Depuis sa réélection pour un troisième mandat dont l’investiture est prévue le 15 Décembre, le Président Alpha Condé a beaucoup parlé. Il a fait beaucoup ressortir son engagement à enfin lutter contre la corruption et les détournements des deniers publics et surtout à bannir le favoritisme dans l’octroi des marchés. Il promet également de discipliner tout le monde à commencer par les ministres. Seulement voilà !
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!L’Alpha gouvernance vient d’être rattrapée par un parfum de détournement de quelques 200 milliards de Francs Guinéens au département de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle. La ministre Zénab Nabaya Dramé, qui était directrice de campagne adjointe du candidat Alpha Condé est au cœur de ce scandale. Elle a, d’ailleurs, porté plainte contre les journalistes Youssou Boundou Sylla (Guineenews), Ibrahima Sory Traoré (Guinee7) et Moussa Moïse Sylla (Inquisiteur) qui ont révélé le pot aux roses. La citation directe à comparaître sera examinée le 15 décembre. A l’allure où le constat montre que ce sont ceux qui alertent qui sont menacés, il y a vraiment à se demander si Alpha Condé ne prêche pas dans un désert.
Lorsque samedi 05 décembre Alpha Condé a rappelé qu’une nouvelle loi sur la corruption, fait désormais qu’aucun ministre ne pourra plus créer des structures à travers sa femme, on se demande encore bien si le Président Condé ne se trompe pas de pays. Plus loin, le Président a déclaré : « à mon arrivée, une licence de pêche pouvait servir 4 ou 5 bateaux. Nous avons sécurisé les licences de pêche. Si vous photocopiez, ça sera noir. Donc, il n’est plus possible d’utiliser une licence pour deux bateaux. Au niveau des administrations aussi, les gens imitent les signatures des ministres et engagent des salariés fictifs. Cela aussi n’est plus possible, parce que tous les logiciels seront dotés de documents sécurisés et il ne sera pas possible de les falsifier. Là aussi, nous allons mettre de l’ordre. Il y a beaucoup de faux fonctionnaires qui sont payés, qui touchent les salaires. Ça aussi, nous allons le savoir. Alors quand je dis ‘’gouverner autrement’’, certains prennent ça à la légère mais ils vont subir les conséquences. Moi, je connaissais le peuple de Guinée, je ne connaissais pas l’administration, je ne connaissais pas les cadres. Mais je commence à les connaître. À partir de maintenant, chacun va respecter la loi ».
Mais Gouverner autrement, c’est aussi arrêter de faire tuer les citoyens qui manifestent contre le pouvoir en place. Gouverner autrement, c’est mener des enquêtes rapides concernant les ministres et hauts cadres impliqués dans des détournements de deniers publics. Gouverner autrement, c’est respecter et faire respecter les libertés individuelles et collectives, libérer les opposants emprisonnés, faire juger les agents des forces de maintien de l’ordre impliqués dans les tueries des manifestants, appliquer la loi et faire de la Guinée un véritable Etat de droit.