La passation de service entre Claude Kory Kondiano, président de l’Assemblée Nationale sortant et l’entrant Amadou Damaro Camara, a eu lieu ce lundi 27 avril 2020. A l’occasion, nous vous proposons le discours de Claude Kory Kondiano.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Permettez-moi, tout d’abord, de louer le Tout Puissant Dieu de m’avoir donné l’opportunité de diriger pendant les six dernières années l’Assemblée Nationale de la 8ème législature de la République de Guinée.
Je saisis l’occasion pour remercier, tout en lui signifiant ma profonde reconnaissance à Son Excellence Monsieur le Président de la République, pour la confiance qu’il a placée en ma modeste personne en proposant à l’époque à notre Parti, le RPG Arc-en-Ciel, qui l’a entérinée, ma candidature au poste très prestigieux de Président de l’Assemblée Nationale de la 8ème législature.
Grâce à son appui et son soutien, ainsi qu’à ceux des membres du Bureau Politique et des cadres du RPG Arc-en-Ciel, grâce aussi à la bonne coopération des membres du Bureau de l’Assemblée Nationale auquel vous apparteniez, Monsieur le Président, j’ai pu accomplir aisément ma mission en dépit de nombreuses difficultés auxquelles j’ai été confronté.
En effet, l’Assemblée Nationale de la huitième législature n’était composée que de neuf (9) députés expérimentés sur les cent treize (113) qui avaient effectivement siégé. En second lieu, la mouvance ne disposait, avec 59 députés sur 113, que d’une faible majorité. Ceci ajouté à cela explique les comportements de bien de nos collègues qui n’avaient pour objectifs que d’empêcher le fonctionnement normal de l’Institution en privilégiant les attaques contre des personnes au détriment des débats d’idées sains et constructifs. Vous faites partie, Monsieur le Président, de ceux des collègues de l’époque qui les ont interpelés pour les ramener à des meilleurs sentiments et vous avez été entendu par certains.
En dépit de tout cela, la 8ème législature a pu fonctionner normalement. Cela à cause de l’organisation que nous avons adoptée dès notre installation et de l’accompagnement dont nous avons bénéficié de la part de nos partenaires techniques et financiers pour l’élaboration et l’exécution du plan stratégique quinquennal duquel nous nous étions dotés.
Je ne reviendrai pas aujourd’hui sur le bilan de ce que nous avons fait ensemble pendant la durée de notre mandat.
Je dois seulement rappeler, pour ce qui est du projet de construction du siège de l’Assemblée Nationale que le dossier est maintenant complètement ficelé dans la mesure où les études de faisabilité sont entièrement terminées et que pour le suivi de son exécution, c’est l’État guinéen, représenté par le Ministère de la Coopération et de l’Intégration Africaine, qui est désormais l’interlocuteur direct de l’État Chinois.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Monsieur le Ministre d’État,
Mesdames, Messieurs,
Les travaux de réforme réalisés au cours de notre législature nous ont permis de doter notre pays d’une Assemblée Nationale normale dans la mesure où elle dispose maintenant d’une administration structurée, de textes structurants au contenu clair, d’agents de l’administration parlementaire aux profils compatibles avec ceux des postes disponibles dans l’Institution.
Il est évident que la perfection n’est pas de ce monde et que vous aurez, Monsieur le Président, à apporter des améliorations à ce que vous héritez de la huitième législature tant en ce qui concerne l’organisation de cette Administration que la part qui concerne les textes structurants et bien d’autres domaines.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Je vous félicite vivement pour votre choix par notre Parti, le RPG-Arc-en-Ciel et son Président le Professeur Alpha CONDÉ pour diriger l’Assemblée Nationale de notre pays. Félicitations aussi et bonne chance à chacun des nouveaux élus. Pour la part qui vous concerne, vous avez une très longue expérience dans l’exercice de la fonction de parlementaire ; il n’y a donc aucun doute que vous réussirez la mission qui vous est confiée ; surtout que dans votre discours au cours de la cérémonie d’installation de l’Assemblée Nationale de la neuvième législature, vous avez récité, avec beaucoup de conviction, la prière de Saint François d’ASSISE à DIEU pour la paix, l’union, la vérité, la foi, l’espérance, la lumière et la joie, toutes choses qui font actuellement défaut à notre pays. C’est signe que vous êtes disposé à contribuer à favoriser un dialogue inclusif pour un changement positif de cette situation. Je vous y encourage.
