Discours : Cellou Dalein appelle le FNDC à le rejoindre dans la bataille électorale !

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DISCOURS D’OUVERTURE DE CAMPAGNE DE CELLOU DALEIN DIALLO

 

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Guinéennes,

Guinéens,

Mes chers compatriotes,

 

A l’occasion du 62ème anniversaire de notre indépendance, jour anniversaire qui coïncide avec un moment si crucial dans l’histoire de notre Nation, je souhaite rendre hommage à notre peuple et aux pères de l’indépendance qui ont ouvert la voie à l’émancipation de la plupart des pays africains.

 Mes chers compatriotes,

L’élection présidentielle, acte majeur de notre République, n’a pas tenu ses promesses tant en 2010 qu’en 2015. Après les déceptions et la vie douloureuse de notre peuple au cours de la décennie écoulée, le scrutin du 18 octobre 2020 doit êtreune étape de délivrance et d’espoir. Son enjeu doit dépasser l’affrontement des ambitions. Son enjeu doit être la Guinée, son présent et son avenir.

C’est dans cette perspective que mon Parti, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, a, de nouveau, choisit ma personne pour porter sa volonté et son espéranceen vue de prendre en main, le 18 octobre prochain, le destin de notre pays. Je voudrais que cette confiance soit aussi celle de toute notre Nation pour qu’ensemble, au lendemain de cette échéance, nous construisions la Guinée que nous appelons de tous nos vœux, une Guinée unie et prospère.

Mes chers compatriotes,

Avoir l’ambition d’être utile et se mettre au service des Guinéens, tel est le sens que je donne à mon engagement politique.  C’est ce qui me motive à vouloir exercer la fonction de Président de la République.

Oui, je suis candidat à cette exigeante fonction de Président de la République pour l’ambition que je porte pour notre Nation et parce que je suis convaincu, au fond de moi-même, que je suis bien préparé pour l’assumer avec humilité et lucidité mais aussi avec fermeté.

Mes chers compatriotes,

Notre Nation est plongée dans un cycle de violence d’État qui nous endeuille depuis une décennie maintenant. Les crimes d’État commis sous l’actuel régime etl’instrumentalisation de la différence ethnique qui a caractérisé cette présente gouvernance, constituent un véritable obstacle à notre unité nationale, en tant qu’un seul peuple et une seule Nation.

Sur cette question fondamentale, nous ne pouvons pas continuer à faire la politique de l’autruche. Là encore, Monsieur Alpha Condé, alors candidat, avait promis de nous unir, de nous réconcilier s’il devenait Président. Après son accession à la magistrature suprême de notre pays, il s’est à contrario attelé à diviser davantage les Guinéens pour des fins politiciennes. Jamais la Guinée n’a été aussi divisée que sous ce régime sans foi ni loi.

C’est pourquoi, je fais de la réconciliation des Guinéens l’une des principales priorités de mon premier mandat en tant que votre Président. Dans les six premiers mois, je mettrai en œuvre les recommandations issues de la Commission « vérité et réconciliation » sur toutes les violences d’État que notre Nation a connues.

Il ne s’agira pas d’une vengeance, parce que la vengeance crée de nouvelles injustices qui, elles-mêmes, appelleront à être vengées. Il ne s’agira pas non plus d’une chasse aux sorcières. Il s’agira de vérité, de pardon, d’acceptation.

Il s’agira pour notre grande Nation de regarder son histoire en face avec courage, d’assumer qui nous avons été afin de choisir qui nous voulons être dorénavant. Je souhaite que ce soit un moment solennel qui touche le maximum de Guinéens possible, où qu’ils se trouvent dans le monde.

Les victimes ou leurs proches vivants doivent, s’ils le souhaitent, pouvoir faire des témoignages publics, raconter leur histoire, se décharger enfin de ce bagage émotionnel qui leur pèse sur le cœur depuis très longtemps. Ce sera un moment de recueillement, de pardon et d’hommage à toutes les victimes des violences d’État.

