Le service de communication de la Présidence de la République a cru bon de rédiger une tribune et de la faire publier sous la plume du Pr.Alpha Condé dans le FinancialAfrik. L’idée n’est pas aussi mal dans un contexte où parler de la pandémie de Covid 19 est devenu une panacée. Alpha Condé a certainement vu ce que ses opposants avaient publiés et surtout ce que les anciens Premiers Ministre Kabinet Komara et Ahmed Tidiane Souaré ont déclaré concernant le plan de riposte économique contre le Covid19 sur les sites internet guinéens. Sans oublier les contributions remarquables qui avaient été faites par Dr.Koutoubou Moustapha Sano, ministre conseiller à la présidence. Seulement voilà !
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!La première bourde dans cet écrit, c’est lorsqu’Alpha Condé révèle ceci : «il faut noter que 24 heures seulement auront été nécessaires aux autorités guinéennes pour confirmer le premier cas de coronavirus dans le pays, jeudi 5 mars, et remonter l’itinéraire du malade afin d’isoler les possibles contaminés ». Pourtant, officiellement et dans tous les documents fournis par l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS) le premier cas de Covid19 serait enregistré le 12 mars. Auparavant, nous n’avions eu que des fausses alertes notamment concernant un citoyen asiatique résident à la Camayenne et une autre fausse alerte à Kamsar.
Dans la tribune que nous propose le Président Alpha Condé, il annonce aussi que la Guinée « est tout particulièrement armée pour partager son expertise avérée avec d’autres nations confrontées à cette terrible pandémie ». Mon pays a en effet beaucoup appris de la crise d’Ebola de 2013 à 2015 ; qu’il a su contenir et éradiquer ». Le problème à ce niveau est que malheureusement la Guinée n’a pas su prendre à temps à bras-le-corps la maladie de Coronavirus. La gestion des premiers cas survenus dans un contexte électoral laisse planer beaucoup de doutes sur la date effective d’entrée du Covid19 en Guinée. Entre Février et Mars, Alpha Condé était beaucoup plus préoccupé à organiser son double scrutin que de penser à la santé des populations.
Il y a aussi que l’affirmation selon laquelle les autorités guinéennes ont été particulièrement réactives en décrétant un niveau d’alerte maximal est très contestable. Comment Alpha Condé peut soutenir que « des début mars, dans les principaux points d’entrée du pays comme l’aéroport international, le port de Conakry et les ports miniers des préfectures de Boké et Boffa, des contrôles filtrants ont été déployés pour endiguer la propagation du virus » ? Pourtant, le vol d’Air France du 14 mars 2020 a débarqué à l’aéroport de Conakry beaucoup de passagers porteurs du virus. Hadja Rabiatou Serah Diallo, Mme Makalé Camara et le Chef de Cabinet du Ministère du Budget font parties de ce lot. Malheureusement, ils avaient tous franchi « ces contrôles filtrants » auxquels Alpha Condé fait référence.
Toujours dans cette tribune, Alpha Condé écrit : « le pays peut également se féliciter d’un taux de suivi des contacts et une traçabilité des porteurs du virus de 88%. ». On se demande bien d’où sort ce pourcentage du Président Guinéen. Puisqu’aux dernières nouvelles quelques 639 personnes confirmées positives au Covid19 se promènent dans la nature.
AZOCA BAH
Pour le reste, je vous propose de lire ci-dessous la tribune en intégralité afin d’en tirer vous-mêmes les contre-vérités du Président Alpha Condé.
Tribune -Le Covid-19 a submergé l’humanité, ébranlant profondément les économies mondiales pour des années durant, avec une incidence sociale dévastatrice. Aucun pays africain ne sera épargné ! Les partenaires internationaux, associés aux nombreuses institutions engagées aux côtés de l’Afrique – FMI, BAD, Banque Mondiale, Union Européenne, Union Africaine, CEDEAO, G20, Nations Unies, CEMAC – ont rapidement annoncé des mesures d’un genre nouveau pour tenter de contribuer à soulager l’impact de ce tsunami sanitaire et planétaire sur le fragile tissus socio-économique africain.
