En conversant avec toi sur messenger, le 30 août et par téléphone le 31 du même moi, je n’aurais jamais imaginé que c’était là nos dernières conversations ici-bas. Lorsque mon téléphone sonna ce vendredi 10 septembre aux environs de 04h du matin, la voix de Sadigou s’excusant de m’annoncer une triste nouvelle très tôt ne me faisait pour rien au monde penser à toi. Puisque tu me disais te sentir mieux, le 31 août. Tu me parlais même d’être entre la maison et le centre de rééducation. Ce que je te disais normal.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!C’est maintenant que je réalise effectivement que tu es parti pour ne plus revenir. En te voyant dans ta dernière demeure ce samedi 11 septembre au cimetière de Bantandjé, en voyant tout ce public venu t’accompagner, nous étions fiers de toi. Tu auras prouvé n’avoir pas vécu sur cette terre de Guinée inutilement. Tu as été utile à tout le monde. Tu as été utile à Télimélé à telle enseigne qu’on t’appelait affectueusement « Télimélé » à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry !
Ah, ces années universitaires. Des belles années que nous avons vécues ensemble avec MSK, Lamarana et autres. Nous faisions tout ensemble en toute solidarité d’étudiants qui galèrent. Tu étais très engagé, Alhassane, dans les mouvements estudiantins. A la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, brillant étudiant, meilleur parmi tous, tu n’hésitais pas à tenir tête à tout le monde. Il m’arrivait, de temps en temps, à t’exprimer mes inquiétudes concernant ton éventuelle exclusion de l’université. Et, toi, tu riais aux éclats (comme tu savais le faire) soulignant que personne n’oserait t’exclure.
Tu étais aussi très engagé pour Télimélé. Nous avions ensemble mené une petite « rébellion » pour récupérer l’Association des Elèves et Etudiants de Télimélé AEET. Nous menâmes une campagne pour que tu sois élu Président et moi Secrétaire Général de l’AEET. C’était extraordinaire ces années des vacances à Télimélé. Deux mois d’intenses activités sportives et culturelles dans la commune urbaine et dans certaines sous-préfecture notamment Sinta et Sarékalry. Mais aussi des moments de crainte. En plein crépuscule, je nous revois en train de convaincre les sages de Sinta à la grande mosquée de Balaya pour la réouverture de la boîte de nuit. Celle-ci avait été fermée deux ans à cause d’une querelle qui avait malheureusement causé la mort d’un jeune. Après des longs débats, les sages avaient accepté de rouvrir le night-club afin que nous puissions boucler nos activités.
Après l’université, nous avons continué à garder le contact, à maintenir nos liens d’amitié et de fraternité. Et sans hésiter, tu me choisis comme parrain lors de ton mariage avec Kadiatou. Un autre témoignage de ton attachement en ma personne. A ton service à la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG), ta porte m’était grande ouverte. Tu étais toujours disponible. Lorsque tu es parti comme expert à l’Agence Monétaire d’Afrique de l’Ouest (AMAO) en Sierra Leone, nous avons encore et toujours continué à garder le contact, à nous donner des nouvelles de nos familles. A chacun de tes retours à Conakry, c’était l’occasion de grandes retrouvailles autour d’un plat bien assaisonné dans les restaurants de Conakry. Tu dépensais sans accepter que les autres dépenses.
Alhassane Diallo, Télimélé, Valentin, je pleurs. En posant chaque mot et chaque ligne sur cette page, des larmes coulent de mes yeux. Il est difficile de t’imaginer parti pour ne plus revenir. Toi, l’assistant ou le consultant économique que je contactais à chaque fois que j’avais des invités pour parler des sujets économiques dans Œil de Lynx. Tu venais souvent dans nos locaux à Kaporo-rails et tu avais noué une amitié sincère avec Abou Bakr, co-animateur de ‘Œil de Lynx. C’était ta famille. Tu nous apportais des critiques et suggestions. Nous te disons merci. Merci pour tout, cher ami. Que Dieu t’accorde son Paradis Eternel. Dors en paix, Alhassane Diallo, Télimélé, Valentin, comme nous t’appelions affectueusement.