Parce que nous avons la responsabilité de rappeler constamment notre histoire aux jeunes générations qui nous succèderont, pour leur éviter de retomber dans les mêmes travers, nous construirons un mémorial dédié à toutes les victimes des violences d’Etat de 1958 à nos jours.

Ce monument commémoratif portera sur ses murs intérieurs les noms et les photos de toutes les victimes, dans la mesure du possible et sur accord des familles. Nous choisirons une journée dans le calendrier qui sera consacrée entièrement à leur rendre hommage.

Mes chers compatriotes,

Les efforts pour la réconciliation nationale seraient vains si nous ne trouvons pas des solutions aux facteurs de fragilisation de notre vivre ensemble. J’ai donc décidé, dès ma prise de fonction, de lancer un vaste plan de réformes structurelles de nos forces de défense et de sécurité, particulièrement, celles destinées aux opérations de maintien d’ordre.

Nos forces de défense et de sécurité ont souvent été le symbole des violences d’Etat, non pas parce que nos compatriotes e réforme ambitieuse de notre système de justice. Afin de donner à notre appareil judiciaire toutes ses lettres de noblesse, je veux donner une entière indépendance au pouvoir judiciaire.

L’indépendance du juge est une chimère si sa carrière dépend d’un décret signé par le Président. Je souhaite également donner plus de pouvoirs aux juges en matière de droits humains, de corruptions et de crimes économiques notamment. Cette réforme s’inscrit dans mon ambition de moraliser la gestion publique, de protéger nos citoyens et de libérer la justice du joug du pouvoir exécutif.

Mes chers compatriotes,

L’un des facteurs de notre désunion face aux nombreux défis auxquels nous sommes confrontés est l’exclusion. En tant que votre Président, je veillerai sans cesse à ce qu’aucun Guinéen ne soit laissé sur le bas-côté du chemin que je vous invite à parcourir ensemble. J’ai donc décidé de faire de l’égalité des droits et des chances l’une de mes priorités. Je souhaite que tous les Guinéens aient accès, en toute liberté et dans les mêmes conditions, aux différents services publics.Je serai particulièrement intolérant à l’égard de toutes les pratiques de racket qui gangrènent notre service public.

L’égalité d’accès aux emplois publics sera consacrée dès les premières heures de ma présidence. Le concours sera la norme pour l’accès à tous les postes de cadres moyens et aux emplois de gestions courantes. Les nominations par décret se feront uniquement pour les postes de hautes fonctions. La politisation à outrance de l’administration publique conduit à la détérioration de la qualité du service public rendu à la population, et donc à l’inefficacité de l’action publique.

Mon combat pour l’égalité des droits et des chances est aussi le combat pour la jeunesse de notre pays. Nous avons une jeunesse courageuse, dynamique et très volontaire. Chaque année, ce sont des milliersd’entre eux qui sortent diplômés de nos institutions académiques. Pourtant, faute de perspectives réelles, ils sont également des milliers à sacrifier leurs vies sur les routes de l’immigration.

Ainsi, chaque année, des centaines de nos jeunes meurent en tentant d’aller trouver le bonheur ailleurs. Aujourd’hui, la Guinée est le deuxième pays d’origine des demandeurs d’asile en Europe, juste derrière l’Afghanistan qui est un pays en guerre depuis des décennies.

Le secteur privé sera encouragé à accompagner l’État dans la construction d’infrastructures, la modernisation de l’agriculture, la transformation sur place de nos produits agricoles et miniers, notamment la bauxite, le tout dans le respect des normes environnementales.

 

La création d’emplois sera au centre de toutes les politiques publiques et des concertations avec le secteur privé. La promotion des PME, des femmes et des jeunes sera au cœur de cette préoccupation.

