Le principal parti d’opposition en Guinée a, dans une note en date du 22 août dernier, a demandé à ses bureaux fédéraux de lui communiquer leur avis sur la participation ou non de leur formation politique à l’élection présidentielle du 18 octobre prochain. Le sujet fait polémique dans la cité. Ce qui a poussé certains membres du parti de Cellou Dalein à souligner que cette concertation ne veut pas forcément dire participation au scrutin du 18 Octobre. Pourtant, cette élection constitue un grand enjeu pour le parti et son président.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!L’UFDG pourrait perdre de son aura sur la scène politique guinéenne !
Depuis 2010, le parti UFDG est considéré comme étant la principale formation de l’opposition non seulement à cause de son implantation en Guinée mais aussi mais surtout suite aux résultats engrangées aux législatives de 2013 et aux communales de 2018. Sans doute que le parti allait conforter cette position s’il avait participé aux législatives du 22 mars 2020.
C’est donc une véritable machine électorale qui a réussi à s’imposer sur l’échiquier politique guinéen contre vents et marées. Le fait de n’avoir pas participé aux législatives constitue aujourd’hui une grosse épine pour cette formation politique. Les élus de la huitième législature qui auraient bien souhaité rempiler pour la neuvième sont sur le qui-vive.
Beaucoup ne savent plus où donner de la tête et n’hésitent pas à le faire savoir. Certains parmi eux souhaiteraient que le parti n’aille pas à cette présidentielle puisqu’elle pourrait se tenir dans les mêmes conditions que les législatives. Ils pourraient jouer un impact négatif lors des concertations. Il d’autres frustrations dues au refus du pouvoir d’installer les chefs de districts et de quartiers. Les militants concernés par ces exécutifs se demandent également si le Président du parti ne cherche pas à défendre que ses propres intérêts. Pourtant, le parti a fait de son mieux, allant jusqu’à pousser Alpha Condé a demandé au Ministère de l’Administration du Territoire d’installer ces chefs de districts et de quartiers. En vain. La faute pour ce dernier cas relève plutôt du Général Boureïma Condé et d’Alpha Condé.
Cellou Dalein Diallo, un politicien entre le marteau et l’enclume !
Le président du parti UFDG est aujourd’hui face à un véritable dilemme cornélien. A travers la présidentielle du 18 octobre 2020, il joue sa dernière carte sur la scène politique guinéenne. S’il participe au scrutin, il sera certes vomi par certains de ses militants, notamment les familles des victimes des manifestations contre le 3ème mandat, mais il aura quand même une porte de survie.
C’est cette thèse est aujourd’hui défendue par les caciques du parti UFDG. Pour eux, puisqu’en politique il n’y a pas de morale, Cellou peut bien se porter candidat. « Mieux vaut aller et qu’on dise qu’Alpha nous a encore volé que de ne pas aller du tout dans le contexte actuel », soutient un proche de Cellou. Pour ce dernier, puisque le FNDC n’a pas réussi à empêcher le changement de la Constitution, il faut aller battre Alpha Condé dans les urnes.
En plus, disent d’autres, ne pas aller à la présidentielle et aux législatives constituerait une mort politique pour Cellou et son parti UFDG. « Nous n’aurons plus de représentant au niveau de la CENI et d’autre instances décisionnelles », argumente-t-on.
Quoiqu’il en soit, Cellou Dalein joue sa dernière carte sur la scène politique guinéenne avec cette présidentielle de 2020. Ceux qui le critiquent, à tort ou à raison, devraient comprendre qu’il est face à un défi énorme : celui du renouvellement très prochain de la classe politique guinéenne.