enlacées par celles du capitaine Moussa Dadis et du Général Sekouba Konaté est largement commentée. Il se dit que le Président de la transition a réussi à réconcilier les deux putschistes du 22 décembre 2008. On le sait, Dadis et Konaté s’étaient complètement brouillés Après la tentative d’assassinat du capitaine Camara en décembre 2009, il était revenu au Général Sekouba Konaté de gérer la transition jusqu’au retour de Dadis hospitalisé au Maroc.
Mais les choses ne se dérouleront pas comme prévu. Après sa guérison, au lieu que Dadis ne soit transporté à Conakry il a été débarqué à Ouagadougou au Burkina Faso. L’entourage de Dadis avait considéré cela comme une trahison de la part du Général Sekouba Konaté appuyé naturellement par quelques lobbies proches d’Alpha Condé notamment Blaise Comparé.Depuis, Moussa Dadis Camara est resté exilé forcé dans la capitale du Faso. Entre temps, Alpha Condé est installé au pouvoir en 2010 par Sekouba Konaté. Ce dernier, malheureusement, sera à son tour exilé forcé quelques mois après l’accession de Condé au Palais Sekhoutoureyah.
Entre les deux anciens amis, le pouvoir en place de Condé va jouer le diviser pour mieux régner. Mais ni l’un ni l’autre ne regagnera la Guinée. Ils ne se parlaient plus. Ils n’avaient pas, des le début les mêmes ambitions. Moussa Dadis semblait obnubiler par le pouvoir suite à des pressions ethno stratégiques. Le Général Sekouba Konaté lui, semble-t-il, n’était intéressé qu’à l’enrichissement immédiat. Il finira par avoir raison sur Dadis en vendant le pouvoir à Alpha Condé que le lui a malheureusement mal rendu.
Tout séparait hier et tout sépare aujourd’hui ces deux hommes qui, pour la circonstance, font semblant de fumer le calumet de la paix. Mais pouvaient-ils faire autrement face à leur bienfaiteur Colonel Doumbouya ? Ce dernier a réussi à le faire ramener au bercail. Dadis et Konaté ne pouvaient pas ne pas se retrouver autour du jeune Président de la transition. Pour le reste, il suffit de bien observer la photo, de bien regarder leurs visages, pour se rendre compte qu’il s’agit d’une vraie fausse réconciliation de circonstance. Et l’avenir nous édifiera.