Mes chers compatriotes,

Un grand nombre de nos compatriotes se trouve dans une situation de pauvreté extrême, de nombreuses familles n’ont pas les moyens de se nourrir convenablement, de se loger décemment et de se soigner dignement. Nous avons l’obligation d’offrir, à cette frange importante de nos concitoyens, les moyens de vivre en toute dignité. Je souhaite donc œuvrer à la construction d’un véritable système de sécurité sociale axé sur un modèle progressif et viable.

La solidarité étant l’un des principes fondateurs de notre République, notre système de sécurité sociale sera basé sur la solidarité intergénérationnelle.

Concernant la santé, nous travaillerons à la couverture progressive de tous les actifs et leurs familles en assurance maladie. Cette couverture assurantielle sera financée par des prélèvements de charges sociales sur les salaires, d’une part, et la contribution de l’Etat, d’autre part.

Nous travaillerons ensuite à la couverture progressive des personnes en situation de fragilité sociale (les chômeurs sans aucune source de revenus et les invalides), l’objectif étant de leur permettre d’accéder à des soins indispensables. La couverture assurantielle de cette catégorie sera également financée par des prélèvements de charges sociales sur les salaires des actifs et la contribution de l’Etat, au nom du principe de solidarité.

Je souhaite également mener une grande réforme visant à améliorer significativement notre système de retraite afin que nos anciens actifs continuent à vivre dignement après leur carrière. L’approche de la retraite constitue aujourd’hui une source d’anxiété extrême pour nos actifs, tous secteurs confondus, qui préfèrent parfois user de tous les stratagèmes possibles pour continuer à travailler, au détriment de leur propre santé.

Nous devons donc changer la perception de la retraite dans notre pays. La retraite est, par définition, un moment de repos, de récompense après une longue carrière. La réforme de notre système de retraite aura pour dessein de revaloriser les pensions en perfectionnant le mécanisme de solidarité intergénérationnelle.

Les actifs financeront les pensions des retraités et verront leurs pensions financées, à leur tour, par les futurs actifs. Ce modèle est très viable et très favorisé par la composition de notre société dont plus des 2/3 sont jeunes et potentiellement actifs. Statistiquement, en réduisant le chômage, moins d’1/3 de nos actifs suffiront à financer les pensions des retraités.

Dans la continuité de notre vision sur notre futur modèle de sécurité sociale, je souhaite que nos concitoyens ayant des revenus très modestes puissent bénéficier de tarifs préférentiels pour l’accès aux services sociaux de base (eau, électricité et transports publics notamment). Les étudiants, les chômeurs et les foyers de faibles revenus peuvent entrer dans cette catégorie.

Le handicap est situé, depuis toujours, dans l’angle mort de nos préoccupations sociétales. La question du handicap est absente du débat public national, la réponse qu’on y apporte est précaire, archaïque et déshumanisante.

J’ai donc décidé de faire de la question du handicap l’une des causes de mon mandat. Nous allons établir un répertoire unique de tous les types de handicap rencontrés dans notre pays. Nous proposerons ensuite des soins adaptés à ceux qui nécessitent un traitement.

Nos concitoyens handicapés doivent aussi trouver toute leur place au sein de notre environnement professionnel. C’est pourquoi, je m’engage à mettre en place un plan de formations aux métiers adaptés aux différents handicaps.

Mes chers compatriotes,

L’accès au logement décent est l’un des facteurs de la fracture sociale de notre Nation. Ceux qui ont les moyens peuvent se loger dans des maisons de luxe, tandis que ceux qui en sont dépourvus sont obligés de vivre dans des conditions d’extrême indignité.

J’ai donc décidé de faire de la problématique du logement, l’un des défis majeurs de mon mandat. Ainsi, nous allons construire, en partenariat avec des promoteurs immobiliers et des établissements financiers, des logements sociaux adaptés aux revenus de nos concitoyens. Pour tous les fonctionnaires, l’Etat garantira les prêts immobiliers auprès des banques.

Pour les salariés du privé, le même mécanisme leur sera proposé, en accord avec leurs employeurs et en fonction de la situation contractuelle de chacun.