Je veux aussi féliciter les anciens députés reconduits et ceux d’entre eux qui viennent d’arriver dans cette haute Institution Constitutionnelle. Je tiens à leur rappeler ce que j’ai dit à certains d’entre eux en d’autres lieux et en d’autres circonstances. Je le rappelle en insistant sur le fait que la fonction de député exige de lui un important travail personnel pour être à même d’être efficace dans le but de servir efficacement le peuple dont il est le représentant.
Je me dois aussi de remercier tous les Conseillers ainsi que les membres du personnel de mon Cabinet, auxquels s’ajoutent l’ensemble des agents de l’Administration parlementaire avec, à leur tête, Monsieur le Secrétaire Général de l’Assemblée Nationale qui n’ont ménagé aucun effort pour m’accompagner dans l’exercice de cette fonction pendant six ans.
Je présente aux uns et aux autres des excuses s’il m’est arrivé de leur faire du tort. Mais je tiens à ce qu’ils sachent que si cela a pu arriver, ce fut pour des raisons indépendantes de ma volonté parce que je tiens beaucoup au respect d’autrui, au respect de ses intérêts, à la sincérité et à la qualité des rapports avec chacun. C’est mon attachement à ces valeurs qui m’a conduit à m’investir aux côtés de mes collègues de la huitième Législature pour créer, au profit de tous les travailleurs de l’Assemblée Nationale, les meilleures conditions de travail que leur envient aujourd’hui beaucoup de travailleurs de notre pays. Cela, non seulement parce que ceux d’entre eux qui sont les moins payés aujourd’hui touchent des salaires d’un montant égal aux salaires les plus élevés des agents des sixième et septième Législatures. S’y ajoute le fait que c’est avec notre Législature qu’ils ont, avec leur affiliation à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, acquis la couverture sociale.
Enfin, je remercie Monsieur le Ministre FOFANA avec qui j’ai éprouvé beaucoup de plaisir à collaborer tout au long de cette période. Je lui souhaite une bonne continuation et garderai de lui un excellent souvenir. Il en va de même pour tous mes anciens collègues auxquels j’ai déjà exprimé les mêmes sentiments à maintes reprises au cours de notre ‘’être ensemble’’ pendant plus de six (6) ans.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Monsieur le Ministre d’État,
Mesdames, Messieurs,
Fortement affecté par le COVID19, notre pays traverse actuellement une période difficile.
Des efforts sont déployés par le Gouvernement, la communauté nationale et internationale pour vaincre la pandémie.
Mais cet objectif ne pourra être vite atteint que si ces acteurs sont accompagnés par les populations grâce au respect par elle des consignes des autorités gouvernementales et médicales comme cela se passe dans les pays comme Singapour, Hong Kong, la Corée du Sud, le Rwanda etc., où ce virus n’a pas pu prospérer jusqu’ici.
Cela étant dit, je me dois de rendre hommage à tous ces agents de la santé et leurs Chefs respectifs parmi lesquels Dr Sakoba KEITA et Dr Fatou SIKÉ, qui se battent pour sauver les vies humaines dans notre pays tout en risquant leurs propres vies.
J’ai une pensée particulière pour tous ceux que ce virus a déjà arraché à notre affection, notamment Maître Salif KÉBÉ, ancien Président de la CENI, Commissaire Victor TRAORE, Sékou KOUROUMA, ancien Ministre Secrétaire Général du Gouvernement. Que leurs âmes reposent en Paix ! Amen !
Il faut aussi craindre les conséquences de cette pandémie sur la situation économique du pays.
En effet, elle va inévitablement affecter toutes les activités génératrices de ressources mobilisables par les régies financières et les constellations du Trésor Public, le rythme d’exécution des projets d’infrastructures et de développement ; elle va réduire la capacité d’investissement du pays sur ressources propres.
Ce sont là, entre autres, ces conséquences qui vont affecter négativement la croissance économique projetée du pays pour les temps à venir.
Tout doit donc être fait pour que chacun de nous comprenne que nous devons tous accompagner le Gouvernement dans cette guerre qu’il a déclenchée contre le COVID19 pour en limiter les dégâts sur le pays.
Tel est, Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Honorables députés, Monsieur le Ministre d’État, le message que je tenais à vous livrer à l’occasion de cette cérémonie.
Je vous remercie !