Présidentielle du 18 octobre : A quoi jouent Alpha et  la communauté internationale?

0
1244

Selon notre confrère Jeuneafrique (généralement bien informé en ce qui concerne le Président Guinéen), le candidat du RPG arc-en-ciel à la présidentielle du 18 octobre 2020 sera Alpha Condé. Un secret de polichinelle, d’ailleurs, avec l’adoption d’une nouvelle constitution, le 22 mars 2020. La Guinée s’engage inexorablement vers une autre crise sociale et politique.

Les guinéens semblent être spectateurs d’un jeu de dupes dont tout le monde connaît l’issue.  La CEDEAO, l’Union Africaine et l’Union Européenne continuent à jour les sapeurs-pompiers sans malheureusement parvenir à éteindre le feu. Encore une fois, suite à l’annonce de la tenue de la présidentielle du 18 octobre, des missions conjointes CEDEAO, UA, Nations Unies sont annoncées à Conakry pour remettre les pendules à l’heure et renouer le fil du dialogue.

Beaucoup d’observateurs voient derrière ces experts  une volonté de mettre l’opposition politique devant un fait accompli qui consiste à accepter d’aller à la présidentielle avec Alpha Condé. Pourtant, ces opposants souhaitent que le Président Guinéen renonce à être candidat en 2020. « Il a déjà fait deux mandants qui n’ont pas produit les résultats escomptés, il ne peut plus faire rêver les guinéens. Alpha Condé a aujourd’hui plus de 82 ans, l’âge d’une retraite politique bien méritée »,  disent ses opposants.

Pour une frange importante de la population, là où la communauté internationale a échoué à faire plier Alpha Condé dans son projet de nouvelle constitution, il sera difficile de le convaincre de ne pas être candidat. Egalement difficile qu’il organise une élection présidentielle et qu’il la perde dans le contexte actuel de la Guinée. Le mieux, disent-il, serait de soutenir les prochaines mobilisations populaires afin de pousser Alpha Condé à quitter le pouvoir. «  C’est pour cela nous saluons la mise en place d’un Collectif pour la Transition en Guinée par des guinéens de la diaspora. Nous pensons que la seule et dernière alternative pour éviter un autre bain de sang en Guinée, c’est d’organiser une transition pacifique », persiste et signe un opposant au régime.

Pendant ce temps, le parti au pouvoir multiplie les actions sur le terrain afin de désigner son candidat à la présidentielle du 18 octobre. La CENI, pour sa part, déroule le chronogramme, malgré les manquements dénoncés par quelques commissaires issus de l’opposition. On se demande bien à quoi servira une mission de médiation en Guinée.

Commentaire