Ils ne s’attendaient pas à voir leurs baraques et autres kiosques marqués à la croix rouge pour être démolis. Quand l’opération avait commencé au mois de mars dans la commune du Kaloum, des cadres du RPG AEC avaient aussitôt alerté Alpha Condé sur les conséquences d’un tel acte dans un contexte où il cherche à briguer un troisième mandat. Stratégiquement, le Général Mathurin Bangoura et d’autres avaient été mis à contribution pour calmer Ibrahima Kourouma, ministre de la ville et de l’Aménagement du Territoire.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Il a fallu donc attendre que le troisième mandat soit bien calé, que la présidentielle du 18 octobre soit organisée et la victoire d’Alpha validée,pour que les bulldozers entrent dans l’espace de la plupart des militants et sympathisants du parti RPG AEC. Si vous avez bien remarqué, les premiers déguerpissements n’avaient touchés que des zones supposées favorables à l’opposition, notamment le parti UFDG. On a ainsi cassé très tôt Kaporo-rails, Kipé 2, Dimess et ailleurs.
Maintenant que la victoire est acquise aux forceps, l’Etat peut bien s’attaquer à tout le monde. Tous les occupants des voiries publiques, de Kaloum à Matam en passant par Matoto, Dixinn jusqu’à Ratoma, sont concernés. Des jeunes vendeurs de pièces détachées et autres fils électriques sur l’axe Nongo-Kaporo-Kipé Centre Emetteur-Kipé Dadia-Taouyah n’ont aujourd’hui que leurs yeux pour pleurer. Ils estiment avoir été trahis et surtout floués par les fausses promesses du candidat Alpha Condé.
Pourtant, ils avaient réussi à être complètement indifférents des actions de manifestations posées par le FNDC et l’opposition. On leur avait fait miroiter qu’ils étaient les meilleurs jeunes du littoral qui ne connaissent ni gaz lacrymogène ni tir à balles réelles. Quand même qu’ils arrivaient à manifester contre le manque de courant, des agents des forces de maintien de l’ordre débarquaient pour négocier avec eux.
Cet énième déguerpissement à Conakry risque, les prochains jours, d’ouvrir une véritable situation d’insécurité à Conakry. La plupart de ces jeunes propriétaires de ces boutiques, kiosques, gargotes, salons de coiffure ou de beauté avaient un gagne-pain. Ce qui les mettait à l’abri de beaucoup de choses. Maintenant qu’Alpha Condé les a déversés dans les rues de Conakry, l’effet boomerang ne va pas tarder.