La Guinée, quant à elle, est tout particulièrement armée pour partager son expertise avérée avec d’autres nations confrontées à cette terrible pandémie. Mon pays a en effet beaucoup appris de la crise d’Ebola de 2013 à 2015, qu’il a su contenir et éradiquer. Malgré des conclusions relativement optimistes de l’ANSS – Agence Nationale de Sécurité Sanitaire – quant au risque d’importation du virus en Guinée, les autorités sanitaires guinéennes, particulièrement réactives, ont décrété un niveau d’alerte maximal rapidement. Ainsi, dès début mars, dans les principaux points d’entrée du pays comme l’aéroport international, le port de Conakry et les ports miniers des préfectures de Boké et Boffa, des contrôles filtrants ont été déployés pour endiguer la propagation du virus.
Le pays peut également se féliciter d’un taux de suivi des contacts et une traçabilité des porteurs du virus de 88%. Plus de 250 personnes sont testées quotidiennement depuis début mars avec un objectif de passer rapidement à plus de 1000 dépistages par jour. Cette réactivité s’explique en bonne partie par l’expérience encore très récente de l’épidémie d’Ebola. Il faut noter que 24 heures seulement auront été nécessaires aux autorités guinéennes pour confirmer le premier cas de coronavirus dans le pays, jeudi 5 mars, et remonter l’itinéraire du malade afin d’isoler les possibles contaminés. Cette efficacité est le fruit des acquis résultant de la gestion du terrible fléau d’Ebola qui a frappé notre pays : plus de 3 600 personnes infectées et 2 412 décès. La république guinéenne se propose de partager et de mutualiser cette expertise avec ses pays frères africains.
Si la crise de Ebola a accéléré le processus de modernisation du système de santé de notre pays, sa transformation est inexorablement en marche depuis 2010, car la santé de mes compatriotes est une de mes préoccupations majeures. La tenue des Etats Généraux de la Santé de 2014-2015 a permis la définition d’un plan d’action et de recommandations pour faire du développement de la santé communautaire une priorité du gouvernement. Cette dernière a été inscrite dans la politique nationale de santé et dans le nouveau plan décennal de développement sanitaire 2015-2024. Ce plan vise à améliorer significativement l’accès et l’utilisation des services de santé, soutenu par une hausse des fonds publics alloués aux dépenses de santé. Ainsi, sur mes instructions, la part de la santé dans le budget public a atteint 4,11 % du PIB en 2015, contre 1,65% en 2009, et porté à 8% en 2019 par mon gouvernement.
La rencontre, le 23 avril dernier, des chefs d’Etat et de gouvernements de la CEDEAO, a permis d’inviter les états membres à apporter leur contribution au Fonds de solidarité de l’UA, tout en renforçant la coopération entre l’African CDC (structure santé de l’UA) et l’OOAS (Organisation ouest-africaine de la santé). La CEDEAO a proposé à ses partenaires de redoubler ses efforts de production de vaccins et de thérapies adéquates contre le virus, tout en développant notre capacité de recherche. Au compte des principaux progrès réalisés et que j’ai voulu pour mon pays, on peut citer entre autres : la mise en place de dispositifs de surveillance, de diagnostic, de prise en charge avec la création de 38 centres de traitement épidémiologiques, 8 équipes régionales et 33 préfectorales d’alertes et de réponses, et de 33 centres d’opérations d’urgence. La diminution significative de la prévalence nationale du paludisme, passée de 44% en 2012 à 15% en 2016, la baisse de la mortalité maternelle, passée de 724 à 550 pour 100 000 naissances entre 2012 et 2016, sont autant d’indicateurs qui attestent de la pertinence de nos stratégies.
Quant au renforcement du système national de santé, on note l’audit institutionnel, organisationnel et fonctionnel du Ministère de la santé en 2016, qui s’est soldé par la révision du cadre institutionnel et organisationnel du département de la santé, avec notamment la création de nouvelles directions, de services d’appui et regroupement des programmes nationaux, la signature du « Contrat National Santé » entre le gouvernement et les partenaires du secteur pour l’alignement, l’informatisation du système national d’information sanitaire en 2016 et enfin, le recrutement de près 5 000 nouveaux agents pour les établissements publics de santé de 2016 à 2019.
