Docteur Diao Baldé, agent de développement, a été investi ce samedi 22 août président du parti Union pour la Nouvelle Guinée (UGN). Les leaders Bah Oury (UDRG) et Alpha Oumar Taran Diallo (ADR) ont pris part à cette cérémonie. Nous vous proposons l’intégralité du discours prononcé à l’occasion par le nouveau président du parti UGN.
Guinéennes, Guinéens,
Mes chers compatriotes
Avant tout propos, je tiens à vous saluer et à vous remercier chaleureusement pour l’honneur que vous me faites en rehaussant cette cérémonie par votre présence. Je tiens également à remercier mes parents, qui m’ont transmis des valeurs de dignité et de courage, mon épouse, mes enfants et mes proches.
Aujourd’hui, un fort sentiment d’émotion et de fierté m’anime en m’adressant à vous dans ce contexte si particulier. La Guinée, mon pays, notre pays, celui de l’Almamy Samory Touré, d’Alfa Yaya Diallo, de Kissi Kaba Keita et de Zegbela Togba Pivi, m’a tout donné. Et le jour est venu pour moi de réaffirmer mon engagement pour ce pays en me lançant en politique. Cet engagement politique, mes chers amis, n’est que l’aboutissement d’un long parcours, marqué par une carrière au service exclusif de la Guinée.
Mes chers compatriotes, les différents postes que j’ai occupés tout au long de ma carrière m’ont permis de sillonner les régions de la Basse Guinée, la Moyenne Guinée, la Haute Guinée et la Guinée Forestière. J’ai eu l’honneur de visiter les zones les plus reculées de notre pays. Je suis allé à la rencontre des Guinéennes et Guinéens du monde rural et de ceux qui vivent dans les zones frontalières. Je peux donc vous dire en toute modestie que je connais bien notre pays, la Guinée.
Aujourd’hui, j’ai une pensée particulière pour les personnes âgées, les jeunes et les femmes que l’on ne voit pas à la télévision et que l’on n’entend pas à la radio et qui, pourtant, rencontrent les mêmes difficultés que nos concitoyens des zones urbaines. Cette masse silencieuse fait aussi partie de la Guinée et l’État ne doit jamais les oublier.
Mes chers amis, après mes études universitaires à l’Institut des Sciences Agronomiques de Foulaya -Kindia, option Génie-rural, j’ai été affecté au projet PNUD/FAO/GUI/80/001 de Pita, un projet d’ «Aménagement et de restauration des bassins versants de Koubi, Kokoulo, Fetooré et Tenè », en qualité d’homologue à l’expert international de la FAO en charge de l’hydraulique, de l’aménagement et de la restauration des sols. Dans la même période, j’ai été formé sur le terrain et en Belgique sur les différentes techniques d’aménagement agro-sylvo-pastoraux sur une base participative en rapport avec les communautés vivant sur ce massif du Fouta-Djalon.
J’ai participé aux différentes phases d’évolution de ce projet et suivi des formations universitaires et postuniversitaires jusqu’au Doctorat, périodes pendant lesquelles nous avons conduit des travaux de recherche de terrain et de laboratoire portant sur l’aménagement et la gestion des terres du massif du Fouta-Djalon, et ce compte tenu du rôle qu’il joue dans la régulation du régime hydrologique de l’Afrique de l’Ouest.
En outre, j’ai assuré les fonctions de consultant national et international avec plusieurs institutions internationales notamment : le PNUD, le PNUE, la CEE, l’ACDI, la BM, etc J’ai été Assistant technique auprès du CERE de l’Université de Conakry, en qualité de formateur et responsable des études et de la recherche, et ce au compte de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et sur financement de l’ACDI ;
J’ai aussi coordonné la mise en œuvre du Programme d’Appui aux Collectivités Villageoises (PACV) dans les dix préfectures de la Moyenne Guinée et assuré les fonctions de Directeur du Projet de Développement Social Durable dans les Régions de Haute, Moyenne Guinée et Guinée -Forestière (PDSD/HMG).
J’ai également assuré les fonctions de Directeur Général du Bureau Technique d’Appui à la Programmation au Ministère du Plan et du Développement Économique.
Enfin, j’ai assuré les fonctions de Directeur Exécutif (Administrateur) de la Banque Islamique de Développement (BID) pour la République de Guinée, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Bénin, la Sierra-Léone et la Guinée-Bissau.
Dans mes missions au quotidien, j’ai été au contact avec nos concitoyens dans leurs champs et leurs tapades. J’ai partagé des nuits avec eux dans leurs concessions et j’ai subi avec eux les coupures intempestives d’électricité. Toutes ces années durant, j’ai pu comprendre et mesurer la souffrance de nos compatriotes. Les problèmes sont nombreux et les différents régimes qui se sont succédé n’ont pas été capables de les régler ou au moins les atténuer.
