Entre rumeurs de maladie et Covid19:Alpha joue ses dernières cartes pour la présidentielle !

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Sauf changement de dernière minute, l’entourage immédiat d’Alpha Condé est catégorique : le locataire de Sékouthoureyah sera le candidat du pari RPG AEC à la présidentielle de 2020. Le président guinéen pourrait être désigné  à l’issue d’une convention du RPG AEC au mois de septembre ou octobre.  Le premier tour du scrutin présidentiel est prévu début octobre. La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) travaillerait sur un chronogramme qui sera communiqué les prochains jours.

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Le Président Alpha Condé joue ses dernières cartes pour présenter sa candidature à la présidentielle de 2020. C’est un secret de Polichinelle que dire que personne en Guinée ne doute désormais de cette éventualité. L’intéressé a récemment répondu à Jeune Afrique « Pourquoi la question d’un troisième mandat ne se pose-t-elle que lorsqu’il s’agit de moi ? ». Bien avant le projet de tripatouillage de la Constitution de 2010, Alpha Condé avait toujours gardé le flou. Mais il ne peut convaincre personne aujourd’hui qu’il a fait doter la Guinée d’une nouvelle Constitution que pour le bonheur du peuple. Une nouvelle constitution d’ailleurs falsifiée afin d’accorder toutes les chances au Président Guinéen d’avoir les coudées franches. Actuellement, les proches d’Alpha Condé multiplient les concertations et mobilisent des ressources tant matérielles qu’humaines pour le troisième mandat.

Mais le premier obstacle à la tenue de la présidentielle étant la crise sanitaire liée au Covid19, Alpha Condé a repris les choses en main. Contrairement à ce que certains disent, Alpha ne veut en finir avec la Covid19 que pour avoir le terrain pour organiser la présidentielle. Il ne se soucie par forcément de la santé du peuple mais du vote du populo. Sans doute, il ne veut pas commettre la même erreur du 22 mars où il avait envoyé les guinéens au double scrutin référendaire dans un contexte où le nouveau coronavirus sévissait. Le Président Condé veut s’assurer (ou faire semblant de s’assurer) que la maladie est plus ou moins circonscrite avant de se lancer dans la campagne électorale.

Si l’Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire (ANSS) a lancé le 08 juin dernier la campagne « Stop Covid19 en 60 jours, mobilisons-nous », c’est loin d’être gratuit. L’ambition de freiner la pandémie avant fin août 2020 est louable. Mais si l’initiative est teintée de calendrier politique, elle risque d’échouer avec des conséquences plus graves de propagation de la maladie. Les agents assermentés de santé ne devraient pas du tout accepter la manipulation politique pour déclarer la fin de Covid19 en août au septembre rien que pour satisfaire les ambitions d’un homme et de son clan.

Entre les échéances électorales, les rumeurs incessantes sur sa maladie (certains sont allés jusqu’au cynisme en le déclarant mort ces dernières semaine), Alpha Condé sait que le temps lui est compté. Un léger retard de l’organisation de la présidentielle pourrait ouvrir une transition. Constitutionnellement, il n’aura pas les coudées franches pour rester à la tête de l’Etat face à une opposition de plus en plus exigeante.

Les opposants sont en effet clairs : ils donnent à Alpha jusqu’au 21 décembre 2020 pour occuper le Palais Présidentiel Sekouthoureyah. Passé ce délai, pas question de faire comme Joseph Kabila avec le glissement en République Démocratique. L’ancien Président Congolais, dont le mandat avait expiré le 19 décembre 2016, avait réussi à travers le glissement de calendrier électoral à se maintenir au pouvoir jusqu’en janvier 2019.

L’échéance présidentielle de 2020 en Guinée présente tout de même plusieurs enjeux. Si elle doit se tenir de manière juste, inclusive et transparente, elle ne pourrait pas ne pas  être décalée. Le fichier électoral qui a servi d’organiser le double scrutin du 22 mars 2020 est décrié et par les opposants et par les partenaires techniques, financiers, bi et multilatéraux de la Guinée. Ça serait suicidaire pour les grands candidats de l’opposition comme Cellou Dalein Diallo (UFDG), Sidya Touré (UFR), Faya Millimono (BL) de candidater.

Ce qui expliquerait la volonté (ou la stratégie) d’Alpha Condé de chercher à relancer le dialogue politique en Guinée. Ce dialogue pourrait déboucher au choix d’une date consensuelle pour l’organisation de la présidentielle. Si les opposants acceptent d’y participer, il y aura forcément un glissement. A moins que tout le monde s’accorde à utiliser le fichier électoral qui avait servi à l’organisation des élections communales de 2018.

Quoiqu’il en soit, vieux renard politique, Alpha Condé est loin d’avoir dit son dernier mot. Dans l’un ou l’autre cas de figure (aller à la présidentielle en octobre 2020 ou accepter un glissement pour mettre en place un gouvernement transitoire), le Président Condé aura sa carte. Reste à savoir s’il aura le dernier mot face aux pressions tant internes qu’externes.

AZOCA BAH

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