Les nouveaux députés guinéens ont adopté, le 03 juillet une nouvelle loi portant organisation et fonctionnement de la Haute Autorité de la Communication (HAC). La plus grosse bêtise (nous pesons bien nos mots) commise par ces députés est celle d’avoir tué la démocratie au niveau de la nouvelle Haute Autorité de la Communication (HAC). Le Président de l’institution sera désormais nommé par Alpha Condé, président de la République, chef de l’Etat. Le nom de l’intéressé circule déjà sous les manteaux. Il s’agit d’un ancien président du défunt Conseil National de la Communication (CNC),ancien ministre et actuellement membre d’une institution républicaine.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!La HAC est morte. Il est évident que les futurs commissaires risquent d’être mis devant des situations de fait accompli. Si le Président de l’organe de régulation des médias est nommé par Alpha Condé, il n’aura aucune marge de manœuvre. Il suffira qu’Alpha Condé décide de retirer un agrément ou d’annuler une licence pour que cela soit acté. Parce qu’avant de nommer l’intéressé, Alpha posera ses conditions à prendre ou à laisser.
Dans cette affaire, l’Etat a piégé les associations de presse. Ils ont fait fuiter l’idée selon laquelle les journalistes n’auront désormais que deux places au sein de la HAC. Le débat a été concentré sur la récupération des trois postes perdus. A la dernière minute, le gouvernement calme la tempête en maintenant les 5 places. Certains avaient même proposé d’accorder une ou deux places de plus aux grognards. Parce que tout simplement ils savaient que le dernier mot reviendra au Président de la République.
L’institution en charge de la régulation des médias en Guinée passe de 11 à 13 membres. Les conditions de délivrances et de retrait des agréments d’exploitation des médias audiovisuels, l’attribution et le retrait des fréquences et la création d’un poste de Secrétaire Général, chef du service Administratif, sont entre autres nouveautés.
Selon la commission des lois, les amendements apportés ont aussi porté sur l’Article 4 (réécriture pour la reformulation du dernier aliéna pour des besoins de précision), l’Article 6 (relèvement de nombre des membres de 11 à 13), la réorganisation des corporations membres de la HAC (Art.10), la réintroduction de l’âge minimum de 35 ans pour être membre, la réorganisation des commissions spécialisées (Art.13).
Il y a aussi eu la réécriture du dernier alinéa sur les mesures disciplinaires applicables aux membres de la HAC (Art.15), le relèvement du quorum de 7 à 9 membres pour siéger (Art.24), réintroduction et précision à l’alinéa 3 de la durée de validité de la carte professionnelle de journaliste ; et au Titre V, il y a eu réécriture des articles 58,59 et 60 relatifs aux dispositions transitoires et finales. Les nouveaux législateurs ont également revu à l’Article 5, un alinéa premier relatif au renforcement du rôle de la HAC dans l’émergence et la promotion de médias libres et responsables.
Au total, la nouvelle HAC aura en son sein 5 représentants des associations de presse ; 3 représentants de la présidence de la République ; 1 représentant de l’Assemblée nationale.
Le conseil supérieur de la magistrature, le ministère des postes, télécommunications et de l’économie numérique, le collectif des imprimeurs, libraires, bibliothécaires et archivistes et le collectif du cinéma et de la photographie désigneront chacun un représentant.