Sur la question du logement, je souhaite également mener une ambitieuse réforme des baux. Les loyers seront ainsi strictement réglementés et obéiront à une logique unique basée sur le type de logement, la qualité des aménagements et du lotissement, ainsi que le lieu de résidence. Les cautions ne pourront plus, et en aucun cas, dépasser le montant d’un mois de loyer.

Les avances sur loyer seront bannies et la fréquence de paiement du loyer sera mensuelle.

Ces différentes mesures visent à uniformiser les règles du marché immobilier et à protéger nos compatriotes qui sont aujourd’hui victimes de nombreuses pratiques néfastes.

Mes chers compatriotes,

Aujourd’hui la crise constitutionnelle et institutionnelle est à son comble avec le double scrutin du 22 mars dernier qui a accouché d’une Assemblée Nationale illégitime et d’une Constitution illégale. Constitution dont se prévaut Alpha Condé pour prétendre à un troisième mandat.

C’est contre cette forfaiture que le FNDC a battu le pavé avec détermination et réussi, par la force de sa mobilisation tant en Guinée qu’en dehors, à ouvrir les yeux du monde sur la nature autocratique d’Alpha Condé et de son pouvoir.

J’ai été, avec mon Parti, de toutes les manifestations du FNDC. Nous répondrons à son appel aujourd’hui comme demain chaque fois qu’il sera question de refuser le troisième mandat.

Mais la voie des urnes est aussi une voie de combat pour bouter le néo usurpateur hors du pouvoir. Elle est l’autre voie jumelle de celle de la rue car l’objectif est commun, celui de refuser un troisième mandat à Alpha Condé. C’est pourquoi, je lance un appel solennel à mes compagnons du FNDC de me rejoindre dans cette bataille électorale.

Notre force commune renversera la digue de la fraude, aura raison des forces de tous ordres qui détournent les suffrages des guinéens. La victoire qui nous attend, parce qu’aucun processus électoral vicié ne peut avoir raison du peuple, ne sera pas la réussite d’une ambition ; elle sera la victoire de la fierté et de la dignité de nous tous, au nom de notre peuple contre celui qui veut, dans le mépris, confisquer son pouvoir.

C’est cette victoire qui nous permettra d’abroger cette Constitution illégaleet de dissoudre cette Assemblée Nationale illégitime.

Mes chers compatriotes,

Les réformes à engager pour construire un État juste, fort et solidaire dans lequel toutes les composantes de la Nation se reconnaitront ne pourront réussir que sur la base du consensus.

C’est pourquoi il est de mon vœu de mettre en place un gouvernement représentatif de la Nation tant au plan politique que de la société civile pour conduire cet important chantier de refondation.

La pertinente proposition, au nom de ses pairs des autres régions, d’El Hadj Sékhouna, le respecté Kountigui de la Basse Côte, de créer une chambre consultative pour que la voix de nos sages soit entendue sur les questions de la Nation et de son État, s’inscrit bien dans les réformes à envisager.

Mes chers compatriotes,

Je voudrais terminer mon adresse en vous demandant d’avoir confiance en moi en m’accordant vos suffrages.

Je m’engage à être à la hauteur de votre espérance comme vous le constaterez avec contentement, en 2025, que votre niveau de vie s’est amélioré, que vous êtes optimistes pour l’avenir de votre famille parce que l’ascenseur social a démarré.

Je m’engage à créer un climat de confiance entre les guinéens par la promotion rigoureuse de l’état de droit, de la justice égale pour tous, de la responsabilité et de la solidarité. Je m’engage à œuvrer pour susciter, en faveur de notre pays, la confiance du monde.

Mes chers compatriotes,

Pour rendre possible ce pacte de confiance pour une Guinée de l’espoir,

Mobilisons-nous pour gagner le 18 octobre prochain.

Je compte sur vous.

Vive la Guinée

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