Sur le plan économique, j’ai demandé au gouvernement de prendre des mesures fortes et audacieuses pour assurer une défense efficace contre le coronavirus et son incidence sur notre écosystème socio-économique. Le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, a annoncé, le 7 avril dernier, les détails d’un ”Plan de riposte économique” rigoureux au Covid-19, qui se décline en 30 mesures-phares, pour les secteurs agricole, santé, social et secteur privé et coûtera 290 millions de dollars. Avec l’adhésion de toutes les guinéennes et de tous les guinéens, sans considération d’opinion politique ou d’appartenance ethniques, la pandémie du Covid-19, ne détruira pas notre société et l’ambitieux plan de relance que j’ai initié, pourrait même nous permettre d’en sortir plus fort et unis que jamais. De même une Afrique solidaire et unie permettra d’ériger plus facilement une véritable muraille contre les effets catastrophiques de cette terrible pandémie. Ce sont encore une fois les pays les plus pauvres qui en paieront le plus lourd tribut.
Dans ce contexte, j’ai décidé, aux côtés de mes pairs Africains, de soutenir la production locale de produits agricoles de première nécessité indispensables à l’alimentation de nos populations, tout en réduisant la facture d’importation de ces biens. Le courage de nos valeureux cultivateurs et la qualité de nos terres, pourraient même permettre à la Guinée d’aider les pays frère de la sous-région qui pourraient être en crise alimentaire. Le devoir de solidarité nous oblige tous. Ce qui me conduit à l’analyse de la question de la dette publique. Son annulation est plébiscitée et je suis un fervent supporteur de la restructuration rapide, à des conditions acceptables, de la dette internationale. Malgré un allègement de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE) entre 2000 et 2010, grâce à l’effort de la communauté internationale passant alors de 80% du PIB à 30% pour ces pays, force est de constater que celle-ci a largement évoluée à la hausse pour atteindre 56% du PIB aujourd’hui. Je rappelle au passage que la Guinée a été éligible à l’initiative PPTE en septembre 2012, grâce à la pertinence des réformes engagées et à l’amélioration du cadre de gouvernance. La décision du G20 de suspendre pour un an le service du remboursement la dette pour une quarantaine de pays africains est un signal jugé positif mais qui peut et qui devrait pouvoir être largement dépassée, afin de limiter les conséquences dévastatrices de la pandémie sur les économies africaines.
Mais au final que représente la dette du continent africain, évaluée à moins de 400 milliards $, face aux 7000 milliards $ de fonds cumulés, mobilisés dans l’urgence par l’union européenne et le G7, pour faire face à l’incidence du Covid- 19, sans compter d’autre mécanismes et instruments qui sont en train d’être déployés pour préserver les économies occidentales. La dette africaine représente à peine un peu plus de 5% de ces fonds.
Or dans un monde globalisé, il est évident que la situation de chaque pays et encore plus de chaque continent, est déterminante pour assurer l’amélioration et la viabilité de l’environnement socio-économique international. Une sortie heureuse de cette crise pour l’Afrique sera à l’évidence bénéfique pour le monde entier. Nous sommes tous ensemble, collectivement unis et responsables, face à une guerre implacable, contre un ennemi invisible. Le Covid-19 doit être éradiqué au plus vite de notre monde où il n’a pas sa place. La présence du virus dans un seul pays représente une menace de fait pour l’humanité entière, d’où la nécessité d’une action concertée et solidaire. J’appelle l’ensemble des peuples Africains à participer, sous l’impulsion de leurs dirigeants, à cet indispensable effort continental pour envisager, une mutualisation efficace des mesures et des actions, respectueuses du contexte spécifique de chaque pays, en perspective d’un après Covid-19 concerté.
Ainsi, le continent et ses dirigeants libérés de l’emprise éprouvante du Covid-19, reprendront leur destin en main, pour consolider la souveraineté de nos Etats et la grandeur de l’Afrique, berceau de l’humanité.
S.E. Monsieur Alpha Condé, Président de la République de Guinée
Tribune -Le Covid-19 a submergé l’humanité, ébranlant profondément les économies mondiales pour des années durant, avec une incidence sociale dévastatrice. Aucun pays africain ne sera épargné ! Les partenaires internationaux, associés aux nombreuses institutions engagées aux côtés de l’Afrique – FMI, BAD, Banque Mondiale, Union Européenne, Union Africaine, CEDEAO, G20, Nations Unies, CEMAC – ont rapidement annoncé des mesures d’un genre nouveau pour tenter de contribuer à soulager l’impact de ce tsunami sanitaire et planétaire sur le fragile tissus socio-économique africain.
