Joseph Biden étant donné gagnant dans la course à la Maison Blanche, Reporters sans frontières (RSF) appelle le prochain président américain à prendre sans attendre des mesures pour réparer les dommages causés à la liberté de la presse pendant les années Trump.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Au lendemain d’une élection historique, RSF appelle le président élu Joseph Biden à prendre immédiatement position pour protéger la liberté de la presse et la sécurité des journalistes, aussi bien sur le territoire américain qu’en dehors des frontières nationales, en soutenant le Pacte pour la liberté de la presse. Après quatre années de constante dégradation des conditions de travail des journalistes aux Etats-Unis, l’hostilité envers les médias n’a jamais été aussi forte que dans ce contexte électoral, qui a été marqué par de nombreux cas d’agressions et de violences. Pour faire face à cette tendance pour le moins inquiétante, RSF a appelé les candidats de tous les partis à s’engager à protéger la liberté de la presse. Un appel auquel se sont déjà joints plusieurs dizaines de responsables politiques.
« Le monde entier observera avec attention les premières actions du président élu Biden, et nous l’exhortons à saisir cette occasion pour défendre la liberté de la presse, déclare le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. Il n’a jamais été aussi crucial pour un pouvoir fort que de réagir aux très graves détériorations subies par la liberté de la presse aux Etats-Unis. Cela commence par signifier clairement que les violences et les agressions envers les médias ne seront plus tolérées. Cela signifie aussi prendre des mesures visant à restaurer les garde-fous de la liberté de la presse, qui sont d’une importance vitale pour la démocratie américaine. »
Lors de la précédente élection présidentielle, en novembre 2016, après avoir partagé ses inquiétudes sur la liberté de la presse lors de la campagne électorale, RSF, avait appelé le nouveau président Donald Trump à respecter la liberté de la presse durant son mandat. Celui-ci a au contraire utilisé sa fonction pour attaquer les journalistes, faire de la désinformation et éroder peu à peu la position de leader des Etats-Unis en matière de liberté de la presse, ce qui a affaibli les protections en sa faveur ailleurs dans le monde.
Le discours hostile de Trump envers la presse – traitée d’« ennemie du peuple » – a alimenté un réel climat de violence pour les journalistes. Au point qu’en juin 2018, un individu a fait feu au sein de la rédaction de Capital Gazette, dans l’Etat du Maryland, tuant cinq personnes (dont quatre journalistes) et en blessant deux autres.
La situation continue de se dégrader. Cette année, les professionnels de l’information couvrant des manifestations Black Lives Matter ont été confrontés à une vague d’agressions dans tout le pays. L’Observatoire de la liberté de la presse des Etats-Unis, dont RSF est partenaire, a recensé plus de 880 attaques envers la presse pour la seule année 2020. Pas moins de 37 incidents contre des journalistes qui suivaient les élections ont été relevés.
Les Etats-Unis occupent le 45e rang sur 180 pays dans le Classement mondial pour la liberté de la presse établi par RSF en 2020.