Moussa Yéro Bah :« Ce qu’on  donne à manger, c’est comme de la nourriture pour prisonniers !»

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Moussa Yéro Bah, journaliste à Espace FM, est toujours alitée au CHU Donka pour des raisons de Covid 19. Elle a apporté ce lundi sur les ondes de Lynx FM un témoignage glaçant sur les conditions de vie des malades. La situation alimentaire est loin d’être reluisante. L’hygiène aussi pose également des soucis. L’ONG Alima avec laquelle l’hôpital Donka a sous-traité pour fournir de la nourriture aux malades est interpellée.

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La bonne nouvelle est notre consoeur Moussa Yéro Bah a tient bon face à cette maladie. « Je vais bien….je suis toujours là (Ndlr : CHU de Donka). Le deuxième dernier prélèvement que j’ai fait c’est encore avéré légèrement positif.  Les explications qu’on me donne, c’est que je n’ai pas été soumise au même traitement que les autres notamment  à la chloroquine et à l’azythromicine. Je prends un produit antiobitique  qui arrête la croissance du virus pour éviter  une surinfection….Je suis encore à Donka, contrairement à la polémique sur les réseaux sociaux, je suis toujours à Donka. J’ai fait un dernier prélèvement ce dimanche, j’espère qu’il sera négatif….. »

Concernant les décès du Président de la CENI et du Ministre Sécretaire Général du Gouvernement, Moussa Yéro dit avoir vécu sereinement les choses. «  J’ai été très choqué en apprenant le décès de Me Salifou kébé puisqu’il n’était pas à Donka. Il n’y avait pas non plus de nouvelles le donnant pour malade de Covid19. Et malheureusement, ça s’est mal terminé. Pour le ministre Sékou Kourouma, nous savions qu’il était malade. Lui, il était là et nous étions informés de la situation qui était devenue difficile pour lui…C’est dommage que nous perdions toutes ces personnes. Il faut plus de responsabilité, plus de synergies d’actions, plus de participation citoyenne à comprendre que le Covid 19 est vraiment une réalité », témoigne la journaliste.

Evoquant les conditions alimentaires, elle dit en avoir  parlé avec un doyen qui était en France et qui s’est fait dépisté malheureusement positif au Covid 19. «  Il m’a demandé comment je voyais le repas….Les gens qui n’ont pas la chance d’avoir de la famille, c’est difficile. Le ministre de la Santé était venu hier (ndlr : dimanche 19 avril) on lui a montré le pain dans lequel on a mis de la mayonnaise à la sauvette, c’est comme pour des prisonniers. Le doyen m’a dit que depuis qu’il est là, il n’a pris aucun fruit… C’est juste incroyable. Avec tout ce qui est fait pour la prise en charge, on peut faire mieux. Vous avez des jeunes ici, ils sont costauds,  quand vous voyez les plats qu’on leur amène,  ça ne fait rien. Quand un malade ne mange pas bien,  quand les conditions ne sont pas là, je me mets à la place des gens, ce n’est pas évident… », raconte la chroniqueuse des Grandes Gueules.

Moussa Yéro Bah est aussi revenue sur la gestion de l’alimentation par l’ONG Alima. « L’ONG qui gère ces aliments peut faire mieux. Ce n’est pas uniquement pour les malades. Ce qu’on envoie pour les malades, c’est ce qu’on envoie pour les hygiénistes, c’est ce qu’on envoie pour les médecins. Hier (nldr : dimanche 19 avril), un médecin m’a dit qu’ils ont mis pour eux à la poubelle puisqu’ils ne pouvaient pas manger cela. J’ai échangé avec une dame qui m’a dit qu’elle a passé une fois toute la journée, sans qu’on ne lui apporte à manger. Les choses ne viennent pas à temps. Le petit-déjeuner peut rester jusqu’à 09h voire 10h. On peut faire mieux pour faire en sorte que les gens aient leur petit déjeuner à 08h, le déjeuner à 12h et qu’on ne vienne pas à 21h pour servir à dîner aux malades… On peut joindre à chaque repas au moins un fruit. Mais on ne peut pas donner des choses à des gens comme si on avait à faire à des prisonniers….Je n’arrive pas à comprendre. On me demande de me taire…Je ne suis pas née sous cette étoile.Il faut qu’on améliore les choses. Des moyens ont été mis à la disposition de cette ONG.  Il faut qu’on sache que ceux qui sont malades de Covid19 ont besoin de bien manger, bien boire pour s’en sortir….. »,dit-elle.

Pour ce qui est de l’hygiène, elle dit à  chaque fois qu’elle demande, on vient changer les draps.  Qu’elle a personnellement apporté de l’eau de Javel avec elle pour une meilleure hygiène. Elle estime tout de même que le nettoyage devrait se faire deux fois par jour dans les cabinets. Pour les toilettes communes, ça devrait se faire régulièrement ».

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