Papa Kouyaté n’est plus: Tel que j’ai admiré cet artiste du peuple sur les planchers !

0
510

Papa Kouyaté de son vrai prénom Fathia a tiré sa révérence dans la nuit du 10 au 11 août à son domicile sis la cité des artistes derrière la Paillote à Cameroun. Le percussionniste aura marqué d’une main de fer la culture guinéenne. La dernière fois que je l’ai vu, c’était lors d’une émission dans Œil de Lynx. Nous l’avions reçu l’année dernière. Il était depuis non-voyant suite à une chute lors d’un concert en Guinée-Bissau.  Il y jouait avec le groupe de feu Myriam Makeba.

Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!

Papa Kouyaté a toujours déploré  les mauvaises conditions de vie des artistes guinéens et dénonçait le fait que les autorités attendent toujours la mort des artistes pour leur rendre hommage. Toujours égal à lui-même, il a expliqué en long et en large comment il a rejoint le groupe de feu Mama Africa, ses relations avec feu Ahmed Sékou Touré et surtout il revenait de temps à autre sur son amour pour les percussions. Natif de Mamou, il a rapidement gravi les échelons au sein dans le milieu culturel guinéen.

Mais bien avant cette émission, j’avais eu la chance de côtoyer l’artiste à plusieurs reprises en tant que reporter e chef du desk culture du groupe Lynx Lance. Il participait à toutes les festivités officiels et j’avais été particulièrement marqué par sa prestation lors de la première (et d’ailleurs dernière) biennale internationale de percussion organisée en 1999 en Guinée. Des artistes guinéens et étrangers s’étaient retrouvés sur scène pour égayer le public.

Lors de cette biennale, à côté  des maîtres du djembé comme Fadouba Oularé, Mamady Keïta, Soungalo Coulibaly et Famoudou Konaté, Papa Kouyaté avait réussu à se frayer une renommée internationale. Je le revois encore frappant le tam-tam d’une seule main avec un son dont lui seul connaissait le secret. Papa était un vrai djembefola. En marge des spectacles, c’était un plaisir de rencontrer tous ces grands noms de la percussion et parmi eux Papa Kouyaté.

Pour perpétuer son amour pour la percussion, il avait fini par créer le petits sorciers de Papa Kouyaté, puis les Sorciers et ambitionnait de fonder les Grands Sorciers de Papa Kouyaté. Il s’était finalement rendu compte, peut-être un peu tardivement, que la culture pouvait nourrir son homme. Puisque durant la révolution sékoutouréenne, Fathia Kouyaté, comme tant d’autres, étaient des artistes du peuple. Il ne monnayait pas ses prestations à l’époque. Dors en paix, artiste du peuple !

Commentaire