La Guinée, quant à elle, est tout particulièrement armée pour partager son expertise avérée avec d’autres nations confrontées à cette terrible pandémie. Mon pays a en effet beaucoup appris de la crise d’Ebola de 2013 à 2015, qu’il a su contenir et éradiquer. Malgré des conclusions relativement optimistes de l’ANSS – Agence Nationale de Sécurité Sanitaire – quant au risque d’importation du virus en Guinée, les autorités sanitaires guinéennes, particulièrement réactives, ont décrété un niveau d’alerte maximal rapidement. Ainsi, dès début mars, dans les principaux points d’entrée du pays comme l’aéroport international, le port de Conakry et les ports miniers des préfectures de Boké et Boffa, des contrôles filtrants ont été déployés pour endiguer la propagation du virus.
Le pays peut également se féliciter d’un taux de suivi des contacts et une traçabilité des porteurs du virus de 88%. Plus de 250 personnes sont testées quotidiennement depuis début mars avec un objectif de passer rapidement à plus de 1000 dépistages par jour. Cette réactivité s’explique en bonne partie par l’expérience encore très récente de l’épidémie d’Ebola. Il faut noter que 24 heures seulement auront été nécessaires aux autorités guinéennes pour confirmer le premier cas de coronavirus dans le pays, jeudi 5 mars, et remonter l’itinéraire du malade afin d’isoler les possibles contaminés. Cette efficacité est le fruit des acquis résultant de la gestion du terrible fléau d’Ebola qui a frappé notre pays : plus de 3 600 personnes infectées et 2 412 décès. La république guinéenne se propose de partager et de mutualiser cette expertise avec ses pays frères africains.
Si la crise de Ebola a accéléré le processus de modernisation du système de santé de notre pays, sa transformation est inexorablement en marche depuis 2010, car la santé de mes compatriotes est une de mes préoccupations majeures. La tenue des Etats Généraux de la Santé de 2014-2015 a permis la définition d’un plan d’action et de recommandations pour faire du développement de la santé communautaire une priorité du gouvernement. Cette dernière a été inscrite dans la politique nationale de santé et dans le nouveau plan décennal de développement sanitaire 2015-2024. Ce plan vise à améliorer significativement l’accès et l’utilisation des services de santé, soutenu par une hausse des fonds publics alloués aux dépenses de santé. Ainsi, sur mes instructions, la part de la santé dans le budget public a atteint 4,11 % du PIB en 2015, contre 1,65% en 2009, et porté à 8% en 2019 par mon gouvernement.
La rencontre, le 23 avril dernier, des chefs d’Etat et de gouvernements de la CEDEAO, a permis d’inviter les états membres à apporter leur contribution au Fonds de solidarité de l’UA, tout en renforçant la coopération entre l’African CDC (structure santé de l’UA) et l’OOAS (Organisation ouest-africaine de la santé). La CEDEAO a proposé à ses partenaires de redoubler ses efforts de production de vaccins et de thérapies adéquates contre le virus, tout en développant notre capacité de recherche. Au compte des principaux progrès réalisés et que j’ai voulu pour mon pays, on peut citer entre autres : la mise en place de dispositifs de surveillance, de diagnostic, de prise en charge avec la création de 38 centres de traitement épidémiologiques, 8 équipes régionales et 33 préfectorales d’alertes et de réponses, et de 33 centres d’opérations d’urgence. La diminution significative de la prévalence nationale du paludisme, passée de 44% en 2012 à 15% en 2016, la baisse de la mortalité maternelle, passée de 724 à 550 pour 100 000 naissances entre 2012 et 2016, sont autant d’indicateurs qui attestent de la pertinence de nos stratégies.
Quant au renforcement du système national de santé, on note l’audit institutionnel, organisationnel et fonctionnel du Ministère de la santé en 2016, qui s’est soldé par la révision du cadre institutionnel et organisationnel du département de la santé, avec notamment la création de nouvelles directions, de services d’appui et regroupement des programmes nationaux, la signature du « Contrat National Santé » entre le gouvernement et les partenaires du secteur pour l’alignement, l’informatisation du système national d’information sanitaire en 2016 et enfin, le recrutement de près 5 000 nouveaux agents pour les établissements publics de santé de 2016 à 2019.
