La Guinée est devenue ces derniers jours l’épicentre des crises politiques, sociales et sanitaires. Alors que tous les projecteurs étaient pointés sur l’implication des hauts gradés de la police et du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile dans une affaire de trafic de cocaïne, l’épidémie d’Ebola est déclarée dans le pays. Certains y verraient une opportunité de masquer les tares du système gangréné par le narcotrafic au sommet de l’Etat. Un Etat qui ne peut plus faire confiance en certains hommes chargés de lutter contre les trafiquants de drogues et autres bandits à col blanc.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!L’arrivée d’Ebola a, on ne peut plus, été une fois encore une opportunité d’oublier cette affaire de disparition de plusieurs plaques de cocaïne. Récemment, le Procureur du TPI de Dixinn a déclaré avoir requis des mandats d’arrêts contre quatre personnes soupçonnées d’avoir participé à un trafic de drogue, suite à l’interception d’une vedette ayant servi au transbordement de la drogue en Guinée. Une commission rogatoire a été mise en place comprenant des officiers de l’Office Central Anti-Drogue (OCAD), de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) et d’autres agences de lutte contre la drogue et les stupéfiants. Des responsables de la Coordination des Brigades Anti-Criminalités (BAC) et agents de la BAC qui avait participé à la saisie de la drogue depuis le 05 janvier 2021 ont été entendus. Plusieurs officiers de la BAC ont été mis aux arrêts à l’issue des enquêtes. D’autres, notamment de la DPJ, sont sur la voie d’être entendus concernant leur implication.
Voilà, simple coïncidence ou volonté délibérée ? C’est dans cette atmosphère qui pue de la cocaïne et qui a empêché même Alpha Condé de dormir, qu’Ebola ressurgit en Guinée Forestière. Comment cette affaire de drogue, l’épidémie était dormante depuis le mois de janvier à Gouaécké, une sous-préfecture relevant de N’Zérékoré.
Selon les premières informations, les autorités du Ministère de la santé ont été informées par la Direction Préfectorale de la Santé de N’Zérékoré de la détection de cas suspects d’Ebola avec les symptômes de diarrhée, vomissement et saignement chez des personnes ayant participé à l’enterrement d’une infirmière du centre de santé de Goueké. Celle-ci est décédée le 28 janvier 2021 et son enterrement a eu lieu le 01 février à Goueké. La première investigation menée a dénombré 7 cas, tous âgés de plus de 25 ans (4 hommes et 3 femmes) dont 3 cas de décès (2 femmes et 1 homme). Tous les cas ont participé à l’enterrement de l’infirmière. Un sixième décès a été notifié ce 17 février.
Voilà le contexte dans lequel se trouve l’épidémie d’Ebola en Guinée. Des dispositions importantes ont été prises par les autorités pour freiner la progression de la maladie. Mais des craintes subsistent non seulement en ce qui concerne les vraies statistiques mais aussi, mais surtout, l’opportunité que certains voudraient saisir pour s’enrichir avec l’Ebola-business. Sans oublier la pandémie de Covid19, qui, elle aussi, continue à sévir dans le pays.
Un malheur ne venant jamais seul, la crise politique s’enlise. Les détenus politiques n’ont plus droit aux visites de leurs avocats. Certains, gravement malade, peinent à bénéficier des soins adéquats. Les avocats qui ont suspendu leur participation à la procédure concernant leurs clients crient au manque de respect des principes de droit les plus élémentaires. Le bâtonnier feint de ne pas être au courant de la situation.
Le chef de file de l’opposition parlementaire, lui, se contente d’annoncer d’éventuelles visites à ces prisonniers politiques, tout en procédant à des nominations (qui ressemblent bien à un appel au partage du gâteau) des opposants dans son cabinet. Après l’autre façon de gouverner autrement, Mamadou Sylla veut s’opposer autrement afin de bénéficier du budget tant attendu du chef de file de l’opposition. Cellou et Sidya Touré, eux aussi, s’opposent autrement non seulement entre eux, mais à cette opposition parallèle et à Alpha Condé. La Guinée, elle, ne bouge pas. Le Francs Guinéens ne cesse de glisser face aux monnaies étrangères. L’inflation est grimpante, elle aussi. Et puis, que reste-t-il à dire ? Oui, il y a ces casses des baraques à Conakry. On désengorge la capitale des boutiques, kiosques, magasins et autres gargotes…Des milliers de jeunes et vieux qui se débrouillaient dans l’informel sont jetés dans la rue….
Aujourd’hui, à force d’avoir roulé tout le monde dans la farine ; Alpha Condé se trouve dans l’engrenage. Entre trafic de cocaïne, Covid19, Ebola et crise politique, Alpha est dans l’engrenage. Ça revient à faire le choix entre la peste et le choléra !