Alpha gracie Madic et Grenade : geste d’apaisement ou simple manipulation politique ?

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Le Président Alpha Condé a, à travers un décret lu sur les ondes de la RTG vendredi  19 juin , accordé une grâce présidentielle aux prisonniers Boubacar Diallo alias Grenade, militant du parti UFDG et Mamady Condé alias Madic Sans Frontières, un autre membre du parti UFDG et du FNDC. Aussitôt, des avocats et hommes politiques ont salué cet acte « d’apaisement » du Président Guinéen. Seulement voilà !

Beaucoup d’observateurs voient derrière ce « geste magnanime » une  sorte de manipulation politico-politicienne. On se demanderait même si les deux « graciés » n’avaient pas été bien « conditionnés » avant la sortie du décret. Madic Sans Frontière, on le sait, avait non seulement demandé pardon (ce qui n’est pas mauvais en soi) mais il avait aussi accusé des personnes de son camp de l’avoir « vendu ». Idem pour Grenade qui, la veille de cette grâce, avait adressé une lettre de pardon à Alpha Condé. Quelques semaines auparavant, Boubacar Diallo n’avait pas manqué de taper sur le parti « UFDG » qui l’aurait abandonné.

Dans cette affaire, il faudrait prendre  les actes présidentiels avec des pincettes. Alpha Condé n’a jamais fait les choses de façon gratuite. Il y a toujours un calcul politique et stratégique dans ce qu’il fait. N’en déplaise à ceux qui ont écrit que « le père de famille qu’il est, demeure toujours sensible au repentir et enclin à pardonner ».

Si Alpha était enclin au pardon, il aurait facilité la tenue rapide du procès des détenus politiques (qui sont plus de 300) qui croupissent à la Maison Centrale de Coronthie. Un tel procès organisé permettrait, dans le cadre de la vraie décrispation de la crise politique, de penser à gracier ceux qui seraient condamnés.

Ce n’est pas en faisant du deux poids, deux mesures dans l’application des décisions de justice et des condamnations des opposants (le cas de Foniké Mangué est très illustratif), qu’Alpha Condé peut incarner le peuple à plus forte raison la raison de ce peuple. Tout ceci n’est que poudre aux yeux.

 

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