Atteinte à la liberté de la presse : Amadou Diouldé Diallo déféré à la Maison Centrale !

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Le journaliste sportif et historien guinéen Amadou Diouldé  a été placé sous mandat de dépôt et conduit à la Maison Centrale de Conakry, ce lundi 1er mars. Il a été entendu toute la journée par un juge du Tribunal de Première Instance de Dixinn. Ses avocats parlent d’une violation de la loi.

Amadou Diouldé Diallo est poursuivi pour offense au Chef de l’Etat, un délit qui, dans les conditions normales, ne devrait pas le conduire en prison. Mais le gouvernement guinéen qui cherchait sa peau depuis des lustres, en a jugé autrement. Ses avocats promettent d’interjeter appel contre cette décision.

Me Mohamed Traoré, membre du collectif, a souligné que  «selon l’article 235 du Code de procédure pénale qui a été invoqué par le doyen des juges, cet article a été littéralement violé. En effet, selon cette disposition, la détention provisoire ne peut être ordonnée ou prolongée que si la personne encourt une peine criminelle ou si elle encourt une peine correctionnelle d’une durée égale ou supérieure à 3 ans d’emprisonnement. Or, dans le cas du délit d’offense au Président de la République, il n’existe aucune peine d’emprisonnement. Le délit est sanctionné par une peine d’amende. Il ne devrait donc y avoir de détention provisoire ».

Amadou Diouldé Diallo, avait été arrêté samedi dernier alors qu’il faisait son jogging par des hommes encagoulés. Son arrestation a indigné plus d’un à travers le monde. Reporters Sans Frontières (RSF) dit être « vivement préoccupée par ce 2ème emprisonnement d’un journaliste en lien avec ses activités et en violation du droit de la presse » et quelques semaines seulement « après qu’un de ses confrères a été condamné à 6 mois de prison pour diffamation ».

Auparavant, l’Association Internationale de la Presse Sportive (AIPS) avait appellé « l’autorité politique guinéenne à libérer le journaliste avec effet immédiat et sans aucune condition ». L’Union des journalistes sportifs en Afrique (http://aipsafrica.com) pense que le maintien en détention de Diouldé est également un tentative délibérée de censurer et de bâillonner la presse en Guinée ainsi que de réprimer l’indépendance et la liberté des journalistes en exercice dans le pays.

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