Dans un précédent article https://guineedirect.org/2020/06/13/tractations-et-reglements-de-compte-un-remaniement-de-tous-les-dangers-attend-alpha-et-kassory/, nous évoquions les raisons qui motiveraient le départ de certains ministres. Nous nous réservions également de les citer. Aujourd’hui, nous sommes en mesure de souligner que notre source avait bien raison. Les ministres qu’on nous avait annoncés partants n’ont pas été confirmés dans le nouveau gouvernement.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Parmi les grands partants du gouvernement, il y a le ministre d’Etat Thierno Ousmane Diallo en charge du Tourisme, de l’Hôtellerie et de l’Artisanat. Selon certaines indiscrétions, Elhadj Bah Ousmane, ministre conseiller à la présidence et président du parti Union pour le Progrès et le Renouveau (UPR) n’aurait pas validé sa reconduction.
Ces deux membres du Bureau Politique du parti sont à couteaux tirés depuis la campagne pour les élections législatives. Thierno Ousmane Diallo n’avait pas apprécié sa désignation comme candidat à l’uninominale de Ratoma sans son aval. Ce qui, selon beaucoup, a causé d’énormes pertes de voix pour l’UPR. Des bisbilles qui ont affecté le fonctionnement des instances de l’UPR jusqu’au niveau de la base.
En plus de ces problèmes internes, il y a aussi les relations entre l’UPR et la mouvance présidentielle qui se sont détériorées ces derniers temps. L’annonce faite par Bah Ousmane que l’UPR n’avait de deal avec Alpha que pour deux mandats n’avait pas manqué d’irriter le Chef de l’Etat guinéen. Et pour ne rien arranger, Bah Ousmane n’a pas caché ses intentions d’être candidat à la présidentielle de 2020. Toutes choses qui ne pouvaient pas du tout arranger le ministre Thierno Ousmane Diallo qui, pourtant, s’est battu bec et ongle pour mériter son poste afin d’être reconduit.
S’il y a eu un autre partant du gouvernement qui n’a étonné personne, c’est bien Moustapha Mamy Diaby. Il était considéré comme un des « rebelles » de l’équipe gouvernementale. Beaucoup avaient d’ailleurs juré qu’il était contre le projet de nouvelle constitution et serait prêt à jeter l’éponge. Il aurait été freiné dans son élan suite à des pressions familiales. Mais ces derniers temps, sentant sans doute la chose venir, Moustapha Mamy Diaby était en froid avec son mentor Alpha Condé.
Malgré tout ce qu’il a pu réaliser pour rendre effectif le Conseil Ministériel Virtuel à cause de la pandémie de Covid19, Ibrahima Kassory Fofana et Alpha Condé ne lui ont pas pardonné de n’avoir pas « mouillé le maillot » pour le RPG AEC pendant les législatives. L’homme aura quand même réussi à se faire une grosse fortune à la tête des Postes, Télécommunications et Economie Numérique avant de quitter le gouvernement. Il a donc un trésor de guerre pour se refaire une santé en politique, si tant ça le tente.
Le départ le plus souhaité du gouvernement et qui a été acté par Alpha et Kassory est celui de Mamadou Lamine Fofana. L’ancien ministre de la Justice, Garde de Sceaux a jeté la République par terre avant de quitter le gouvernement à travers le débat (encore d’actualité) sur le tripatouillage de la nouvelle constitution. Même si la Cour Constitutionnelle a validé le document promulgué dans le Journal Officiel le 14 avril 2020, c’est une première qu’un Etat se retrouve avec trois constitutions différentes. L’imbroglio judiciaire dans lequel Mamadou Lamine Fofana a été impliqué ne pouvait pas le laisser assis tranquillement à la chancellerie.
Au Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA), Alpha Condé s’est finalement rendu compte que Mory Sangaré n’y était pas à sa place. Ce fonctionnaire incapable d’aligner deux phrases sans faire de fautes ne pouvait pas être à la tête d’un département qui forme les futurs cadres de la Guinée. Mais comme Alpha aime récompenser des militants, il a laissé tant de gâchis.
Maintenant, il reviendra à Pr.Alpha Amadou Bano Barry, qui est un connaisseur du système éducatif guinéen, de rectifier rapidement le tir. On pari que s’il a les coudées franches, il parviendra à relancer le secteur de l’enseignement primaire et secondaire qui est névralgique pour un pays.