Double scrutin chaotique en Guinée : Une dizaine de morts et de nombreuses destructions de biens !

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Envers et contre tout, le Président Alpha Condé a tenu le double scrutin législatif et référendaire ce dimanche 22 mars 2020. A Conakry, au moins 10 personnes ont été tuées par des agents des forces de maintien de l’ordre dans les quartiers de Coza, Hamdallaye, Kakimbo, Dar-es-Salam, Wanindara et Ansoumanya dans la préfecture de Dubréka. Des affrontements intercommunautaires ont été enregistrés à N’Zérékoré où au moins deux véhicule ont été incendies par des opposants.

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Dans les hôpitaux et centre de santé plusieurs morts ont été enregistrés ce dimanche. Mais les autorités ne communiquent que sur le nombre de blessés. A l’hôpital militaire du Camp Samory, également plusieurs agents de forces de maintien de l’ordre blessés ont été accueillis. Aucune information n’a filtré sur leurs nombre et ordre a été donné de chasser tous les journalistes qui se sont aventurés sur les lieux.

De mémoire, jamais un scrutin n’a été chaotique comme celui de ce dimanche 22 mars en Guinée. Sur toute la ligne, c’est un simulacre d’élections qui a été organisé. Un fait anecdotique de cette mascarade, dans un bureau de vote au quartier Nongo-marché, une dizaine de citoyen sont devant les assesseurs. Une femme qui a rempli toutes les formalités s’approche de l’urne et aussitôt un membre du bureau de vote récupère l’enveloppe pour la mettre dans l’urne. Aux environs de 15h00, le bureau de vote ferme tout un commence le dépouillement. Quelques heures après, des hommes armés débarquent au niveau de ce bureau de vote avec d’autres urnes. Le bourrage se fait à ciel ouvert….

Plusieurs scènes pareilles ont été décrites à Conakry et dans plusieurs villes de l’intérieur du pays. Dans la plupart, les centres de vote ont été fermés plutôt que prévus et toutes les urnes transportées dans les sièges des mairies et des communes pour la centralisation des votes. Contrairement aux autres élections, il n’y a pas eu d’affichages des résultats devant les différents bureaux de vote, pour-dit-on, des raisons sécuritaires. Les délégués des partis en lice au scrutin législatif qui se sont opposés à cette stratégie ont été chassés des lieux.

Le vote de ce 22 mars entre également dans les annales de l’histoire à cause des violences et autres exactions commises par des agents des forces de maintien de l’ordre et des miliciens à la solde du parti au pouvoir. Ces individus ont tué et blessé des citoyens opposés au projet de nouvelle constitution et à ces élections législatives non inclusives. Partout en Guinée, il y a eu des scènes de violences qui n’augurent pas du tout des lendemains meilleurs. Même si Alpha Condé et l’équipe gouvernementale on fait ce forcing, la crise n’est que reportée. Le Front National pour la Défense de la Constitution appelle à nouveau à d’autres manifestations à compter du lundi 23 et mardi 24 mars.

Le RPG AEC, Alpha Condé et le gouvernement ont fait ce dimanche une autre mauvaise entrée dans l’histoire politique en Guinée. Même au temps de feu Général Lansana Conté, qui avait tripatouillé la Loi Fondamentale  en 2001, il n’y a pas eu ces actes barbares et ignobles envers des citoyens opposés à la dictature naissante.

A partir de ce 22 mars, la Guinée entre dans une nouvelle dictature aux conséquences imprévisibles. Des agents des forces de défense et de sécurité et des citoyens armés par le pouvoir vont continuer à tuer impunément et à emprisonner toutes les voix discordantes. Il n’y aura pas de répit et les tueries et exactions vont continuer. Oui, Alpha Condé continuera à tuer son peuple pour se maintenir au pouvoir jusqu’à sa mort.

La seule alternative à cette dictature rampante et montante sera désormais la mobilisation de toutes les forces sociales et politiques encore conscientes du danger qui guette la Guinée. Les acteurs sociaux et politiques regroupés au sein du Front National pour la Défense de la Constitution doivent continuer le combat jusqu’à ce que le régime d’Alpha Condé tombe. C’est désormais la question de la survie de tout un peuple.

Alpha et sa clique viennent de démontrer qu’ils ne sont pas du tout pour le bonheur du peuple. Ceux qui ont tenu coûte que coûte à l’organisation de ce vote chaotique ne défendent que leurs intérêts. Mais la roue de l’histoire tourne. Demain, ils baisseront la tête devant tous ceux qui combattent honnêtement pour le triomphe de la démocratie et de l’alternance. Ils courberont l’échine et erreront dans les rues de Conakry à la recherche d’un honneur qu’ils n’auront plus. C’est acté !

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