La participation des partis UFDG, RGD et PADES à l’élection présidentielle du 18 octobre a fait ressortir un véritable problème au sein de l’opposition politique guinéenne. Ces formations politiques membres du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) ont été vouées aux gémonies par leurs paires. A telle enseigne que la plupart des autres partis qui ont boycotté le scrutin ont dit qu’ils ne donneront pas de consignes de vote. L’union sacrée à laquelle tout le monde s’attendait n’aura pas lieu pour contrer Alpha Condé.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Ce comportement relève, une fois encore, l’opposition au sein de l’opposition guinéenne elle-même. Il n’y a eu que des solidarités factices entre ces acteurs politiques qui disent tous vouloir d’une alternance en Guinée. Mais après dix ans de combat contre le pouvoir d’Alpha Condé, ils sont incapables de soutenir leurs camarades qui ont préféré les urnes à la rue pour tenter de changer le régime en place.
Alpha Condé a toujours surfé sur cette division au sein de l’opposition guinéenne pour se maintenir au pouvoir. Le Président candidat à sa propre succession a usé de tous les moyens pour diviser afin de mieux régner. Il a compris, comme le disait bien feu Jean-Marie Doré, que l’opposition guinéenne est la plus bête d’Afrique. Même si à l’époque Alpha lui-même était opposant historique.
Mais la malédiction de l’opposition guinéenne à ne pas parvenir à s’unir afin de trouver un candidat unique date de mathusalem. Les relations entre nos opposants ont toujours été faites de coups bas, de règlements de comptes et autres trahisons. Depuis les années 90, il a été impossible pour ces opposants d’aller jusqu’au bout de leurs unions. Les alliances, contre-alliances, fusions, partenariats entre ces entités ont toujours fait long feu. Chaque leader pense qu’il est le seul capable et met son égo en lieu et place de l’intérêt collectif. L’opposition guinéenne a échoué là où celle sénégalaise et burkinabé ont réussi à fédérer leurs efforts pour imposer une alternance.
En Guinée, ceux qui ont refusé d’aller à la présidentielle et d’accompagner ceux qui ont fait acte de candidature attendent la défaite des postulants. Ils les laissent aller au charbon pour après sans doute se moquer d’eux. Qui sait, d’ailleurs, s’ils ne manœuvrent pas dans les coulisses du pouvoir en vue d’avoir des postes ministériels au lendemain du scrutin.