Sur le plan économique, j’ai demandé au gouvernement de prendre des mesures fortes et audacieuses pour assurer une défense efficace contre le coronavirus et son incidence sur notre écosystème socio-économique. Le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, a annoncé, le 7 avril dernier, les détails d’un ”Plan de riposte économique” rigoureux au Covid-19, qui se décline en 30 mesures-phares, pour les secteurs agricole, santé, social et secteur privé et coûtera 290 millions de dollars. Avec l’adhésion de toutes les guinéennes et de tous les guinéens, sans considération d’opinion politique ou d’appartenance ethniques, la pandémie du Covid-19, ne détruira pas notre société et l’ambitieux plan de relance que j’ai initié, pourrait même nous permettre d’en sortir plus fort et unis que jamais. De même une Afrique solidaire et unie permettra d’ériger plus facilement une véritable muraille contre les effets catastrophiques de cette terrible pandémie. Ce sont encore une fois les pays les plus pauvres qui en paieront le plus lourd tribut.
Dans ce contexte, j’ai décidé, aux côtés de mes pairs Africains, de soutenir la production locale de produits agricoles de première nécessité indispensables à l’alimentation de nos populations, tout en réduisant la facture d’importation de ces biens. Le courage de nos valeureux cultivateurs et la qualité de nos terres, pourraient même permettre à la Guinée d’aider les pays frère de la sous-région qui pourraient être en crise alimentaire. Le devoir de solidarité nous oblige tous. Ce qui me conduit à l’analyse de la question de la dette publique. Son annulation est plébiscitée et je suis un fervent supporteur de la restructuration rapide, à des conditions acceptables, de la dette internationale. Malgré un allègement de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE) entre 2000 et 2010, grâce à l’effort de la communauté internationale passant alors de 80% du PIB à 30% pour ces pays, force est de constater que celle-ci a largement évoluée à la hausse pour atteindre 56% du PIB aujourd’hui. Je rappelle au passage que la Guinée a été éligible à l’initiative PPTE en septembre 2012, grâce à la pertinence des réformes engagées et à l’amélioration du cadre de gouvernance. La décision du G20 de suspendre pour un an le service du remboursement la dette pour une quarantaine de pays africains est un signal jugé positif mais qui peut et qui devrait pouvoir être largement dépassée, afin de limiter les conséquences dévastatrices de la pandémie sur les économies africaines.
Mais au final que représente la dette du continent africain, évaluée à moins de 400 milliards $, face aux 7000 milliards $ de fonds cumulés, mobilisés dans l’urgence par l’union européenne et le G7, pour faire face à l’incidence du Covid- 19, sans compter d’autre mécanismes et instruments qui sont en train d’être déployés pour préserver les économies occidentales. La dette africaine représente à peine un peu plus de 5% de ces fonds.
Or dans un monde globalisé, il est évident que la situation de chaque pays et encore plus de chaque continent, est déterminante pour assurer l’amélioration et la viabilité de l’environnement socio-économique international. Une sortie heureuse de cette crise pour l’Afrique sera à l’évidence bénéfique pour le monde entier. Nous sommes tous ensemble, collectivement unis et responsables, face à une guerre implacable, contre un ennemi invisible. Le Covid-19 doit être éradiqué au plus vite de notre monde où il n’a pas sa place. La présence du virus dans un seul pays représente une menace de fait pour l’humanité entière, d’où la nécessité d’une action concertée et solidaire. J’appelle l’ensemble des peuples Africains à participer, sous l’impulsion de leurs dirigeants, à cet indispensable effort continental pour envisager, une mutualisation efficace des mesures et des actions, respectueuses du contexte spécifique de chaque pays, en perspective d’un après Covid-19 concerté.
Ainsi, le continent et ses dirigeants libérés de l’emprise éprouvante du Covid-19, reprendront leur destin en main, pour consolider la souveraineté de nos Etats et la grandeur de l’Afrique, berceau de l’humanité.
S.E. Monsieur Alpha Condé, Président de la République de Guinée