Mes chers amis, au vu de tout ce que je viens de dire, mon engagement en politique ne devrait point surprendre. J’ai toujours été de ceux qui sont convaincus que servir son pays peut revêtir plusieurs formes. Mon pays, je l’ai servi en étant un commis dévoué et infatigable de l’État. Mon parcours que j’ai exposé en atteste. Je mettrai mon CV en ligne pour ceux qui veulent le consulter.
Chers compatriotes,
Dire que la Guinée va mal et qu’elle souffre de ses dirigeants est une lapalissade. La cupidité, l’irresponsabilité et l’absence de vision pour la Guinée de la classe dirigeante propulsent notre pays au devant de la scène internationale. J’aurais aimé qu’on parle de notre pays d’une manière positive et plus reluisante mais hélas ! Je ne pense pas que nos concitoyens soient condamnés à vivre dans un éternel cycle de pauvreté et de violence.
À chaque fois qu’on parle de la Guinée dans les médias internationaux c’est pour déplorer le nombre de morts qui ne cesse de grimper à chaque manifestation et le manque de besoins essentiels (eau, électricité, vétusté des routes). Les cas les plus récents sont ceux de Macenta et Kankan, et j’en passe. Cette image de la Guinée ternie par un pouvoir agonisant est à redorer.
Il est évident que la mise en marche de notre Guinée ne sera pas une chose aisée comme vous et moi le souhaitons, car la problématique du développement de la Guinée est complexe et le chemin tumultueux. En effet, notre pays va mal, très mal. La crise que la Guinée traverse est profonde et complexe.
Dans le domaine de la lutte contre la pauvreté, bien que des initiatives intéressantes et ambitieuses aient été initiées avec l’appui des institutions de financement comme la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, la Banque Islamique de Développement, à travers divers projets et programmes, il est regrettable de constater que toutes ces initiatives sont aujourd’hui détournées des objectifs initiaux et ne permettent pas de façon rapide et durable d’améliorer le niveau de vie de la population. Ce qui a pour conséquence l’exode rural massif vers les centres urbains et la migration vers l’Europe et ailleurs, avec toutes les conséquences que nous connaissons.
Il est également à noter le manque et/ou la mauvaise politique de gestion des terres et de l’aménagement du territoire ayant pour corollaire l’urbanisation sauvage de nos villes, la dégradation de nos sols et la non-sécurisation foncière. Cette carence cause la multiplication des conflits fonciers, une expropriation des terres agricoles et des habitats et le manque d’investissement dans ce secteur. Les cas les plus marquants aujourd’hui sont les feux initiés dans des exploitations agricoles par des jeunes se réclamant propriétaires terriens. Ces actes prouvent à suffisance le manque de politique et de législation fiable sur le foncier.
En plus de ces carences, malaises et faiblesses, il faut aussi énumérer la politisation à outrance du Guinéen de toute catégorie sociale et d’âge. Nous sommes étouffés par la politique qui, malheureusement, est bâtie sur le mensonge, le népotisme, l’ethno-stratégie et la corruption. Cette politisation a touché nos institutions les plus sacrées comme la justice, les coordinations des sages, les religieux et j’en passe.
Je peux vous dire, chères Guinéennes et chers Guinéens, que je comprends parfaitement le malaise et le dégoût de la population notamment les jeunes envers la politique et les décideurs. La politique doit être une saine compétition uniquement au service de la population. Elle doit répondre aux besoins de la population mais certaines personnes en ont fait un métier. Sans le savoir, elles n’honorent pas notre nation et nous font honte au niveau national et international.
Chers compatriotes,
Faut-il rester sur cette fatalité, NON ! NON ! Ne soyons pas fatalistes. L’espoir est toujours permis. Encore faudrait-il placer les hommes aux places qu’il faut.
La Guinée dont tous les patriotes comme vous et moi rêvons, c’est une Guinée dans laquelle toutes les personnes, quelle que soit leur catégorie socioprofessionnelle, pourront avoir une vie digne, décente et s’épanouir. Mais pour cela, mes chers compatriotes, il faudra impérativement engager des réformes et ce, sur tous les plans. Des réformes structurelles et profondes qui appellent la responsabilité de toutes les Guinéennes et de tous les Guinéens.
Mes chers compatriotes,
Les institutions de notre pays doivent répondre aux attentes de la population, quelle que soit son idéologie politique, sa religion et son appartenance. Pour ce faire, elles se doivent d’être fortes et être incarnées par des femmes et des hommes imbus de valeurs républicaines et ayant à cœur le souci du bien-être des Guinéennes et des Guinéens.
