Le candidat du parti UFDG, Cellou Dalein Diallo, a pris tout le monde de court cet après-midi du lundi 19 octobre en s’autoproclamant élu dès le premier tour de la présidentielle du 18 Octobre 2020. Une attitude que le RPG AEC a rapidement qualifiée d’irresponsable et d’anti-démocratique. La plupart des observateurs internationaux ont également jugé « regrettable » ce geste alors que la CENI n’a pas commencé la compilation totale des résultats des votes.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Mais pour qui connaît Cellou Dalein Diallo qui a toujours prôné la paix et la quiétude, cette sortie n’est pas gratuite encore moins hasardeuse. L’opposant sait bien ce qu’il fait et a sans doute eu entre ses mains les résultats des bureaux de vote où il avait fait déployer quelques 35 000 observateurs. Sans oublier que dans la plupart des bureaux de vote à Conakry, le parti avait réussi également à avoir deux à trois représentants pour surveiller le déroulement du vote.
Le parti Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a animé un point de presse ce mardi pour expliquer comment il a eu sa victoire. Dr.Fodé Oussou Fofana, Directeur de Campagne du candidat Cellou Dalein Diallo narre : « nous vous informons que la commission électorale du parti a collecté plus de 70 pourcent des PV des 14 mille 938 bureaux de vote du pays. L’état actuel de notre dépouillement, de plus de 80 pour cent, indique clairement que notre victoire au premier tour est incontestable. Déçu, Alpha Condé est en train de tout mettre en œuvre pour faire modifier les résultats des bureaux de vote issus des urnes en sa faveur. Les administrateurs territoriaux, les forces de sécurité, les ministres, les hauts cadres de l’administration central et certains magistrats, sont tous mobilisés pour réaliser cette fraude à grande échelle. C’est aussi, on a déjà enregistré à plusieurs endroits, des falsifications des PV, l’enlèvement et la disparition d’urnes, le refus de dépouillement des PV dans les bureaux de vote conformément au code électoral, l’exclusion des bureaux de vote ou des CACV de nos représentants », dit-il. Ajoutant « Nous invitons la majorité qui a voté pour nous, à afficher le comportement digne et patriotique du vainqueur, en faisant preuve de retenue et de responsabilité. Nous vous rassurons aussi que cette fois, personne ne volera notre victoire ».
Ousmane Gaoual Diallo, Directeur de la Communication du parti UFDG, a aussi expliqué comment tout cela est arrivé. Justifications :« avant que la CENI elle-même ne puisse disposer de données, la commission électorale de l’UFDG a mis en place un logiciel qui nous a été fait par une société française, et on peut le dire aujourd’hui avec beaucoup de fierté. (…) Ça nous a permis et renforcer dans l’idée, que nous devrions avoir 32 mille délégués, un délégué supérieur et un suppléant en cas de défaillance sur l’ensemble des bureaux de vote. Cela veut dire que sur les 15 mille bureaux de vote, nous avions des délégués et chaque délégué était muni d’un téléphone qui est capable d’envoyer un SMS. Une fois que les dépouillements sont faits, les répartitions effectuées, si la personne a la possibilité de photographier nos procès-verbaux il le fait, au cas échéant qu’il saisit avec un format de fichier les résultats et les envoie à notre système. Ces données sont récupérées au niveau des sous-préfectures, on en a 340 sous-préfectures au niveau desquels on a déployé des valideurs. Ceux-là reçoivent les données remontées par les bureaux de vote des districts, ils vérifient la cohérence de données, en conformité avec les procès-verbaux qui sont collectés, et décident que les données sont conformes et valident la donnée qui est vue par le responsable préfectoral au niveau des CACV. Là aussi, nous avons un deuxième niveau de validation qui vérifie après avoir collecté les données et en ce moment il valide. C’est ainsi que la direction nationale reçoit ». Reste à savoir ce que dira la CENI les prochains jours.