Beaucoup de Guinéens ont été surpris d’apprendre qu’Amadou Damaro Camara, ancien Président de l’Assemblée Nationale, aurait plaidé ce lundi devant le Colonel Mamady Doumbouya, le maintien du Parlement. Une chose contraire à l’annonce faite dimanche par les putschistes disant que le gouvernement et toutes les institutions sont dissouts.
Le rêve de Damaro c’est donc de continuer à jouir des deniers publics et surtout maintenir le RPG AEC comme majoritaire dans l’organe Législatif.
L’Assemblée nationale était en « session extraordinaire » les 25 et 26 août 2021 sur convocation de l’ancien président Alpha Condé. À l’ordre du jour figuraient deux projets de loi dont l’examen de plusieurs lignes budgétaires relatives au projet de la loi des finances rectificative pour l’année en cours.
Dans cette loi adoptée par les anciens députés, Alpha Condé s’était taillé la part du lion, passant de plus de quatre cent quatre-vingt-douze milliards (492 511 921 000 FG) dans la loi des finances initiale (LFI) à plus de six cent soixante-sept milliards (667 355 982 000 FG) dans la loi des finances rectificative (LFR). Soit une augmentation de 174 844 061 000 FG qui équivaut à une hausse de 35,5% par rapport à la loi des finances initiale.
Avec un budget de dépenses de 273 345 730 000 FG dans la LFI, le budget des députés, pour sa part, passe à 357 819 955 000 FG dans la LFR, soit une augmentation de 84 474 225 000 GNF, qui équivaut à une hausse de 31%. Seulement pour le personnel de l’Assemblée, les dépenses sont passées de 105 825 545 000 GNF à 186 299 770 000, en augmentation de 80 474 225 000 GNF.
Amadou Damaro veut simplement avoir la mainmise sur le budget alloué au Parlement. Heureusement que les nouveaux maîtres du pays ne sont pas dupes. Il est impératif qu’un Conseil National de Transition, comme organe législatif, soit à nouveau mis en place. Cet organe doit être représentatif de toute la classe sociale et politique à l’image du défunt CNT.
En plus, Damaro a le toupet de réclamer le maintien de son Parlement sans demander alors à la junte de ramener Alpha Condé au Palais Sekouthoureyah. Voilà un signe de manque de conviction politique.