Vous savez, mes chers amis, je suis nostalgique de l’époque où tous les fils de la Guinée pouvaient recevoir une éducation et une formation de qualité. À l’école de la République, le fils du ministre, celui du paysan et celui de l’ouvrier étaient tous égaux. Pour la majorité, l’école était l’un des seuls moyens, sinon l’unique, qui permettait de prendre l’ascenseur social. À travers l’école de la République, on pouvait réussir notre vie et rendre fiers nos parents.
Mais aujourd’hui, le constat est palpable. Ai-je besoin, mes chers compatriotes, de rappeler que l’école publique, l’école de la république, celle à qui je dois tout, a perdu son lustre d’antan ? Non !
La réforme est une nécessité urgente. Il nous faut des enseignants de qualité qui ont le sens du service public. La jeunesse de notre pays a besoin d’être formée afin qu’elle ne rate pas le rendez-vous de l’avenir. Elle doit être formée aux métiers de la science, du numérique, de l’intelligence artificielle, … Car la jeunesse guinéenne a un potentiel qui mérite d’être mis en exergue.
Il est important, aujourd’hui, de rétablir le lien de confiance entre les forces de défense et de sécurité et la population. Ce lien de confiance doit être sain et bénéfique. La police ne doit pas seulement être un appareil répressif au service de l’État. Elle a des nobles missions dont celle d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. J’y accorde un intérêt très particulier. On en a marre de voir des cadavres joncher la rue après chaque manifestation. Des manifestations, rappelons-le, qui ont pour seul but le respect de la Constitution et de la démocratie.
Depuis quelques années maintenant, des milliers de jeunes africains, femmes comme hommes vont à l’assaut des vagues de la Méditerranée, à la quête d’une vie épanouie, d’un ailleurs qui serait meilleur dans les pays européens. Parmi eux, de nombreux jeunes guinéens, las de voir les ressources de leur pays dilapidées. Des jeunes qui n’ont plus confiance en leur État. C’est un échec ! C’est le moment de l’avouer, mes chers amis. Ces jeunes pour qui j’ai une pensée particulière sont nos enfants, nos frères et nos sœurs. Nous devons leur offrir un avenir radieux dans leur pays, des conditions de vie décente.
En effet, mes chers compatriotes, je ne peux pas énumérer ici les maux dont souffrent nos pères, nos mères et nos enfants. La liste est longue. Il y a un malaise en Guinée. Il faut oser le dire. C’est un malaise social qui touche une majeure partie de la population guinéenne que ce soit dans le domaine de la satisfaction des besoins socio-économiques de base (énergie domestique, eau, santé, transport, alimentaire, monétaire, etc….), dans le domaine de la sécurité au niveau individuel et collectif, de la justice et de la bonne gouvernance.
En dehors de ce grand et persistant malaise, notre pays n’a jusque là pas su développer un modèle de développement économique permettant de créer la richesse et ainsi favoriser l’emploi notamment chez nos jeunes sortis des instituts d’enseignement. En effet, force est de constater et de reconnaître que la politique d’enseignement est en inadéquation avec le marché de l’emploi. Il suffit tout simplement de voir les différentes filières proposées dans nos universités.
Mes chers compatriotes,
Aujourd’hui plus que jamais, je dois vous dire qu’il faut y croire, il faut se réveiller, se battre, main dans la main, dépasser les frontières, aller au combat. Celui de la justice, du travail, de la solidarité, de l’innovation et de l’excellence.
Cet idéal avait été voulu et initié par certains de nos frères et sœurs en créant le parti Union pour la Guinée Nouvelle (UGN). Je veux nommer ici particulièrement Feu Dr Alseny Diallo. Nous voulons redynamiser cet idéal car, aujourd’hui, il est encore plus d’actualité.
C’est à cela, chers amis, que notre parti, l’UGN, vous invite.
En nous engageant, nous voulons réunir autour de ce parti les femmes, les hommes de toute sensibilité ayant pour seule ambition la promotion de la justice, de la démocratie, du travail, le respect des libertés, la solidarité et la responsabilité. Pour sortir notre chère Guinée de l’ornière, la participation de toutes les couches de la société sera nécessaire. J’entends par là une participation citoyenne et civique. De petits actes peuvent avoir de très grands impacts. Ainsi, nous devons combattre la haine, la division ethnique et religieuse, car ce qui fait le ciment de notre nation ne doit en aucune manière être menacé.
Nous voulons établir ensemble un projet de société qui définit des axes, des programmes, des activités, des résultats ainsi que des mécanismes de suivi clairs et efficaces. Cette vision, qui tiendra compte des réalités sociales de la Guinée et qui sera notre contrat social avec le peuple guinéen sera présentée et largement diffusée après sa validation par les instances du Parti.
Vive le parti Union pour la Guinée Nouvelle.
Vive la République ! Que Dieu bénisse la Guinée et les Guinéens. Je vous remercie.